Boris Johnson publie ses mémoires, à l’occasion de la conférence du Parti conservateur, avec sa manière habituelle de chercher à attirer l’attention et écrit dans son style familier, grinçant et fleuri.
Les autobiographies politiques sont généralement des tentatives solipsistes pour consolider la place de leur auteur dans l’histoire, et la plupart sont donc très mornes. Étant donné le bilan honteux de Johnson au pouvoir, son égoïsme et sa piètre relation à la vérité, son livre ne servirait normalement qu’à rappeler tristement la descente de son parti dans la stupidité qui a conduit à un rejet aussi brutal de la part de l’électorat.
Mais une chose saute aux yeux : son hypothèse selon laquelle la pandémie de Covid-19 aurait été déclenchée par une sorte de fuite provenant d’un laboratoire de Wuhan plutôt que par une transmission zoonotique d’une espèce animale.
« Ce qui est terrible dans toute cette catastrophe du Covid, c’est qu’elle semble avoir été entièrement créée par l’homme, sous tous ses aspects », écrit-il. « Il semble désormais extrêmement probable que la mutation soit le résultat d’une expérience ratée dans un laboratoire chinois. Certains scientifiques ont clairement assemblé des morceaux de virus comme les sorcières de Macbeth – œil de chauve-souris et orteil de grenouille – et oups, la petite créature fringante a sauté hors du tube à essai et a commencé à se répliquer partout dans le monde. »
Cette allégation, rapportée par The Mail on Sunday , est significative puisque Johnson était Premier ministre lorsqu’un étrange nouveau coronavirus a éclaté dans cette ville du centre de la Chine, semant la mort, la peur et la dévastation économique sur toute la planète (et provoquant presque sa propre disparition).
L’ancien Premier ministre devient le dirigeant le plus en vue après Donald Trump à exprimer publiquement ce soupçon, même si cette opinion est devenue de plus en plus répandue dans l’opinion publique au cours des 55 mois qui se sont écoulés depuis que j’ai commencé à enquêter sur la dissimulation par la Chine de la naissance du Covid.
Comme l’ancien président des États-Unis, Johnson est un homme politique qui a un passé de tromperie et qui est détesté par de nombreux adversaires. Mais cela ne signifie pas qu’il a toujours tort.
Il serait bon de penser que nous avons tiré les leçons du tribalisme stupide qui a obscurci le débat sur les origines du Covid, puisque l’enjeu est si important pour se prémunir contre une autre pandémie.
La déclaration de Johnson, émanant d’une source aussi importante, devrait enfin susciter une réflexion sérieuse sur la question en Grande-Bretagne. Les responsables politiques, les fonctionnaires, les scientifiques clés et les agences de renseignement doivent être mis au courant et interrogés sous serment sur leur connaissance de l’épidémie – en particulier compte tenu des preuves de plus en plus nombreuses d’une tentative organisée au plus haut niveau pour étouffer le débat sur les origines de l’épidémie en qualifiant l’idée d’une fuite de laboratoire de « théorie du complot ».
La semaine dernière, le professeur Kevin Fong, ancien conseiller clinique national en matière de préparation aux situations d’urgence au NHS England, a décrit la pandémie comme « la plus grande urgence nationale à laquelle ce pays ait été confronté depuis la Seconde Guerre mondiale », alors qu’il parlait de manière émouvante – et souvent en larmes – de la réponse médicale lors des audiences sur le Covid.
Cette enquête coûte 200 millions de livres aux contribuables. Pourtant, lorsque l’ancien ministre Michael Gove – un autre acteur central de la réponse britannique – a déclaré qu’« un nombre important de personnes pensent que le virus lui-même a été créé par l’homme », il a été rapidement réduit au silence pour s’être aventuré sur cette « question quelque peu controversée ».
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