Polémique à France Inter : Legrand s’efface, Cohen épargné ?


La polémique qui entoure Thomas Legrand, et Patrick Cohen, ne faiblit pas. Quelques jours après la diffusion d’une vidéo compromettante tournée à leur insu, P. Legrand a annoncé son retrait de son émission dominicale. Mais cette décision semble ne pas suffire à apaiser les interrogations sur le rôle et la responsabilité des journalistes du service public.

Des propos ambigus qui fragilisent la profession

Dans la vidéo révélée par L’Incorrect, on entend Thomas Legrand déclarer : « Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi ». Filtrée au détour d’un déjeuner avec des responsables socialistes, cette phrase laisse planer le doute sur une possible implication personnelle dans la stratégie politique contre la ministre de la Culture, au profit de la gauche de Glucksmann.

Pour une figure de l’audiovisuel public, ce type de déclaration soulève une question centrale : un journaliste peut-il encore prétendre à la neutralité lorsqu’il semble agir au-delà de son rôle d’analyste ?

Le retrait de Thomas Legrand : volontaire ou poussé ?

Thomas Legrand a donc annoncé le 9 septembre 2025 qu’il renonçait à son émission dominicale Face à Thomas Legrand sur France Inter, quelques jours après la diffusion de la vidéo par L’Incorrect. Cette décision, qualifiée de volontaire par le journaliste, intervient dans un contexte de forte pression médiatique et politique. La direction de France Inter avait initialement suspendu Legrand à titre conservatoire, invoquant des propos pouvant « prêter à confusion et alimenter la suspicion » d’un usage partisan de l’antenne. Mais ce retrait est-il vraiment un choix personnel ou le résultat d’une injonction implicite de la station pour limiter les dégâts ? La rapidité de la suspension et la décision concertée avec la direction laissent penser que Legrand a pu être poussé vers la sortie pour protéger l’image de France Inter, déjà accusée de biais idéologique. Cette ambiguïté alimente les spéculations sur une possible volonté de la station de sacrifier Legrand pour préserver sa grille et ses figures phares.

Patrick Cohen : « coupable mais pas responsable »

Patrick Cohen, également présent lors de ce déjeuner aux côtés de Pierre Jouvet et Luc Broussy, cadres du PS, semble pour l’instant épargné par les sanctions. Alors que Legrand a été suspendu et a renoncé à son émission, Cohen continue d’intervenir dans la matinale de France Inter et sur C à vous sur France 5. Pourtant, la vidéo le montre participant à la même discussion, bien que ses propos soient moins explicites que ceux de Legrand. Cette disparité de traitement interroge : pourquoi Cohen, dont la présence et l’implication dans la conversation sont indéniables, échappe-t-il à une suspension similaire ? Certains, comme Le Journal du Dimanche, suggèrent que France Inter cherche à protéger Cohen, mais pourquoi ? Cette situation ravive les critiques sur l’inégalité des responsabilités au sein de l’audiovisuel public et pose la question de l’équité dans la gestion de cette crise.

Juliette Briens : la grande perdante de l’affaire

Selon plusieurs sources sur X, la journaliste Juliette Briens, de L’Incorrect, à l’origine de la diffusion de la vidéo, aurait été licenciée de RMC, où elle collaborait, à la suite de cette révélation. Une décision qui serait attribuée à l’influence de Rodolphe Saadé, actionnaire majoritaire de CMA CGM, maison mère de RMC. Cette information illustre le climat délétère entourant le journalisme d’investigation. La publication de la vidéo, bien que controversée en raison de son caractère clandestin, aurait permis de révéler des propos qui questionneraient l’impartialité de figures du service public. Le licenciement de Briens, s’il était confirmé, enverrait un signal inquiétant : faire son métier de journaliste, en exposant des faits d’intérêt public, pourrait aujourd’hui entraîner des représailles professionnelles. Peut-on encore croire en une liberté de la presse, lorsque des intérêts politiques ou économiques entrent en jeu ?

L’Arcom : Ernotte et Veil au garde à vous ?

Sous la pression de plusieurs députés et du bruit médiatique lié à cette affaire, l’Arcom a décidé d’auditionner Delphine Ernotte et Sibyle Veil, respectivement présidentes de France Télévisions et Radio France, pour obtenir des explications sur le respect des obligations d’impartialité et d’indépendance de l’audiovisuel public. Cette intervention, qualifiée de « manu militari » par certains médias, reflète l’ampleur de la polémique et les attentes élevées envers des médias financés par les contribuables. Cependant, l’efficacité de cette démarche reste incertaine, certains observateurs doutant que l’Arcom impose des sanctions significatives. Cette affaire pourrait néanmoins pousser l’autorité à engager une réflexion plus large sur l’exigence de neutralité dans l’audiovisuel public, un débat récurrent alimenté par des accusations de partialité.





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