Magnificence et petites mains, par Marina Da Silva (Le Monde diplomatique, septembre 2025)


À la fois titre du catalogue et d’une exposition au Musée du quai Branly – Jacques-Chirac, Au fil de l’or met en scène le travail de la styliste de haute couture Guo Pei (1), qui a créé l’un des premiers ateliers de mode sur mesure à Pékin. Une douzaine de robes exceptionnelles alliant la soie, les pierres précieuses, et surtout l’or dans toutes ses teintes et textures, sont ainsi mises en valeur, œuvres d’art faites à la main, fascinantes. Certaines ont requis le labeur de quinze personnes durant cinq années, huit pour vingt mille heures de travail… des chiffres impressionnants, même pour un atelier qui compte quelque cent artisans et trois cents petites mains. Inspirées non seulement des broderies traditionnelles chinoises mais de joyaux patrimoniaux de toutes les régions du monde, ces robes sculptures aux formes à la fois anciennes et contemporaines révèlent des alliages d’une beauté magnétique. Elles viennent dialoguer avec d’autres tissus et vêtements, tout aussi éblouissants, du Maghreb à l’Orient, de l’Asie à l’Afrique : chasubles, sarongs, coiffes, kimonos, l’or est travaillé depuis le Ve millénaire avant notre ère pour afficher la puissance. Trente-quatre spécialistes éclairent sociologiquement et anthropologiquement ce que représentent ces ouvrages saisissants.



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