Manipulation climatique : La Chine accélère, les États-Unis freinent – Les dangers d’une intervention humaine qui pourrait bouleverser le climat


À l’heure où la Chine accélère son programme de modification artificielle du climat, plusieurs États américains choisissent au contraire d’interdire la géo-ingénierie, invoquant des risques sanitaires et environnementaux. Deux directions radicalement opposées qui alimentent un débat mondial sur les limites de l’intervention humaine dans l’atmosphère.

La Chine veut contrôler les pluies

En décembre 2020, Pékin a annoncé son intention de développer à grande échelle ses capacités de modification météorologique en 2025, avec comme objectif un système « avancé et intégré » d’ensemencement des nuages et de dispersion d’aérosols pour générer pluie ou neige artificiellement. Plusieurs analyses estiment que ce plan pourrait concerner plusieurs millions de kilomètres carrés, soit une zone équivalente à la moitié du territoire chinois. Des essais récents dans la région du Xinjiang ont été rapportés par la presse locale : une opération de semis de nuages aurait généré environ 70 000 m³ d’eau supplémentaire, soit l’équivalent de 30 piscines olympiques. L’objectif affiché est de lutter contre les sécheresses et de soutenir l’agriculture dans les régions arides.

Mais les experts soulignent les risques : interférer avec les cycles de précipitations peut provoquer des déséquilibres écologiques, des déplacements imprévus de pluie et, à grande échelle, aggraver des phénomènes climatiques extrêmes.

Les États-Unis eux ferment la porte à la géo-ingénierie

De l’autre côté du Pacifique, la tendance est inversée. Depuis 2023, plusieurs États américains ont introduit ou adopté des lois interdisant la modification intentionnelle du climat.

  • Tennessee : en avril 2024, une loi (SB2691) a été promulguée, interdisant toute dispersion volontaire de substances chimiques dans l’atmosphère pour influencer le temps.
  • Floride : en mai 2025, le Sénat a voté le Senate Bill 56, signé par le gouverneur Ron DeSantis, qui interdit les tentatives de manipulation du climat ou de la lumière solaire.
  • Montana : la loi SB473 (2025) restreint sévèrement les techniques de géo-ingénierie, bien qu’une exception ait été conservée pour certaines pratiques locales d’ensemencement de nuages.
  • Louisiane : plusieurs projets de loi ont avancé en 2025 pour interdire ces pratiques, avec un large soutien parlementaire.

À ces initiatives s’ajoutent des projets similaires en Pennsylvanie (sénateur Doug Mastriano), en Alabama, au Wyoming, au New Hampshire ou encore au Texas. Selon un suivi réalisé par l’ONG Geoengineering Monitor, plus de 20 États ont examiné ou voté des textes liés à la géo-ingénierie depuis 2023.

Robert F. Kennedy Jr. toujours en première ligne

À l’échelle fédérale, le secrétaire à la Santé et aux Services humains (HHS), Robert F. Kennedy Jr., a pris position contre la géo-ingénierie. En mars 2025, il a qualifié ces techniques de « dispersion de substances toxiques » et exhorté les citoyens à soutenir les lois étatiques d’interdiction. Il s’inscrit dans sa campagne « Make America Healthy Again » (MAHA), axée sur la protection de l’environnement et de la santé publique.

Kennedy avertit que des interventions atmosphériques mal maîtrisées pourraient aggraver les inondations et vagues de chaleur plutôt que de les prévenir, et demande un examen scientifique rigoureux avant toute expérimentation.

Un débat planétaire

Un contraste entre la volonté d’expansion chinoise et la prudence américaine illustre une fracture mondiale : faut-il « dompter » le climat par la technologie ou, au contraire, bannir toute tentative de manipulation ? Le citoyen a-t-il encore le droit de choisir entre le ciel bleu immaculé et les trainées s’estompant dans un blanc laiteux ?

Si les bénéfices agricoles semblent évidents à court terme, les risques pour les écosystèmes et le climat global et le moral d’un humain qui ne voit plus le soleil, sont loin d’être maîtrisés. Derrière le débat scientifique se cache une bataille géopolitique et bien plus encore : qui contrôlera la pluie, contrôlera demain la sécurité alimentaire, mais aussi le moral des troupes.





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