Boues toxiques sur les terres agricoles britanniques


Entre 2020 et 2024, plus de 750 000 tonnes de lixiviat — un liquide toxique issu des décharges — ont été traitées sommairement au Royaume-Uni avant d’être déversées sur des terres agricoles. Un procédé légal à haut risque, révélé par The Guardian, qui interroge la sécurité sanitaire, la régulation environnementale et la transparence du secteur des déchets.

Au Royaume-Uni, on arrose les cultures avec du « jus de poubelle » ; des boues issues de déchets toxiques se retrouvent chaque année sur les champs, en toute légalité. Selon une enquête du Guardian, ce sont plus de 750 000 tonnes de lixiviat, un liquide particulièrement polluant, qui ont été déversées entre les canalisations et les sillons agricoles. Le tout sans que les installations de traitement des eaux usées n’aient les moyens techniques de neutraliser la majorité des substances chimiques qu’il contient.

Le lixiviat, pour faire simple, c’est le condensé toxique du contenu de nos décharges. Comme le rapporte CNEWS, il transporte avec lui PFAS, PCB, perturbateurs endocriniens, agents cancérigènes… et termine sa course dans les boues d’épuration, ensuite répandues sur les sols agricoles comme fertilisants ou eaux d’irrigation. “Une fois que ces substances se retrouvent dans les stations d’épuration, elles passent entre les mailles du filet”, explique The Guardian, soulignant l’absence de traitement chimique approprié pour ces effluents. Pire, seuls quelques tests limités, principalement centrés sur les métaux lourds, sont effectués sur ces boues, laissant les autres composants largement invisibles aux radars réglementaires.

Ce laxisme réglementaire s’explique en partie par l’âge des décharges britanniques et la lenteur politique à adapter les normes. Ces sites continueront de générer du lixiviat pendant des décennies. La mise en place de protocoles stricts de dépollution, pourtant réclamée par les ONG et certains scientifiques, se heurte à une équation économique et logistique que personne ne semble pressé de résoudre. 





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