• jeu. Sep 19th, 2024

Elections US : Meta interdit ses plateformes aux médias d’État russe partout dans le monde pour “éviter une ingérence étrangère”

ByVeritatis

Sep 18, 2024


Le coupable déjà désigné ? Quelques semaines après la lettre de son fondateur Mark Zuckerberg, qui a fait part de son “objectif” de rester “neutre” et de ne pas jouer un rôle d’une manière ou d’une autre dans les élections présidentielles américaines, tout en affirmant son intention de “résister” à d’éventuelles nouvelles pressions pour censurer du contenu, le groupe Meta a annoncé lundi 16 septembre sa décision d’interdire ses plateformes au principal groupe de médias d’État russe, “pour éviter toute activité d’ingérence étrangère”. Moscou a dénoncé une décision “inacceptable” de la part de la société américaine, qui se “discrédite”.   

Les premières allégations significatives d’ingérence russe dans une élection américaine remontent à la campagne présidentielle de 2016. En juillet de la même année, le FBI a ouvert une enquête sur de possibles liens entre la campagne de Trump et la Russie. Le mois d’octobre d’après, les agences de renseignement américaines ont officiellement accusé la Russie de s’être ingérée dans le processus électoral. 

Six ans après, les révélations faites par Elon Musk dans le cadre des Twitter Files peu après son rachat de Twitter ont démontré le recours, par les agences de renseignement américaines, à cette menace pour faire pression sur ce réseau social et pousser son équipe de modération à censurer des contenus viraux tout comme leurs auteurs, comme l’ancien président Donald Trump.  

Les médias officiels russes interdits “pour éviter une ingérence” 

Fin août, le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, révélait à son tour dans une lettre adressée à une commission parlementaire que l’administration Biden et le FBI avaient également fait pression “pendant des mois” sur ses équipes pour censurer les contenus, “parfois de l’humour et de la satire”, liés à la pandémie de COVID-19 ou surtout, à l’affaire du laptop de Hunter Biden. “Le FBI nous a avertis d’une possible opération de désinformation russe concernant la famille Biden et Burisma avant l’élection de 2020”, révèle-t-il encore. “Cet automne-là, lorsque nous avons vu un article du New York Post rapportant des allégations de corruption impliquant la famille de Joe Biden, alors candidat démocrate à la présidence, nous avons envoyé cet article aux vérificateurs de faits pour qu’il soit examiné et l’avons temporairement rétrogradé en attendant une réponse”, avait admis le PDG du groupe Meta.  

Dans sa lettre, il avait abordé les futures élections présidentielles qui opposent Donald Trump à Kamala Harris. Affirmant que son équipe et lui-même étaient “prêts à résister” à d’éventuelles pressions. Il a rappelé que ses “plateformes étaient accessibles à tous. Nous promouvons la liberté d’expression”. Son objectif, disait-il, était d’être “neutre et de ne pas jouer un rôle d’une manière ou d’une autre – ou même de sembler jouer un rôle”. 

Lundi, le groupe Meta, qui détient Facebook, Instagram et WhatsApp, a annoncé l’interdiction du principal groupe de médias d’État russe d’accéder à ces plateformes dans le monde entier. Une mesure qui se veut préventive pour “éviter toute activité d’ingérence étrangère”, à deux mois du scrutin. “Après une réflexion approfondie, nous avons élargi notre action contre les médias d’Etat russes”, a annoncé la société américaine. “Rossia Segodnia, RT et d’autres entités apparentées sont désormais bannies de nos applications dans le monde entier en raison de leurs activités d’ingérence étrangère”, poursuit-on. 

Cette décision intervient trois jours après les déclarations du secrétaire d’État, Antony Blinken, vendredi dernier, à propos des “activités de déstabilisation du groupe russe Rossia Segodnia”, auquel appartient RT, une “véritable branche” du renseignement russe dans le monde selon Washington. “Ces médias soutenus par le Kremlin ne jouent pas seulement un rôle d’influence clandestine pour saper la démocratie aux Etats-Unis, mais aussi pour s’immiscer dans les affaires souveraines de pays du monde entier”, a-t-il déclaré.  

“Inacceptable”, pour Moscou 

Avant la déclaration de Blinken, les autorités américaines avaient dévoilé une batterie de mesures contre ce groupe russe, dont des poursuites et des sanctions devant répondre à “des tentatives d’ingérence dans les élections” imputées à Moscou. Certains procureurs américains affirment que “RT a mené des campagnes d’influence malveillantes dans des pays opposés à ses politiques, y compris les États-Unis, dans le but de semer la discorde au niveau national et d’affaiblir ainsi l’opposition aux objectifs du gouvernement russe”. 

Le Kremlin a vite réagi. “De telles actions contre les médias russes sont inacceptables”, a martelé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. De son avis, Meta “se discrédit(ait)” en prenant cette décision. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a de son côté ironisé dans un post Telegram sur les annonces américaines : “Je pense qu’il devrait y avoir une nouvelle profession aux États-Unis : spécialiste des sanctions contre la Russie”. 

Pour rappel, Facebook et Instagram ont été interdits en Russie en mars 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine. La maison-mère Meta a été classée organisation “extrémiste”. En novembre 2023, un porte-parole du groupe américain, a été inculpé par contumace en Russie. Un tribunal russe a ordonné le placement d’Andy Mark Stone en détention provisoire, au lendemain de son inscription dans la liste des personnes recherchées par Moscou. Le porte-parole du géant de la tech est accusé de “promouvoir des activités terroristes”. 

Il s’agit d’un communiqué dans lequel il annonçait que Meta avait “temporairement autorisé des formes d’expression politique qui habituellement violeraient nos règles, comme les discours violents tels que ‘mort aux envahisseurs russes’”.





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *