À Poitiers, rue Saint-Hilaire, des carrés végétalisés installés par la mairie en réponse à la demande d’un petit groupe de riverains ont remplacé les trottoirs, contraignant piétons et enfants à marcher sur la chaussée. Depuis fin 2024, l’inquiétude grandit, mais face à la grogne, la municipalité préfère s’enfoncer.
L’idée de départ était de faire ralentir les voitures, déjà limitée à 20km/h par endroits. En ajoutant de la végétation sur les trottoirs, certains riverains espèrent justement contraindre les passants à marcher sur la chaussée, et ainsi contraindre les voitures à ralentir… Ce que la mairie présente comme un geste écologique et participatif ressemble à une aberration urbaine. « Regardez comment les enfants sont obligés de marcher ! » s’indignait une retraitée auprès de France Bleu, montrant deux jeunes en équilibre sur le bord d’un trottoir. En semaine, la rue Saint-Hilaire voit défiler près d’une centaine de voitures en quinze minutes, bien au-delà de ce que tolère une zone apaisée.
Jean-Louis Fourcaud, élu en charge de la voirie, reconnaît les manquements. Il a rencontré une partie des riverains début décembre pour désamorcer la crise. Selon France Bleu, parmi les mesures qui ont été étudiées, nous retrouvions l’élargissement de la zone 20 et une meilleure signalétique. En plus, un comptage de véhicules et de leur vitesse. Autrement dit, il ne s’agirait pas de revoir le plan de végétalisation des trottoirs… « Cette végétalisation est ridicule et dangereuse », tranche une habitante. Même la transition écologique ne rime plus avec participation citoyenne ; c’est de l’improvisation et de l’imposition.