Chaque année, environ 15 000 jeunes diplômés des grandes écoles françaises choisissent de démarrer leur carrière à l’étranger, selon un baromètre Syntec/Ipsos publié en octobre 2025. Attraits fiscaux, ambitions mondiales et désillusion nationale expliquent cette fuite croissante des talents vers le Canada, la Suisse ou les États-Unis.
Selon une étude Syntec/Ipsos relayée par Le Figaro, près de 15 000 jeunes diplômés issus des écoles d’ingénieurs et de management quittent le pays chaque année. Et comme chacun sait, les meilleurs partent en premiers : 19 % des nouveaux diplômés de l’École Polytechnique et 17,4 % de CentraleSupélec ont choisi l’expatriation en 2024. Pour ces profils courtisés à l’international, rester en France devient un choix par défaut, rarement un projet enthousiasmant.
Salaires nets jugés insuffisants, fiscalité dissuasive, climat politique et économique anxiogène… Autant de raisons qui font que « les jeunes actifs regardent de l’autre côté de la frontière, en Suisse par exemple, et ils s’aperçoivent qu’ils peuvent gagner quasiment deux fois plus », souligne Laurent Giovachini, président de la fédération Syntec. 86 % des talents interrogés estiment que la revalorisation salariale est la priorité absolue pour rester en France. Et 70 % considèrent que le pays est en déclin. Difficile, dans ce contexte, de rivaliser avec le dynamisme nord-américain ou la stabilité helvétique.
😣 Les conséquences de l’enfer fiscal, d’un système confiscatoire sous prétexte de redistribution et d’un écrasement de l’échelle des salaires. Quand les talents se font ponctionner pour financer la gabegie, ils filent voir ailleurs s’ils y sont 🤷🏻♂️ https://t.co/XeYb5LtlVw
— Charles Prats 🇫🇷⚖️ (@CharlesPrats) October 6, 2025
Certes, la France a ses attraits : un système de protection sociale solide, des congés payés, une qualité de vie enviée. Mais cela ne suffit plus à contrebalancer le manque d’opportunités excitantes. « Il faut les faire rêver avec des projets nationaux d’envergure », plaide Giovachini, qui cite en exemple les JO ou le chantier de Notre-Dame. Cela suffirait-il ?