Le directeur général de GSO, maison-mère du quotidien régional Sud Ouest, détenue à 80 % par la famille Lemoîne, a été révoqué vendredi en raison de « performances pas au niveau » et d’un management jugé conflictuel selon une source proche de la direction, une éviction qu’il dit vouloir contester aux prud’hommes.
Nicolas Sterckx, âgé de 60 ans et à la tête du Groupe Sud Ouest (GSO) depuis 2022, a été licencié mi-juillet pour « faute grave », puis révoqué de son mandat vendredi matin en conseil d’administration, a-t-on appris auprès de l’intéressé et de plusieurs sources.
« Il y a eu une longue dégradation des rapports entre l’actionnaire et le directeur général, qui sont la conséquence de performances pas au niveau (…) de ce qu’il avait promis », a déclaré à l’AFP une source proche de la direction, faisant également état d’un management « crispant ».
Nicolas Sterckx a notamment conduit une diversification du groupe et mené un plan de départs volontaires d’environ 80 emplois, dont 18 journalistes, qui a provoqué une courte grève de la rédaction.
David Patsouris, délégué du Syndicat national des journalistes (SNJ), a évoqué un « dialogue social extrêmement difficile » et des « budgets irréalistes sur le plan publicitaire ». L’élu a néanmoins salué le ralentissement de l’érosion des ventes de l’édition papier du journal, « quelque peu freinée ».
Absent depuis début avril pour cause d’arrêt-maladie lié à « un burn-out », Nicolas Sterckx a dénoncé auprès de l’AFP des « procédés abjects » et assuré vouloir contester son licenciement aux prud’hommes.
« Un plan de départ, ça ne plaît jamais », s’est-il défendu au sujet de son management, réfutant de « toute (sa) force » le terme de « faute grave ».
« Je comprends qu’après avoir restructuré une boîte, on ait envie de changer de capitaine », a-t-il ironisé.
Le quotidien Sud Ouest, diffusé à 177.000 exemplaires par jour en 2024 selon l’ACPM/OJD, emploie environ 700 salariés dont 230 journalistes.
GSO va désormais être dirigé par Olivier Cotinat, président du conseil d’administration qui assurera aussi le poste de directeur général.
« Il a des fonctions pour l’instant temporaires », souligne David Patsouris du SNJ, qui s’attend à la nomination prochaine d’un nouveau DG.
Quant à la direction de la Sapeso, société éditrice de Sud Ouest incluant sa régie, elle sera assurée par Christophe Galichon, actuel secrétaire général de GSO.
La Sapeso a essuyé en 2024, une perte de 2,5 millions d’euros, tandis que GSO, qui chapeaute aussi d’autres quotidiens régionaux (Charente Libre…) et des filiales audiovisuelles ou événementielles, se dit rentable.