Entre 2023 et 2024, la Répression des fraudes (DGCCRF) a mené une enquête d’envergure sur les allégations écologiques dans le commerce. Parmi plus de 3 000 entreprises passées au crible, 15 % sont épinglées pour écoblanchiment. Textiles, cosmétiques, ameublement, hôtellerie ou alimentation, aucun secteur n’échappe à cette tentation verte. La DGCCRF dénonce une pratique désormais « récurrente », qui abuse une clientèle responsable.
« Livraison éco-responsable », « parpaing vert », « bons pour l’environnement »… Autant de formules séduisantes qui masquent parfois des pratiques polluantes. Un vêtement neuf importé d’Asie peut ainsi se targuer d’être « upcyclé », au mépris total de la définition du terme. Des produits chimiques arborent des promesses environnementales alors qu’ils contiennent des substances toxiques. « Un grand nombre d’allégations laissaient croire à tort à un bénéfice global pour l’environnement », constate la DGCCRF dans son rapport, relayé par l’AFP. Plus de 430 injonctions ont été émises, accompagnées de 70 sanctions administratives, sans compter plus de 500 avertissements.
Parmi les cas emblématiques figure Shein, condamnée à plus d’un million d’euros pour ne pas avoir mentionné la présence de microfibres plastiques dans ses vêtements. Une directive européenne, prévue pour 2026, imposera la certification des promesses écologiques par un tiers indépendant. De son côté, la DGCCRF s’allie à l’Ademe et à la startup QuotaClimat pour développer des outils de détection automatisée des abus marketing.