Dmitri Medvedev rouvre le dossier de la « Grande Finlande » et des crimes racistes en Carélie


L’agence Tass a publié, le 8 septembre, un long article de Dmitri Medvedev, vice-président du conseil de Sécurité de Russie, sous le titre The New Finnish Doctrine : Stupidity, Lies, Ingratitude (La nouvelle doctrine finlandaise : stupidité, mensonges et ingratitude) [1]. Il y présente les conclusions de ses recherches dans les archives nationales sur l’occupation de la Carélie par la Finlande durant la Seconde Guerre mondiale.

Bien que cet article ne comprenne aucune allusion à l’actualité immédiate, il pourrait s’agir d’une réponse à la participation du président finlandais, le très atlantiste Alexander Stubb, à la délégation de la coalition des volontaires pour l’Ukraine qui s’est rendue à la Maison-Blanche.

☞ Depuis une vingtaine d’années, de nombreux Finlandais espèrent la restitution de la Carélie devenue soviétique à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. C’est oublier (1) l’offre faite par la Finlande à l’Allemagne nazie d’étouffer Léningrad (aujourd’hui : Saint-Pétersbourg) en bloquant l’accès des Slaves au golfe de Finlande, conflit qui suscita la Guerre d’Hiver (1939-1940) ; (2) la tentative de créer la « Grande Finlande », conflit qui suscita la « Guerre de continuation » (1941-1944).


Les évènements rapportés par Dmitri Medvedev se déroulèrent pendant cette seconde période. Ils sont généralement ignorés des historiens ouest-européens. La Finlande partageait les conceptions racistes des nazis, mais ne considérait pas la présence de quelques juifs comme un problème. Elle les a donc incorporés dans ses forces armées pour anéantir les Slaves. Elle a participé au siège de Léningrad, mettant ses aéroports au service de la Luftwaffe et coupant les liaisons ferroviaires. Les fascistes finlandais ont organisé un vaste réseau de camps de concentration et ont interné un dixième des habitants de Carélie assassinant un grand nombre d’entre eux.

Le bataillon des volontaires finnois de la SS a été incorporé à la division Viking. Il s’est battu en Ukraine, dans le Donbass.

À la Libération, les Alliés ont autorisé l’URSS à annexer la Carélie, mais celle-ci n’a pas poursuivi les dirigeants finnois, se contentant de les déporter. Le projet de Grande Finlande n’a réapparu qu’en 2008, lors de la guerre d’Ossétie du Sud.

En 2019, une commission d’historiens a conduit des recherches dans les Archives nationales pour établir le rôle des SS finlandais [2]. Le ministre de la Défense de l’époque, l’historien militaire Jussi Niinistö (extrême droite, les Vrais Finlandais) prit alors la défense des SS finlandais et de la « Grande Finlande ».

Cet article est extrait du numéro 142 de « Voltaire, actualité internationale ». Le monde change vite. Abonnez-vous à notre lettre confidentielle hebdomadaire ; une source exceptionnelle d’information sur la transition vers un monde multipolaire.



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