Ce que l’Afrique attend de l’ONU, par Ndiakhat Ngom (Le Monde diplomatique, octobre 2025)


Il y a quatre-vingts ans, la création de l’Organisation des Nations unies

Trois États africains indépendants (Égypte, Éthiopie, Liberia) faisaient partie des cinquante et un signataires de la Charte des Nations unies, le 26 juin 1945 à San Francisco. Cinquante-quatre des 193 membres de l’Organisation des Nations unies (ONU) proviennent désormais du continent noir.

Depuis sa fondation, l’action de l’institution multilatérale dans la région s’est structurée autour de deux pôles. Politique d’une part, par l’accompagnement des pays africains dans leur lutte pour l’autodétermination (période 1950-1990), la paix et la sécurité. Économique et social d’autre part, par l’intervention régulière de ses agences et institutions spécialisées — Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ou l’environnement (PNUE), Organisation mondiale de la santé (OMS), Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), etc. — aux côtés des institutions financières internationales (Banque mondiale et Fonds monétaire international) créées un an avant l’ONU, en 1944.

L’ONU a servi de tribune aux pays africains pour plaider leur cause dans la foulée des indépendances, notamment aux côtés du mouvement des non-alignés ou du G77 + la Chine, une organisation au sein des Nations unies qui comprend aujourd’hui 134 pays. Le Conseil de sécurité, par exemple, répond favorablement à l’appel du Congo confronté à la sécession du Katanga (1960) par l’envoi du premier contingent de casques bleus en Afrique. Les pressions exercées par l’ONU sur l’Afrique du Sud, et sa qualification de l’apartheid de « crime contre l’humanité », en 1973, contribuent au démantèlement d’un régime contesté par un vaste mouvement mondial. Plus récemment, les initiatives de l’ONU pour tenter d’assurer aux populations vulnérables une distribution équitable des vaccins contre le Covid-19 ont été appréciées : livraison d’équipements médicaux d’urgence par les « vols de solidarité » dirigés par l’OMS et le Programme alimentaire mondial, distribution via le Fonds des Nations unies pour l’enfance — Unicef — de plusieurs tonnes de vaccins. Et ce même si les États africains ont trouvé leurs principaux fournisseurs en Chine, en Russie, en Inde, au Brésil et à Cuba, déçus par le manque d’engagement des Occidentaux.

Cependant, depuis 1945, l’ONU prête le flanc à la critique. Les pays africains ont servi de cadre d’expérimentation à des (…)

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