Damas est tombée, la famille Assad, et probablement son clan alaouite, sont en fuite à l’étranger (à Moscou, selon les dernières infos). Les Iraniens avaient proposé une défense pour le pays, mais Assad avait refusé, pour une question de souveraineté, et pour ne pas finir comme l’Irak. Les Russes, eux, n’ont pas pu empêcher l’invasion djihadiste du pays par leur aviation, et puis ils sont occupés ailleurs. De plus, leurs bases ne sont pas menacées, ce qui indique peut-être un deal.
Le tweet officiel de l’armée iranienne n’y changera rien :
Le moment était idéal pour l’alliance américano-ottomane et pour Israël, dont les tanks ont déjà franchi les limites du Golan, déjà arraché à la Syrie, et dont les avions bombardent ce qui reste de l’armée régulière syrienne près de Damas. Toute la carte du Proche-Orient se redessine à nouveau, provoquant une incertitude maximale, donc un risque maximal.
L’ONU s’attend à 1,5 million de réfugiés syriens. Le chef djihadiste Abu Muhammad al-Jolani promet des mesures humanitaires, mais personne ne le croit, sauf la presse occidentale, qui a enfin eu la peau d’un des piliers de l’axe de la résistance. Et qui parle de « djihadistes modérés », comme ici le Telegraph :
La presse française, à la traîne de l’alliance américano-sioniste, se frotte les mains. Elle pourrait bien le regretter, comme le souligne Bruno Gollnisch sur X :
« La conquête de la Syrie par les islamistes est un évènement dramatique, et pas seulement pour les chrétiens et autres minorités.
L’Occident, et notamment la France, en est responsable, du fait des sanctions économiques qui ont empêché la reconstruction de ce malheureux pays. Après des années d’une terrible guerre, il a été ainsi maintenu de façon absurde et néfaste dans la misère, ouvrant la voie aux islamistes, de leur côté puissamment armés et soutenus.
Politique insensée qui pourrait bien, à partir de cette base arrière, se retourner contre nous … »
oici la réaction lucide d’Alexandre Douguine, qui garde néanmoins espoir :
Les images en plan serré venues d’Homs nous rappellent la chute de Saddam Hussein en 2003, et le chaos qui a suivi. Ce sont les Irakiens qui ont payé le prix fort de leur « libération » par les Anglo-Américains…
Le regime change à l’américaine n’annonce rien de bon pour le peuple syrien. Ce n’est pas seulement le clan ou le « régime » Assad qui sont tombés, mais bien toute la Syrie, et elle est tombée dans l’escarcelle israélo-turque, en partie. Le dépeçage a commencé. La fille d’Erdoğan a tweeté « Assad a perdu, Erdoğan a gagné ».
Quand France Info explique que le régime d’Assad était « sous assistance respiratoire », il ne précise pas qui a coupé l’oxygène de la Syrie, l’empêchant de se reconstruire après dix ans d’une guerre terrible. Il s’agit du Caesar Act, émis par les Américains et docilement appliqué par les Européens.
La Syrie, frappée sans répit par le terrorisme international organisé par l’Empire, n’avait aucune chance de se relever. Aujourd’hui, des proxys vont gérer ce pays, qui sera de toute façon dépecé, à l’irakienne. Le Proche-Orient a reculé d’un siècle en une semaine.
Des questions se posent : quid de la relation entre l’Irak et la nouvelle Syrie ? L’Iran peut-il empêcher les combattants djihadistes d’essaimer en Irak ? De quel côté vont basculer les Kurdes ?
Le Grand Israël avance, il ne manque plus que la destruction de l’Iran et l’arrivée du Machiah, le faux messie promis par les militaires de Tel-Aviv aux religieux allumés. Mais pour ça, il faudra la guerre mondiale. Finalement, le Grand Jeu devient plus clair pour tout le monde.
Réactions de Macron et de Scholz
Le tweet de Macron, totalement soumis à ses maîtres mondialistes, n’étonnera personne. La barbarie est toujours plus verte ailleurs…
« L’État de barbarie est tombé. Enfin. Je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience. Dans ce moment d’incertitude, je forme pour lui des vœux de paix, de liberté et d’unité.
La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient. »
Le chancelier Scholz, aussi désavoué que Macron par son peuple, relaie lui aussi la voix de leur maître commun.
« Bachar el-Assad a opprimé son propre peuple de manière brutale, il a d’innombrables vies sur la conscience et a poussé de nombreuses personnes à fuir la Syrie, dont beaucoup sont arrivées en Allemagne »
Une bonne nouvelle pour Israël
Les Syriens libérés de leur dictateur (dixerunt nos médias soumis) fuient leur pays
Le chassé-croisé entre les juillettistes et les aoûtiens n’est pas certain…
Il y a heureusement encore des universitaires dans les médias mainstream qui ne sont pas là pour dire les mêmes âneries que d’autres « spécialistes ». Myriam Benraad, dans L’Express :
« Cette libération n’en est pas vraiment une. Il n’y a qu’à voir les dizaines de milliers de civils qui sont en train de fuir les territoires conquis, et plus largement toute la Syrie. Il faut faire attention aux images diffusées, car ce sont celles des mouvances djihadistes. Elles ne font pas l’unanimité et ne reflètent pas toute la réalité sur le terrain. »
Bachar el-Assad et sa famille sont à Moscou