En confiant à Mathieu Molimard, Hervé Maisonneuve et Dominique Costagliola une mission d’enquête sur la désinformation en santé, le ministre délégué à la Santé, Yannick Neuder, fait un pari hasardeux. Sous l’autorité de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, cette initiative, censée rétablir la confiance dans la science, risque au contraire d’aggraver la défiance des Français. Les profils de ces trois experts, entachés d’erreurs scientifiques, de prises de position biaisées et d’un manque criant d’esprit critique, jettent un doute sérieux sur leur légitimité. Dans un contexte où Vautrin et Neuder pourraient être amenés à quitter leurs postes dans les prochains jours, cette mission pourrait être perçue comme une tentative de pérenniser un scientisme discrédité, au mépris des valeurs républicaines et de la transparence indispensable pour restaurer la confiance.
Des experts disqualifiés par leurs erreurs et leur conformisme
Le choix de Molimard, Maisonneuve et Costagliola est problématique, tant pour leurs conflits d’intérêts potentiels que pour leurs errements scientifiques. Mathieu Molimard s’est distingué par une méconnaissance des doses nécessaires d’hydroxychloroquine pour atteindre un effet thérapeutique en 2020, ignorant la différence de concentration entre le plasma et les cellules épithéliales. Avec Maisonneuve et Costagliola, il a affirmé que les vaccins contre le COVID-19 empêchaient la transmission, une hypothèse non validée par les essais cliniques.
Plus grave, tous trois ont soutenu l’étude controversée, et aujourd’hui rétractée, Pradelle-Lega, qui prétendait, sur la base de résultats douteux, que l’hydroxychloroquine aurait causé 17 000 décès. Ces erreurs, combinées à leur posture dogmatique, disqualifient leur capacité à mener une mission impartiale.
Dominique Costagliola, issue du monde de la recherche sur le sida, illustre un autre problème : celui d’une recherche récompensée malgré des résultats limités. Lauréate de nombreux prix, elle n’a pourtant produit aucune percée majeure, soulevant une question troublante : en France, valorise-t-on la médiocrité et le conformisme des « bons soldats » au détriment de l’esprit critique et de l’excellence scientifique ?
Confier une mission cruciale à des figures associées à ces dérives risque d’amplifier la désinformation, en ignorant les débats légitimes sur les politiques sanitaires.
Inégalités et discriminations : une fracture à réparer
Les politiques sanitaires défendues par ces experts ont fracturé la société française. Les obligations vaccinales et le passe sanitaire, qu’ils ont soutenus sans nuances, ont engendré des discriminations et des ruptures d’égalité, notamment dans l’accès au travail et le respect des droits des travailleurs. Ces mesures, imposées sans respect du consentement libre et éclairé – principe consacré par la Déclaration d’Helsinki et la Convention d’Oviedo –, ont divisé les Français. Catherine Vautrin, dont le portefeuille englobe la solidarité et le droit au travail, doit réparer ces fractures.
Mais comment y parvenir avec une mission confiée à des experts associés à ces politiques clivantes ? Leur absence de recul critique risque de perpétuer un cycle d’injustices, au lieu de restaurer la cohésion nationale.
Le contraste avec les États-Unis : une science en quête de vérité
Alors que la France s’enlise dans une approche monolithique, les États-Unis ouvrent la voie à une remise en question audacieuse. Robert Kennedy Jr., nommé ministre de la Santé, et Jay Bhattacharya, directeur des NIH, éminent épidémiologiste, plaident pour l’abandon des obligations vaccinales et une science pluraliste. Ils soulignent les doutes croissants sur les vaccins à ARNm, dont les risques (myocardites, thromboses et potentiellement d’autres maladies comme le cancer dont la recrudescence et l’augmentation sont observées dans de nombreux pays) et l’absence de bénéfices clairs pour certains groupes remettent en cause leur utilisation massive. Aux États-Unis, les plateformes à ARN messager, qui incluent les vaccins covid, pourraient être rapidement retirées du marché.
En France, Molimard, Maisonneuve et Costagliola incarnent l’antithèse de cette démarche, défendant une vision figée de la science où toute critique est taxée de désinformation ou de complotisme. En persistant dans cette voie, la France risque de s’opposer aux données scientifiques émergentes, justifiant de mauvais choix politiques au nom d’un scientisme dépassé.
Un choix à haut risque pour Vautrin et la République
Le contexte rend ce choix encore plus périlleux. Avec un vote de confiance à haut risque sollicité par François Bayrou le 8 septembre, Vautrin et Neuder pourraient être amenés à quitter leur poste respectif sous peu. Si cette mission a été lancée alors que les ministres savent leurs jours comptés, elle pourrait être perçue comme une manœuvre pour pérenniser une approche scientiste, évitant une confrontation honnête avec les faits scientifiques. Les données sur l’efficacité des traitements précoces, comme l’hydroxychloroquine ou l’ivermectine, et les doutes sur la vaccination de masse exigent un débat transparent, non une chasse aux sorcières déguisée en lutte contre la désinformation.
En maintenant ces nominations, Vautrin risque de délégitimer la mission et d’aggraver la méfiance des citoyens. Ne devrait-elle pas récuser Molimard, Maisonneuve et Costagliola pour nommer des experts véritablement indépendants, capables de refléter la diversité des perspectives scientifiques ? Des experts prêts à travailler avec leurs contreparties américaines plutôt que de les critiquer amèrement tels que ces trois personnes l’ont fait avec un manque de confraternité scientifique évident.
L’absence de transparence : un obstacle à la confiance
À ces critiques s’ajoute un scandale persistant : après près de trois ans, le ministre de tutelle de la Santé, avec aujourd’hui en poste Catherine Vautrin, n’a toujours pas rendu publiques les données de mortalité toutes causes par statut vaccinal et classe d’âge, demandées par Laurent Toubiana et l’association BonSens.org. Cette opacité, couplée à l’absence de publication des contrats non caviardés des vaccins, mine la crédibilité des institutions. Aucun des trois experts choisis par Neuder n’a réclamé cette transparence ni ne s’est engagé dans une démarche visant à éclaircir ces zones d’ombre. Or, la transparence est le gage d’une confiance retrouvée.
Comment envisager que Molimard, Maisonneuve et Costagliola agissent dans l’intérêt des Français, alors qu’ils se sont accommodés d’un système où l’opacité semble la règle ? Outre l’absence de parti pris et de biais idéologiques, la transparence est une condition nécessaire et préalable au rétablissement de la confiance. Sans elle, cette mission risque de n’être qu’une façade, incapable de répondre aux attentes des citoyens.
La vérité à la croisée des chemins
Comme le dit l’adage, « le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier ». À la croisée des chemins, la France doit choisir entre une science intègre et un scientisme qui, loin de combattre l’obscurantisme, en est une forme moderne. En 2020, aux Mureaux, Emmanuel Macron promettait de lutter contre le relativisme et l’obscurantisme. Ironie du sort, confier une mission à des experts aux parti-pris avérés risque de remplacer les complotistes par des comploteurs, imposant une vérité officielle au mépris des faits et du droit des citoyens. Comme si le président, déjà en dette de confiance, estimait ne pas avoir assez usé de son quota pour continuer d’« emmerder les Français ».
Catherine Vautrin a une opportunité historique : récuser Molimard, Maisonneuve et Costagliola, nommer un panel pluraliste et exiger la transparence totale des données sanitaires et des contrats vaccinaux. Faute de quoi, cette mission pourrait non seulement échouer, mais aggraver la fracture sociale et scientifique.
La France mérite une science intègre au service de la vérité et des citoyens, non des dogmes ou des agendas politiques. À Vautrin de faire le bon choix, avant que le temps – et la confiance – ne s’épuisent.




