Mark Rutte visite l’usine de Rheinmettal, le 27 août.
La guerre continue à se propager au cœur de l’Europe parce qu’elle est alimentée fondamentalement par la stratégie même qui l’a fait exploser. Après le sommet avec Vladimir Poutine en Alaska, Donald Trump a dit que, si un accord était atteint entre la Russie et l’Ukraine, les États-Unis n’enverraient pas de troupes en Ukraine mais, comme « garantie de sécurité », fourniraient à Kiev un soutien aérien et du Renseignement. Des troupes seraient par contre envoyées en Ukraine par certains pays européens. L’état-major conjoint des États-Unis informe que, pour mettre au point ce plan, le général états-unien Dan Caine a convoqué au Pentagone les chefs d’état-major de Finlande, de France, d’Allemagne, d’Italie, du Royaume-Uni et d’Ukraine. Le Kremlin réaffirme qu’il n’accepte pas ce plan : « Les militaires envoyés en Ukraine — déclare le porte-parole présidentiel russe Dmitry Peskov — seraient des militaires de pays en majorité membres de l’OTAN. Et c’est justement l’expansion de l’OTAN en Ukraine qui a été une des causes principales de l’actuel conflit ».
Immédiatement après le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a été envoyé à Kiev où, dans une conférence de presse avec le président Volodymyr Zelensky, il a déclaré : « Notre soutien à l’Ukraine est inconditionnel et continue à croître, y compris à travers un flux d’armes létales états-uniennes vers l’Ukraine financé par les Alliés européens de l’OTAN et du Canada ; Jusqu’à maintenant 3 paquets d’armes, chacun de la valeur de 500 millions de dollars, ont été fournis. le premier payé par les Pays-Bas ; le second par le Danemark, la Norvège et la Suède ; et le troisième par l’Allemagne. D’autres paquets suivront. Les Alliés soutiennent l’industrie ukrainienne de la Défense, en investissant de manière à non seulement renforcer votre sécurité, mais aussi votre économie. Nous travaillons avec le commandement de l’OTAN en Allemagne, pour garantir que vos forces armées aient ce dont elles ont besoin aujourd’hui et dans l’avenir. » Immédiatement après, le Canada a acheté un quatrième « paquet » d’armes états-uniennes en faisant monter le total à 2 milliards de dollars, entrés dans les caisses des plus grandes industries guerrières étasuniennes.
En même temps l’Union Européenne a alloué pour l’Ukraine 4,05 milliards d’euros : 3,05 milliards d’euros par le Fonds pour l’Ukraine et 1 milliard d’euros provenant du « réinvestissement des revenus des biens russes immobilisés ». L’UE et ses États membres ont dépensé, depuis février 2022, un total de 168,9 milliards d’euros pour l’Ukraine. Et Ursula Von der Leyen garantit que « l’Europe sera aux côtés de l’Ukraine pour chaque jour singulier de la guerre et pour chaque jour singulier de l’après-guerre ». Ces énormes dépenses pour la guerre, et d’autres, constituées d’argent public, sont payées directement et indirectement par les citoyens européens à travers les impôts et les coupes dans les dépenses sociales.
Les dernières données publiées par l’OTAN montrent que les 32 pays membres — comme requis par les États-Unis — ont atteint l’objectif de destiner à la dépense militaire une somme correspondante à 2 % du PIB. En 2014 — l’année où l’Administration Obama, avec Biden comme vice-président, opérait le coup d’état en Ukraine qui lançait la guerre contre la Russie, les États-Unis totalisaient 73 % de la dépense militaire de l’OTAN face aux 27 % de l’Europe. En 2025 le pourcentage des États-Unis est descendu à 60 % tandis que celui de l’Europe est monté à 40 %. Comme — suivant la demande de l’Administration Trump — la dépense militaire des pays de l’OTAN devra monter à 3,5 % puis à 5 % du PIB, le pourcentage de l’Europe continuera d’augmenter. Sur la base de la documentation officielle publiée par l’OTAN fin août 2025, la dépense militaire italienne se monte en 2025 à plus de 45 milliards d’euros (45 315 milliards d’euros) : en moyenne plus de 124 millions d’euros par jour. Pour avoir une idée des priorités, il suffit de penser que cette somme déposée en une journée pour la guerre équivaut à peu près aux 130 millions d’euros alloués par le Gouvernement dans l’année 2025 pour le Fonds de garantie « première maison », important programme qui permet aux jeunes qui le demandent d’avoir un prêt facilité pour leur acquisition.
Bref résumé de la revue de presse internationale Grandangolo Pangea de vendredi 29 août 2025 sur la chaîne TV italienne BYOBLU