• sam. Oct 5th, 2024

navigatrice, vie de chouette et spéculum


LIVRES

Réduire la voilure

15 février 2023. Tempête dans le monde de la voile. Quelques semaines après avoir bouclé la mythique Route du Rhum, le navigateur Stan Thuret annonce qu’il arrête la course au large pour raisons écologiques. De cette décision (dont il avait raconté la genèse à Reporterre), le skipper a tiré un livre. Il revient en détail sur son parcours et les raisons de sa désertion. Sponsors polluants, baleines tranchées en deux, consommation frénétique de voiliers toujours plus rapides et fragiles… Au-delà d’offrir une immersion dans l’univers ultra-fermé de la course au large, Stan Thuret soulève des questions passionnantes : la course à la performance est-elle compatible avec l’écologie ? Les valeurs associées à la compétition sportive sont-elles réellement désirables ? Comment réinventer le sport ?

Réduire la voilure, de Stan Thuret, préfacé par Camille Étienne, aux éditions Robert Laffont, juin 2024, 272 p., 19 euros.

Gender tech — Ce que la technologie fait au corps des femmes

La chercheuse en sciences et journaliste italienne Laura Tripaldi mêle vulgarisation scientifique et critique philosophique des techniques pour retracer, dans Gender tech, la genèse souvent misogyne et raciste des technologies en lien avec la santé sexuelle et reproductive des femmes.

Ainsi, le spéculum, inventé par un médecin dans les années 1840, a d’abord été expérimenté sur des esclaves noires des plantations de l’Alabama ; les images issues des échographies, technologie dérivée du sonar militaire, ont servi les argumentaires des militants anti-avortement.

La thèse, forte, de l’autrice, est aussi que ces technologies renforcent une vision binaire des sexes car elles construisent en partie le sexe féminin. La pilule, par exemple, est prescrite comme contraceptif mais aussi comme un outil qui « discipline » un cycle menstruel irrégulier ou douloureux. Pour autant, Laura Tripaldi ne nie pas le caractère émancipateur de ces techniques mais appelle à se les réapproprier.

Gender tech. Ce que la technologie fait au corps des femmes, de Laura Tripaldi, aux éditions Lux, septembre 2024, 176 p., 18 euros.

L’Atelier des miracles

C’est l’histoire de Récup’R, un atelier bordelais où l’on vient réparer son vélo, coudre ou repriser. Mais pas seulement. On vient aussi apprendre, causer, combler les solitudes. C’est une association où « on se préoccupe les un.es des autres ». À la fois essai sociologique, autobiographie et recueil de témoignages, l’ouvrage tente de décrypter le fonctionnement et le rôle d’un lieu aux activités protéiformes.

En France, il existerait actuellement plus 400 ateliers d’autoréparation. L’auteur, Benjamin Pichot-Garcia, mécanicien vélo depuis plus de dix ans à Récup’R, n’occulte ni les limites de l’engagement des membres et bénévoles, ni celles de l’autogestion et de l’horizontalité, ni les contraintes budgétaires.

Depuis la publication du livre, l’atelier rencontre d’ailleurs de gros soucis financiers et a lancé un appel aux dons. Ces ateliers sont, plus que jamais, des outils pour lutter contre les précarités énergétique, affective, alimentaire et environnementale, estime l’auteur. Ils sont à la fois « la résilience, la résistance et la contre-attaque ».

L’Atelier des miracles — Les activités cachées d’un atelier d’auto-réparation de vélo et de couture, de Benjamin Pichot-Garcia, aux éditions Les Trois Canards, avril 2023, 262 p., 12 euros.

Invasives ou l’épreuve d’une réserve naturelle

« De prime abord, je l’ai trouvée jolie, avec ses petites fleurs jaune vif… » Céline Curiol découvre la jussie dans la Réserve naturelle des marais du Vigueirat. Mais pour le garde du parc, cette plante, « c’est l’horreur ». La romancière et essayiste raconte son immersion solitaire en Camargue — dans un cabanon où elle a séjourné à six reprises en 2021-2022, à différentes périodes de l’année. Elle est confrontée à une nature qu’elle méconnaît ou ignore, elle, la citadine endurcie. Elle détaille par le menu ses sensations, ses peurs, ses découvertes. Et questionne la place de ces plantes dites invasives, celles des autres habitants du marais, celle aussi de l’être humain qui œuvre ici à la préservation de cet espace naturel unique. Un essai littéraire à ne pas rater pour découvrir une Camargue à la fois sauvage et domestiquée.

Invasives ou l’épreuve d’une réserve naturelle, par Céline Curiol, aux éditions Actes Sud, octobre 2023, 288 p., 22 euros.

Vivre en arsenic, écopoétique d’une vallée empoisonnée

Claire Dutrait livre une enquête très personnelle sur un drame peu connu : l’empoisonnement de la vallée de l’Orbiel, dans l’Aude. Tout au long du XXe siècle, une mine d’or a été exploitée à Salsigne. Ses déchets, et en particulier l’arsenic, se sont accumulés et continuent de se déverser dans l’eau et le sol, et jusque dans l’air. Insidieusement, car cette pollution est invisible. Dans la vallée, on sait bien qu’il ne faut pas se baigner, on voit bien les cancers en série. Mais l’omerta règne, tant la mine a été l’activité nourricière des villages.

L’autrice raconte les débats d’experts et de scientifiques sur la teneur d’arsenic, l’appât du gain pour les industriels, les faux-semblants des politiques, le silence de l’État et… la résignation des victimes. En alternant récit, poèmes et fiction, Claire Dutrait nous immerge au plus profond de la catastrophe.

Vivre en arsenic, écopoétique d’une vallée empoisonnée, de Claire Dutrait, aux éditions Actes Sud, collection Voix de la Terre, avril 2024, 240 p., 22 euros.

La Mer intérieure

« Que signifie une maison au bord d’un trou ? » Dans La Mer intérieure, la poétesse et romancière Lucie Taïeb mène l’enquête sur un village de Lusace, en Allemagne de l’Est, englouti par une mine de charbon. Ce projet littéraire se transforme rapidement en quête traversée de fantômes : celui du village rasé, des résidus miniers peu à peu engloutis sous les eaux turquoises d’un lac artificiel, et de la mère de l’autrice, diagnostiquée d’un cancer mortel pendant sa grossesse à qui elle a survécu dix-neuf ans le temps d’élever son enfant. Lucie Taïeb en tire une réflexion émouvante sur nos liens d’attachement et sur l’irréparabilité de la perte et du chagrin. « Quand on perd sa terre natale, on perd tout », témoigne ainsi M. Domain, dernier habitant d’Horno, qui a refusé de s’installer dans le nouveau village financé par la compagnie minière — sinistre reconstitution à l’identique du village détruit. Et sur la lutte, âpre et obstinée, dont « la valeur ne s’estime pas à son issue ».

La Mer intérieure — En quête d’un paysage effacé, de Lucie Taïeb, aux éditions Flammarion, septembre 2024, 176 p., 21 euros

Ma Vie de chouette — Moi, dame blanche, pas si différente de toi

Qui se cache derrière la chouette effraie, cet oiseau de mauvaise augure ? Ce livre apporte un vrai éclairage sur ce rapace nocturne méconnu : un champ visuel qui peut atteindre 200 degrés, une ouïe exceptionnelle qui lui permet d’attraper une souris rien qu’à l’oreille, un vol insonore, une efficacité de chasse augmentée les nuits de pleine lune… Alexandre Roulin, professeur de biologie à l’Université de Lausanne — l’auteur, avec Christine Mohr, de l’ouvrage — sait de quoi il parle. Il étudie cet oiseau depuis plus de quarante ans. Ainsi apprend-on qu’il a ausculté pas moins de 78 330 pelotes de réjection (ou boulettes de régurgitation) dans lesquelles il est parvenu à identifier les restes de… 234 991 proies. Autre exploit qui laisse pantois : l’ornithologue a mesuré 11 103 chouettes conservées dans 155 musées d’Histoire naturelle du monde entier. Une passion presque… effrayante !

Ma Vie de chouette — Moi, dame blanche, pas si différente de toi, de Alexandre Roulin et Christine Mohr, aux éditions La Salamandre, juin 2024, 176 p., 19 euros.

Un psaume pour les recyclés sauvages & Une prière pour les cimes timides

Voilà des siècles, les robots de Panga ont accédé à la conscience et lâché leurs outils ; voilà des siècles, ils sont partis ensemble dans la forêt, et nul ne les a jamais revus ; voilà des siècles qu’ils se sont fondus dans les mythes de l’humanité. Un jour, la vie de Dex, moine « de thé », est bouleversée par l’arrivée d’un robot qui, fidèle à une très vieille promesse, vient prendre des nouvelles. Il a une question à poser, et ne rejoindra les siens qu’une fois satisfait de la réponse. « De quoi les gens ont-ils besoin ? » Mais la réponse dépend de la personne à qui on parle et de comment on pose la question. Sous forme de romans courts, la nouvelle série de science-fiction de Becky Chambers interroge : dans un monde où les gens ne manquent de rien, à quoi sert d’avoir toujours plus ?

Un psaume pour les recyclés sauvages & Une prière pour les cimes timides, de Becky Chambers, aux éditions L’Atalante, 2022 & 2023, 136 p. & 120 p., 12,90 euros & 13,50 euros.

Le Langage du chat — Comprendre tout ce qu’il veut vous dire

Si vous aimez les chats, ouvrez ce petit livre aussi instructif que drôle qui explique, dessins à l’appui, comment ils communiquent entre eux et avec les humains. Lili Chin, qui a enquêté auprès de spécialistes du comportement animal, a divisé son ouvrage en six parties, qui sont autant de découvertes de leurs organes sensoriels (oreilles, moustaches, queue…) et de leur sensibilité — saviez-vous qu’ils fabriquent des « odeurs communautaires » ? En plus d’apprendre, vous allez sourire, car les malicieux dessins de cette artiste américaine croquent les minous dans tous leurs états : du « Oui, je t’entends, mais ne t’approche pas » au « Ça me fait un de ces effets ! ».

Le Langage du chat — Comprendre tout ce qu’il veut vous dire, Lili Chin, aux éditions Ulmer, mai 2024, 160 p., 11,90 euros.

L’Âne et la Routo

« Va, fou, mets-toi donc en marche avec toute ta vie, et que la route fasse chanter ton corps… » Avec ces mots de Lanza del Vasto en tête, Karin Huet reprend la route à 68 ans, cette fois sur la Routo. Cette ancienne draille de transhumance, récemment aménagée en sentier de randonnée (environ 500 kilomètres), part de la ville de La Crau, dans le Var, jusqu’en Italie. Accompagnée de Cannabis, son âne, cette femme à la vitalité gourmande nous fait la route dans les alpages bien attachante, avec ses saveurs d’ail et de fumeton, ses épatantes rencontres de résistants d’aujourd’hui, vivant sobrement « au diapason de la terre et du vivant ».

L’Âne et la Routo, de Karin Huet, aux éditions Le Mot et le Reste, avril 2024, 244 p., 20 euros.

Varlam

L’histoire de l’industrialisation, parée ou pas du vert de la transition écologique, est pavée de violence — à quand un relevé systématique de ses méfaits pour en juger en conscience ? La route sibérienne de la Kolyma, dite aussi « route des Ossements », en est un des pires vestiges : des milliers de travailleurs-esclaves perdirent la vie sur ses 2 000 kilomètres reliant les diverses mines d’étain, d’or, de diamant, d’uranium ouvertes par Staline. Le paysage que dessine le documentariste Michaël Prazan de cette région méconnue n’a pourtant rien de lugubre. Au milieu de scènes de vie bien croquées, et parfois un rien loufoques, un symbole de résilience attendrit : un chat tigré recueilli mourant. Appelé Varlam en hommage à Varlam Chalamov, l’auteur culte en Russie des Récits de la Kolyma, il survivra aussi à la faim et au froid brûlant (entre -50 et -70 °C).

Varlam, de Michaël Prazan, aux éditions Rivages poches, mai 2024, 272 p., 9 euros.

Pas d’eau au jardin, et alors ?

Botaniste de formation, Jean-Michel Groult est aujourd’hui journaliste horticole pour plusieurs magazines et donne des cours de jardinage dans le jardin d’expérimentation de la pépinière Palmiers et Compagnie, à Montauban. Sa fibre didactique se retrouve dans ce livre qui, plus qu’une somme de « recettes », est une exploration du monde végétal à l’heure de la transition climatique, et une invitation à accompagner au mieux la nature. Premier commandement : « laisser le lieu vous dire le type de jardin qu’il appelle » et établir un nouveau calendrier des cultures pour rendre le plus « autonomes » possible plantes et légumes. Car « sobre » veut souvent dire aussi « moins fatigant »

Pas d’eau au jardin, et alors ?, de Jean-Michel Groult, aux éditions Ulmer, mars 2024, 224 p., 25 euros.

Carcasse. Une enquête sur les routes de sang

Saviez-vous que des veaux prennent quotidiennement le ferry ? Depuis des années, des veaux élevés en Irlande, arrachés à leur mère avant d’être sevrés, se retrouvent transportés par bateau — sans être sortis, abreuvés, ou nourris — jusqu’en France. Ces animaux sont ensuite acheminés par camion en Pologne, en Belgique ou aux Pays-Bas pour être engraissés. Ils reprennent parfois la route pour être tués dans un énième autre pays. Ces « routes de sang », la journaliste Émilie Fenaughty les raconte avec précision dans l’ouvrage Carcasse. Elle a suivi pendant des semaines des activistes défenseurs des animaux pour aboutir à ce livre immersif, qui décrit les nuits entières à attendre les camions de bétail, les filatures incognito sur 600 kilomètres pour documenter les infractions, et les réflexions sur les logiques marchandes et industrielles qui nous ont amené à cette « transhumance accélérée ».

Carcasse — Une enquête sur les routes de sang, de Émilie Fenaughty, aux éditions Marchialy, septembre 2024, 200 p., 20 euros.

Exploiter durablement les forêts tropicales

Au cours des trente dernières années, les forêts, ces « poumons verts », ont été rognées sur plus de 400 millions d’hectares, soit en moyenne 13 millions d’hectares par an. Dans cet essai à destination du grand public, l’écologue et spécialiste des forêts tropicales Plinio Sist résume de manière synthétique et didactique les conséquences de l’exploitation de bois d’œuvre des forêts tropicales. Il propose également des voies pour que cette dernière devienne durable, et contribue réellement à la conservation des écosystèmes forestiers et du mode de vie de ceux qui en dépendent.

Exploiter durablement les forêts tropicales, de Plinio Sist, aux éditions Quae, août 2024, 100 p., 16 euros.

LIVRE POUR ENFANTS

Abysses — Exploration d’un nouveau monde

Longtemps, on a cru que les profondeurs des océans ne recelaient aucune vie. Eh bien non, montre cet album joliment illustré. À plus de 1 000 mètres sous la surface de l’eau fourmillent des êtres fantastiques, capables de produire de la lumière, de survivre avec des quantités infinitésimales d’oxygène, de résister au froid glacial… Une balade fort instructive aux côtés des vampires des abysses, des calamars géants et des dragons des mers, à mettre entre les mains de tous les petits amateurs d’océan.

Abysses — Exploration d’un nouveau monde, de Fleur Daugey, illustré par Sande Thommen, aux éditions Actes Sud Jeunesse, septembre 2024, 64 p., 19,50 euros, dès 9 ans.

La Rentrée des oiseaux

La rentrée scolaire, ce n’est pas angoissant que pour les élèves de maternelle. Ça l’est aussi pour les oiseaux. Et pour leurs maîtresses. Quand les chaussures sont trop petites, les journées trop longues et les salles de classe trop étriquées, ne reste plus qu’à déserter, et s’envoler ensemble, au-dessus de la mer des nuages. Un récit tout en poésie, utile à la fois pour réenchanter la rentrée et familiariser les tout-petits avec vautours fauves, chardonnerets élégants et hérons cendrés.

La Rentrée des oiseaux, d’Éric Veille, aux éditions Actes Sud Jeunesse, août 2024, 48 p., 16,50 euros, dès 3 ans.

BD

Verts

C’est l’histoire d’un bébé dont les narines s’emplissent peu à peu de feuilles ; d’un garçon dont la peau se couvre de myosotis ; d’une adolescente aux joues bourgeonnantes, dans les cheveux de laquelle des oiseaux viennent nicher. Dans Verts, le scénariste Patrick Lacan et l’illustratrice Marion Besançon imaginent un monde en prise avec une étrange épidémie, végétalisant les humains et leurs villes. Certains laissent avec bonheur leurs mains se transformer en rameaux, leur peau en écorce et leurs cheveux en fleurs ; d’autres refusent obstinément de s’abandonner à cette mutation, et tentent de l’endiguer par la violence. Le rapport au corps, la peur de la différence, les manières de se connecter aux formes de vie non humaines… Voilà quelques-uns des thèmes abordés dans cet épais roman graphique, dont chaque page déborde de poésie. On achève cette lecture en rêvant de prendre nous aussi racine, et de voir nos branches s’entremêler à celles des autres.

Verts, de Patrick Lacan et Marion Besançon, aux éditions Rue de Sèvres, mai 2024, 272 p., 28 euros.

Anita Conti

C’est le genre de BD qui nous fait réfléchir sur nos choix de vie. Pourquoi n’a-t-on jamais embarqué trois mois à bord d’un chalutier-morutier, pour étudier les conséquences de la pêche industrielle ? Pourquoi n’a-t-on jamais sillonné les mers pour documenter les différents poissons de l’Afrique de l’Ouest ? Cela a pourtant l’air palpitant, et c’est justement ce qu’a fait Anita Conti, la toute première océanographe française, dès les années 1940. En 368 pages, la dessinatrice Catel Muller et le scénariste José-Louis Bocquet ont retracé sa vie passionnante dans un beau roman graphique bien épais. L’ouvrage fait partie de la collection Les clandestines de l’Histoire, qui transmet en dessins noirs et blancs le destin d’icônes féminines, de Joséphine Baker à Olympe de Gouges. Une BD qui donne envie de prendre la mer.

Anita Conti, de Catel Muller (dessins) et José-Louis Bocquet (scénario), aux éditions Casterman, septembre 2024, 368 p., 16,99 euros.

FILMS – SÉRIES

Anaïs, 2 chapitres

On avait découvert Anaïs en 2014. Cette va-t-en-guerre n’avait qu’un rêve : faire pousser des fleurs et des plantes dans son bout de champ breton, et vendre des tisanes. Et aucun obstacle ne semblait pouvoir entraver son énergie et sa détermination. Marion Gervais l’avait suivie avec sa caméra pendant plusieurs saisons. Dix ans plus tard, Anaïs a réalisé son vœu, mais elle en a désormais un second : vivre avec Seydou, son amoureux rencontré au Sénégal. Pour pouvoir venir jusqu’en France, celui-ci doit obtenir un visa. Une nouvelle bataille et un nouveau chapitre dans la vie de l’agricultrice, documenté par la même réalisatrice, caméra posée au milieu du même champ (ou presque). Ces deux chapitres sont réunis ici dans un seul et unique film, lumineux, qui sait capter les sentiments à fleur de peau.

Anaïs, 2 chapitres, de Marion Gervais, en salles depuis le 11 septembre.

Vies de fermes, Terre de liens

Le mouvement Terre de liens, connu pour sa préservation et aide à la transmission des terres agricoles, propose désormais une série vidéo qui s’appelle Vies de fermes. Tous les deux mois, un épisode de 3 à 5 minutes est mis en ligne pour raconter le quotidien des fermiers et fermières. Le dernier en date, Cultiver de bons légumes grâce au pouvoir des arbres, est visible ici.

Vies de fermes, Terre de liens, vidéos en ligne

EXPOSITION

Sentinelles de pierres, un dialogue entre l’homme et la nature

À Aujols, près de Cahors, derrière la vieille grange qui lui sert d’atelier, le peintre et sculpteur André Nouyrit a couvert un champ de drôles de Présences. Composées de pierres ramassées dans le causse alentour, elles ont d’étonnantes parentés avec nous, humains, même si elles sont dépourvues de caractères anthropomorphiques (visages, yeux, bras…). Chacune est singulière par sa taille, ses formes, certaines sont pomponnées de fariboles festives (traits de peinture, cailloux pointus pour le chapeau…), mais chacune semble dans son monde, dans un équilibre improbable. « On peut les regarder pour faire une petite méditation », dit malicieusement l’artiste, qui accueille volontiers les visiteurs dans son pré. On ne s’en privera pas, car cette célébration de « ce que la nature et l’humanité peuvent cocréer » rouvre un horizon inattendu, dans un entre-deux très suggestif d’abstraction et de figuration, tout comme les « frissons de nature » peints par ailleurs.

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