Jack Lang, ex-ministre de la Culture, annule un documentaire biographique à sa gloire, « Jack Lang, la traversée du siècle », produit par la Compagnie du Belvédère de Serge Moati. Ce film, glorifiant sa carrière et notamment la Fête de la musique, était financé en partie par un don de 57 897 dollars de Jeffrey Epstein, l’homme condamné pour exploitation sexuelle de mineures et suicidé en 2019 dans sa prison. Révélé par Le Canard Enchaîné, ce financement sulfureux, via une association valorisant l’héritage de Lang, a conduit à l’annulation du projet. Lang, président de l’Institut du Monde Arabe, nie tout lien avec Epstein ou l’association, malgré quelques rencontres avérées, comme en 2019 pour les 30 ans de la pyramide du Louvre.
Des accusations de pédophilie entourent Lang. En 2011, Luc Ferry évoquait un ministre impliqué dans des actes pédophiles au Maroc, sans suites (enquête classée en 2012). En 2021, à Montpellier, Lang a été accusé publiquement de pédophilie. En 2025, lors d’un rassemblement à Paris, il a été agressé et traité une fois de plus de « pédophile », toujours sans trace de condamnation. Ces incidents, sans suites judiciaires, alimentent les soupçons… Protection par des cercles influents ?
A lire aussi : Sur scène ou en backstage, les spectacles de Jack Lang en politique ne manquent jamais de piment
Proche d’Yves Saint Laurent et du sulfureux Pierre Bergé, aux mœurs controversées, Jack Lang a longtemps évolué dans les cercles mondains les plus fermés de Paris et de Marrakech. Ces réseaux, à la fois artistiques, politiques et financiers, étaient connus pour leur goût assumé à l’hédonisme et aux transgressions. Lang, qui louait Bergé comme un « prince des arts », évoluait dans leur villa Majorelle à Marrakech, lieu de fêtes prisées par « l’élite ». Mais derrière le vernis artistique de ces réceptions fastueuses, les rumeurs persistantes font état d’excès sexuels et de pratiques immorales. Un livre de l’ancien chauffeur Fabrice Thomas, amant d’YSL et Bergé, mentionne pourtant une scène de pédophilie impliquant l’intendant de la villa, sans toutefois accuser directement le couple.
Il est aussi à rappeler qu’en 1977, Lang avait signé une pétition dans Le Monde et Libération pour dépénaliser les relations sexuelles consenties entre adultes et mineurs de plus de 15 ans. Condamnée aujourd’hui, cette position a été qualifiée d’erreur par J. Lang en 2021. Ces éléments, combinés à ses fréquentations et aux accusations répétées, alimentent un climat de suspicion, renforcé par l’absence de condamnations, parfois vue comme une impunité.
Dans ce contexte déjà chargé de soupçons et de polémiques, l’affaire du financement par Epstein, même indirectement, apparaît comme une imprudence lourde de conséquences. Compte tenu de son passé, de ses fréquentations controversées et des accusations qui l’entourent depuis des décennies, Jack Lang aurait sans doute trouvé opportun d’éviter de se placer, une nouvelle fois, dans une situation où il donne lui-même le bâton pour se faire battre.