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les pistes envisagées par les médias et leurs sources — RT en français

ByVeritatis

Sep 18, 2024



Lieux de fabrication, voies d’acheminement, méthodes d’altération : de nombreux experts en sécurité et de médias à travers le monde se penchent sur les bipeurs qui ont été utilisés le 17 septembre comme bombes à distance pour blesser simultanément au Liban des milliers de membres du Hezbollah.

Depuis un peu plus de 24 heures, la presse internationale couvre les explosions simultanées au Liban de bipeurs du Hezbollah. Cette situation a suscité une vive polémique dans le milieu de la cybersécurité : certains experts avançant l’hypothèse d’une cyberattaque israélienne, tandis que d’autres privilégient la piste du piégeage des appareils tant au moment même de leur fabrication que lors de leur acheminement vers le Liban.

Cette opération, que le Hezbollah attribue à Israël, a causé 12 morts et 2 800 blessés, selon le dernier bilan officiel communiqué par les autorités libanaises ce 18 septembre.

À l’intérêt des experts, suscité par cette attaque inédite, s’est ajouté celui de nombreux médias qui se sont penchés sur les bipeurs impliqués. Certains d’entre eux se sont employés à recueillir toutes les informations pertinentes pour déchiffrer les mécanismes qui ont pu permettre de transformer ces appareils en dispositifs explosifs.

Des bipeurs «piratés à la source»

Selon une source de sécurité libanaise, citée par Reuters, le Mossad aurait «piraté» 5 000 bipeurs importés par le Hezbollah quelques mois avant les explosions survenues le 17 septembre. Même son de cloche du côté de la presse française, où une source proche du Hezbollah a déclaré à une agence que les bipeurs impliqués dans l’incident faisaient partie d’une cargaison récemment importée de 1 000 appareils, qui auraient été «piratés à la source».

Par ailleurs, des responsables américains et d’autres nationalités ont révélé au New York Times que le Hezbollah avait passé une commande de plus de 3 000 exemplaires auprès de l’entreprise taïwanaise Gold Apollo. Cette dernière a démenti par voie de communiqué son implication, affirmant que la compagnie hongroise BAC Consulting KFT, basée à Budapest, avait une licence pour produire les bipeurs en question avant de les livrer au Liban.

«En vertu d’un accord de coopération, nous autorisons BAC à utiliser notre marque pour la vente de produits dans certaines régions, mais la conception et la fabrication des produits sont de l’unique responsabilité de BAC», a mis en lumière l’entreprise taïwanaise. Sur Facebook, Zoltan Kovacs, porte-parole du gouvernement hongrois, a démenti que ces bipeurs aient pu se trouver en Hongrie. 

«Les autorités hongroises ont établi que la société en question est une société intermédiaire commerciale, qui n’a pas de site de production ou d’autre site d’exploitation en Hongrie», a-t-il également déclaré dans son message.

Une dose d’explosifs injectée plusieurs mois en amont

Des sources du New York Times ont également déclaré qu’Israël aurait réussi à dissimuler des charges explosives dans les bipeurs du Hezbollah, les déclenchant à distance le 17 septembre. Selon ces sources anonymes, les appareils auraient été interceptés par les services israéliens avant leur arrivée au Liban, et quelques dizaines de grammes d’explosifs auraient alors été insérés à proximité de la batterie avec un mécanisme de déclenchement.

Les informations du journal américain soutiennent la théorie, avancée par plusieurs experts, dont certains interrogés par L’Orient-Le Jour, selon laquelle Israël aurait infiltré la chaîne logistique du Hezbollah pour préparer cette attaque.

Une source sécuritaire libanaise interrogée par Reuters estime que le bipeur a été modifié «au moment même de sa production». «Le Mossad aurait intégré des explosifs directement dans le circuit interne de l’appareil, rendant leur détection très difficile, même par le biais de scanners», a-t-elle fait savoir auprès de l’agence de presse. Une autre source de sécurité a précisé à Reuters que trois grammes d’explosif étaient dissimulés dans les bipeurs, une substance qui est restée «non détectée» par le Hezbollah pendant plusieurs mois.

Sky News Arabia a pour sa part cité plusieurs sources affirmant que les renseignements israéliens auraient placé «une quantité de PETN [Pentaerythritol Tetranitrate], un matériau hautement explosif, sur les batteries des appareils, les faisant exploser en augmentant la température des batteries à distance».

Une surchauffe qui aurait poussé des membres du Hezbollah à se séparer à temps de leurs bipeurs, comme l’a rapporté le Wall Street Journal (WSJ), qui met également en avant la piste de l’interception d’une cargaison de bipeurs

Pour déclencher ces bipeurs en simultanée, d’après le WSJ et le NYT, un message, prétendument envoyé par la direction du Hezbollah, a fait sonner les appareils à 15h30 (heure locale) durant «plusieurs secondes» avant leur explosion. Concrètement, les bipeurs ont explosé suite à l’envoi d’un code qui a activé simultanément les explosifs dans tous les appareils, selon une source de sécurité libanaise interrogée par Reuters.

À l’ère des smartphones omniprésents, le Hezbollah a opté pour les bipeurs. Cette alternative moins high-tech, loin des téléphones portables facilement géolocalisés et piratables, avait été jugée par le parti libanais comme un moyen plus sûr pour communiquer. À tort semble-t-il.



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