Laure Marivain et son avocat à la cour d’appel de Rennes, le 9 octobre 2024. Sa fille Emmy est morte d’un cancer lié à une exposition prénatale aux pesticides. – © Scandola Graziani / Reporterre
Laure Marivain et son avocat à la cour d’appel de Rennes, le 9 octobre 2024. Sa fille Emmy est morte d’un cancer lié à une exposition prénatale aux pesticides. – © Scandola Graziani / Reporterre
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La cour d’appel de Rennes a tranché le 4 décembre : les parents de la petite Emmy, morte à 11 ans d’une leucémie, ont été déboutés de leur demande d’indemnisation de près de 1 million d’euros auprès du Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP).
Pourtant, Emmy est la première enfant dont le décès est reconnu le FIVP. Elle a été exposée in utero à de nombreux pesticides manipulés par sa mère, Laure Marivain, qui exerçait alors la profession de fleuriste. Vers l’âge de 2 ans, elle a contracté une leucémie qui a entraîné son décès quelques années plus tard.
De nombreux éléments de son dossier médical ont permis d’établir un lien entre l’exposition aux pesticides et sa maladie. Par ailleurs, les fleuristes sont particulièrement touchés par des problèmes de santé, probablement en lien avec les pesticides présents dans les fleurs, comme l’a révélé Reporterre dans cette enquête. Le FIVP a donc proposé une indemnisation forfaitaire de 25 000 euros à chaque parent d’Emmy, au nom du préjudice subi.
« Comment est-il possible de nier à ce point les souffrances d’une enfant ? »
Le couple a contesté cette somme devant la cour d’appel de Rennes, le 9 octobre dernier. Les Marivain ont demandé une indemnisation intégrale, à savoir plus de 1 million d’euros, pour indemniser la souffrance qu’a connue leur enfant avant de mourir, ainsi que celles des autres membres de la famille, notamment ses frère et sœur. Les juges n’ont pas donné suite à leur recours, estimant qu’une indemnisation de cette ampleur contreviendrait « aux règles prévues par le législateur » dans le cadre du FIVP.
« Comment est-il possible de nier à ce point les souffrances d’une enfant ? » s’indigne dans un communiqué l’association Phyto-Victimes, qui a accompagné les Marivain. Elle dénonce la double peine de la famille : « Non seulement elle a vécu ce qu’aucune famille ne devrait vivre, la perte d’un enfant, mais en plus, les souffrances d’Emmy durant toutes ces années de vie sont niées. »
La famille s’est dite choquée de cette décision et envisage de porter l’affaire devant la Cour de cassation, soutenue par son avocat Maître François Lafforgue et Phyto-Victimes.
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