Condamnée de toutes parts, Shein se fait une place au BHV Marais


En novembre, Shein ouvrira un corner au BHV Marais et dans cinq Galeries Lafayette régionales, grâce à un accord avec la Société des grands magasins. L’objectif affiché est de « revitaliser les centres-villes » et de créer des emplois. Mais cette implantation du géant chinois de l’ultra fast-fashion soulève un tollé politique et commercial qui dépasse largement le boulevard Sébastopol. Mais qu’a fait Castaner ?

« Associer le BHV, symbole de qualité du commerce parisien, à une multinationale de l’ultra fast fashion revient à cautionner un modèle fondé sur l’exploitation sociale, l’opacité des chaînes d’approvisionnement et une pollution textile massive », s’est insurgé Nicolas Bonnet Oulaldj, adjoint au commerce de la mairie de Paris. Frédéric Merlin, président de la SGM, a répliqué qu’il ne faisait « pas de politique » mais cherchait à « faire vivre le commerce en centre-ville », assurant que Shein prépare un « changement de modèle ».

Pour l’heure, ce discours convainc peu. Le Figaro rappelle que l’entreprise a déjà été épinglée par la Répression des fraudes, qui lui a infligé une amende de 41 millions d’euros en juillet, puis par la Cnil qui l’a sanctionnée à hauteur de 150 millions pour manquements graves à la protection des données personnelles. Tout cela, alors même que Shein s’est offert de décembre 2024 à juin 2025 les services de Christophe Castaner comme conseiller en responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Un recrutement qui avait été jugé indécent par de nombreux observateurs, l’ancien ministre ayant lui-même participé à un accord de coopération avec le port chinois de Guangzhou, siège de Shein. « Le Comité stratégique et de responsabilité d’entreprise EMEA de Shein a formellement conclu son travail consultatif le 30 juin 2025 », déclarait Shein, comme l’a rapporté BFM Business. 20 jours seulement après que le Sénat a voté la loi anti fast-fashion.

Pendant ce temps, Bruxelles freine l’élan, jugeant certaines dispositions contraires au droit communautaire. « Shein cherche à se légitimer en se collant à des enseignes prestigieuses », analyse l’historienne Audrey Millet, autrice du Livre noir de la mode. « C’est une stratégie pour faire oublier les accusations de pollution et de dumping social. » 





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *