La fable de l’ours et du pygargue


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L’histoire de Tamara l’oursonne

par Jaap de Boer

La vieille Masha allait mourir.

C’est qu’elle était âgée, très âgée. Elle en avait vécu des choses, des bonnes, mais aussi des moins gaies.

Presque trente ans, ce qui est fort rare et souvent réservé aux animaux en captivité. Mais Masha était une ourse hors du commun, sa longévité inhabituelle pour les animaux de son espèce.

Elle s’en était donc sortie vaille que vaille, malgré les redoutables combats, les hivers féroces et les conditions parfois tragiques qui s’étaient abattues sur la région. Elle se souvenait du grand incendie, des groupes de chasseurs qui avaient abattu une centaine d’ours pour vendre leurs peaux. Elle se souvint avec horreur et tristesse comment ils avaient dépecé ses frères, sa famille, sur place. Et finalement, la forêt et la steppe devinrent le territoire de chasses des rapaces, petits et grands.

Oui, la vieille Masha allait mourir et elle avait peur. Une de ces frayeurs que l’on n’a qu’une seule fois dans sa vie. Ce n’était pas l’approche de la mort qui la faisait trembler, non, on meurt tous un jour. L’inéluctable ne la paniquait pas. C’était surtout pour sa petite oursonne qu’elle tremblait. Elle allait la laisser sans protection, si fragile, si jeune, si encore maladroite. À peine quelques mois ! Qu’allait-elle devenir dans ce monde de carnage et de férocité ? Elle était à peine autonome, ne chassant, péchant que sous l’œil attendri de sa mère, ses conseils avisés, qui lui enseignait les ficelles de la survie.

Masha tourna sa grosse tête de plantigrade carnivore pour observer avec tendresse son «bébé» qui gémissait à ses côtés, consciente d’une fin qui se profilait et d’un inconnu angoissant.

La vieille Masha avait été une légende dans tous les environs, des grandes montagnes jusqu’aux forêts impénétrables bien sombres, des steppes enneigées jusqu’à la toundra. Puis, l’âge, l’usure, le désespoir avaient fini par l’atteindre. Sa force colossale déclina, ses combats devinrent moins victorieux et finalement, son territoire jadis gigantesque, se réduisit telle une peau de chagrin. Il ne restait aujourd’hui que quelques bosquets de conifères, la rivière tout en bas des grandes roches abritant sa caverne, ultime lieu de protection et d’hibernation. La plupart des petits mammifères dont elle se nourrissait avaient disparu. Seuls les poissons assuraient sa survie. Ils étaient nombreux, fort heureusement !

La vieille femelle grizzly avait perdu son grand mâle contre des prédateurs, des loups et beaucoup de ses petits lors de ses nombreuses portées. Quelques-uns avaient disparu, d’autres s’en étaient allés. Il ne restait qu’elle et son dernier petit encore vivants.

Elle lécha sa fourrure. Comme elle était brillante, lustrée et brune autrefois lorsqu’elle était jeune. Comme elle en était fière ! Cette époque était finie ! Aujourd’hui elle était à moitié roussie, grisée, des touffes se détachaient parfois, laissant nue sa peu parcheminée, tannée par le temps, le soleil, la neige, le froid et bien sûr l’âge.

Elle observa de son regard noyé par ce qui paraissait des larmes. Mais en était-ce réellement ? Elle n’ignorait pas que sa petite Tamara allait devoir affronter mille dangers qui la menaceraient, qu’elle allait devoir vivre au quotidien. Elle savait qu’elle n’était pas prête sans sa protection.

Comment allait-elle affronter le grand lynx solitaire ?

Comment ferait-elle face aux quelques loups, certes de plus en plus rares, mais encore présents ?

Un ours adulte en pleine possession de sa force ne les craignait pas, mais un petit, presque un bébé, comment pouvait-il avoir une seule chance ?

Et récemment d’autres prédateurs étaient apparus, plus fourbes, moins visibles, car ils venaient d’en haut, fondaient sur leurs proies sans qu’on les voit venir en piqué des nues : là un agneau, ici un castor ou une loutre, parfois un petit ourson ou d’autres mammifères de petite taille avaient perdu la vie, disparus dans les entrailles de ces nouveaux arrivants. Et, comme attiré par l’odeur du sang, le grand aigle des montagnes était lui aussi arrivé, capable de saisir un chamois, un chevreau, une marmotte entre ses serres redoutables pour l’emmener dans les cieux et une fois là-haut, lâcher sa pauvre victime pour qu’elle se fracasse dans un bruit d’os brisés sur les rochers. Alors l’aigle pouvait se poser, dévorer sa victime sans aucun combat.

Tamara jouait seule dans un coin de la grotte dont les parois parcourues de rigoles dues aux dernières pluies dégoulinaient de salpêtre.

Quelques semaines auparavant, elle avait encore un petit frère, mais le grand rapace des montagnes et ses faucons laquais l’avaient attaqué, emporté. Masha se souvint de ses grognements de panique, de peur. Elle n’avait rien pu faire. Elle ne put que haïr ces malfaisants prédateurs ailés quand ils la narguèrent de leurs cris, par provocation.

Masha, avec le temps, réussit à en tuer quelques-uns, bien imprudents de se poser alors qu’elle était là, dans les fourrés, alors qu’ils ne l’avaient pas vue. Mais il en venait d’autres presque chaque jour. Les attaques incessantes avaient fait refluer l’ourse, comme beaucoup d’autres mammifères. Elle s’était réfugiée là où ils avaient des difficultés à pénétrer : la forêt dense, les cavernes. Malgré cela, leur vol était fréquent. Ils survolaient en immenses ronds inquiétants ce petit territoire, guettant, attendant leur heure. Ils savaient qu’une petite ourse était là, que la vieille Masha était mourante, que ce bébé allait être sans protection, qu’il deviendrait une proie facile.

Oui, Masha pensait à tout cela et était terrorisée. Elle grogna doucement, appelant son bébé qui vint se coucher contre son ventre chaud et s’assoupit rapidement. Masha aussi s’endormit, mais de son dernier sommeil.

Lorsque Tamara s’éveilla aux lueurs rougeoyantes d’un crépuscule agonisant, sa mère était morte et elle pleura longtemps.

La faim et la soif finirent cependant par lui faire oser quitter sa cachette. L’oursonne se retrouvait seule dans un monde hostile où elle allait devoir apprendre non pas à vivre, mais simplement à survivre ! De durs combats l’attendaient, elle qui ne savait pas se battre. Elle allait donc apprendre à se cacher et fuir de toutes ses petites pattes. Si un ours pouvait atteindre une vitesse de presque cinquante kilomètres à l’heure, elle, si frêle, si petite, pourrait au bas mot atteindre la moitié de cette vitesse. Inconsciemment, elle comprenait donc qu’il était possible de s’abriter dans les grands épicéas, mais il lui fallait ne pas en être trop éloignée. Elle mit cela en application, évitant ainsi beaucoup de dangers et les attaques furtives des faucons qui n’arrivaient pas à pénétrer la forêt. Elle entendait leur rage dans leurs huissements de frustration ! Mais elle devait redoubler de prudence pour aller boire car les rapaces guettaient. Aussi ne se déplaçait-elle que lorsque la nuit était noire ou que l’épais brouillard matinal masquait les endroits où elle se rendait. C’est aussi à ces moments qu’elle pouvait pécher comme le lui avait appris sa mère.

Dans les semaines qui suivirent la mort de sa mère, elle essuya deux attaques qui s’avérèrent heureusement infructueuses pour les félidés. Elle n’eut que le temps de se réfugier dans un arbre creux où le prédateur était trop gros pour la suivre. Elle dut néanmoins y passer plusieurs heures avant de pouvoir sortir. Les lynx sont, comme les tigres ou les chats, très patients !

Une autre fois, elle se cacha sous les racines d’un grand conifère abattu par un orage. Une centaine de faucons puis des éperviers venus en renfort l’assaillirent, mais aucun d’entre eux, individuellement ou en groupe, ne parvint à la déloger. En fait, si l’oursonne n’avait pas la force d’un adulte, sa petite taille lui permettait au moins de se cacher facilement.

Grand aigle apprenant les nouvelles, décida lui aussi d’inspecter les lieux. Il avait pris le petit frère de Tamara, ce serait donc lui qui saisirait la petite femelle. Il considéra que c’était son dû ! Il estima ainsi que la rivière serait son nouveau territoire. Suite à cette décision, bien des petits mammifères trouvèrent une mort tragique quand le prédateur du ciel piqua sur eux.

Quant à Tamara, bon an mal an, elle s’en sortait dans ce monde de précarité et de multiples dangers. Il y eut bien une journée qui faillit lui être fatale : les rapaces, en groupe, l’attaquèrent alors qu’elle approchait de la rivière. Mais ce qu’ils n’avaient pas prévu, c’est que Tamara était fille de Masha la guerrière, que son sang coulait en ses veines. Si elle subit moult coups de becs et de serres qui lui causèrent de nombreuses blessures, il n’en demeura pas moins qu’elle se défendit vaillamment, avec hargne même, ou était-ce le désespoir ? Elle saisit l’un des oiseaux par la gorge qu’elle broya entre ses mâchoires. Elle apprécia le repas. Elle commençait à en avoir assez du poisson, mais ce qu’elle aima surtout fut cette première victoire contre ses ennemis. Elle poussa un cri. La hurlerie de la petite ourse fit s’envoler dans un bruissement anarchique d’ailes la gent des petits rapaces surpris par sa sauvagerie.

Pour la première fois, Tamara se sentit forte.

Ses premiers mois solitaires furent douloureux dans ce quotidien constitué d’attaques et de prudence, mais elle s’en sortit. L’âme de sa mère était désormais en elle, elle le sentait, le savait. Ce n’est pas qu’elle grandissait beaucoup, mais malgré tout elle changeait et cela, les rapaces le percevaient bien. Elle était donc toujours vivante lorsqu’arrivèrent les premiers frimas de septembre.

De son pic près de forêt, l’immense aigle fulminait. Plusieurs mois venaient de passer et cette proie échappait à tous. On lui rapporta que désormais, l’oursonne poussait des hurlements de défi dans la forêt. Ses laquais les faucons devenaient inefficaces, inopérants, incapables de quoi que ce soit, aussi décida-t-il de planer de plus en plus fréquemment au-dessus de la rivière. Peut-être, espérait-il, la surprendrait-il alors qu’elle ne s’y attendrait pas. Il s’était même établi sur la minuscule hauteur de rochers pour être encore plus près !

Mais la petite Tamara avait repéré le manège des uns et des autres. Elle se cachait désormais, sortant peu. Quelques fois la proie devenait chasseresse. Ainsi, elle se recroquevillait jusqu’à devenir presque invisible derrière des racines, à moitié dans l’eau glougloutante agitée couvrant par son bruit aqueux ceux qu’elle pourrait faire elle- même puis, surgissait et fondait sur un rapace imprudent qui s’était posé près d’elle sans même deviner sa présence. C’est qu’eux aussi devaient boire ! Et tout cela sous l’œil des autres congénères ailés qui voyaient, horrifiés, la fin terrifiante de l’un des leurs. La peur commençait à changer de camp ! Chacune de ses victoires augmentait sa réputation de petite et farouche combattante. La vieille Masha aurait apprécié ! La rage de sa fille devenait chaque jour de plus en plus grande envers ce peuple trop lâche pour l’affronter directement, autrement qu’en groupe.

Si l’aigle avait pensé, dans son orgueil, agrandir son territoire avec aisance, il voyait au contraire que cette conquête se heurtait à une volonté de vivre à laquelle il n’avait pas cru de la part de ce presque bébé ours. Qu’il la détestât était une chose, mais il devait reconnaître que la fille était digne de la mère à laquelle il avait toujours refusé de se frotter. Aigle royal, certes, super prédateur ailé d’accord, mais pas stupide quand même ! Ce qui l’offensait encore fut que parfois il l’apercevait au sol l’observant, le défiant, avant de courir s’abriter entre les troncs des immenses arbres protecteurs avant qu’il ne pique vers elle. Il avait beau alors trompeter puissamment, elle n’en avait cure, lui répondant par des grognements ressemblant à un rire narquois. Son arrogance lui donnait encore plus envie de l’étriper en la faisant souffrir ! Il était ce guerrier immense et redouté, régnant sans partage, décidant du sort de chacun sans que personne ne puisse le défier, envahissant des territoires sans que personne n’osât se dresser contre lui et là, cette… souris, ce ver de terre, osait lui tenir tête…

Ce qui mina également le grand aigle fut que certains animaux, aux faits héroïques de la petite oursonne, commencèrent à avoir envie de regimber, de dire non à ce despote des cieux, de s’opposer à cette tyrannie impossible. Cela, il n’en était pas question ! Il fallait régler ce problème le plus vite possible, faire d’elle un exemple qui terrifierait la gent animale pour qu’elle n’ose pas dresser la tête ! L’aigle ne voulait que soumission et déférence, point barre !

Ce fut avant le grand hiver, celui qui frapperait toutes les mémoires par sa rigueur que l’affrontement inégal eut lieu.

Très tôt dans la saison, la neige s’était mise à tomber, drue et floconneuse, recouvrant une immense partie de la région. On dit que dans les villes, certains hommes moururent de ce froid inattendu. La température était descendue à des niveaux inhabituels. La rivière gela, ne laissant que quelques rares endroits non recouverts par la glace et surtout, surtout, un brouillard épais recouvrit sans se lever la forêt et ses alentours. De grandes nappes flottaient au gré du vent, s’accrochaient aux branches, au sol, dans les cimes, rendant la visibilité impossible. Les rochers étaient luisants de givre et la berge ressemblait à un tapis blanc, un suaire de cadavre oublié.

Tamara avait dû prendre quelques risques supplémentaires pour aller au point d’eau. Ses ennemis pouvaient surgir de la brume. Seul le bruit de leurs ailes la préviendrait, mais la neige semblait effacer tous les sons, les enveloppant dans une chape de silence morbide.

Alors qu’elle lapait l’eau glacée, elle perçut un battement d’ailes au-dessus d’elle : des faucons allaient se poser pour boire. Très haut également, elle crut deviner un même bruit d’ailes, plus lourd, plus grave, moins rapide, celui de son pire ennemi. L’aigle était là lui aussi. Elle décida alors de se cacher derrière une immense roche couverte de mousses gluantes figées par le froid. Elle réalisait qu’elle n’aurait pas le temps de se réfugier dans la forêt. La lisère était trop éloignée ! L’aigle la saisirait bien avant qu’elle ne l’atteigne !

Ils étaient désormais en grappes autour d’elle. Grand aigle ne se poserait que si aucun danger ne survenait et cela, Tamara venait de le comprendre. Oh certes, elle aurait pu fondre sur deux trois faucons, les tuer, mais une idée venait de germer dans son esprit de petit grizzly. Elle allait donc les laisser boire sans qu’il ne se passe rien de fâcheux pour eux ! Après, ils repartiraient et son redoutable ennemi, rassuré, viendrait à son tour s’abreuver.

Son idée fut bonne.

Comme les faucons repartaient les uns après les autres, dans un réclamement assourdissant, il prit alors la décision, rassuré, de traverser la petite nappe de brouillard qui couvrait la rivière pour se poser. Quelques secondes plus tard, il était au sol. Ne sachant que faire de ses ailes immenses, il marchait maladroitement, scrutant de son œil terrifiant afin de repérer un endroit non gelé qu’il aperçût bientôt, près d’une roche luisante de givre, couverte de lichen… Le petit plantigrade ne bougeait pas, ressemblait à une statue. Il osait à peine respirer de peur qu’une buée ne sorte de sa gueule. Ses poumons, sa poitrine lui faisaient mal, son cœur battait à tout rompre, mais elle ne céda pas. Ses pattes dans l’eau givrée la torturaient bien qu’elles soient recouvertes d’une épaisse fourrure. Jeune, elle ne possédait pas encore cette couche protectrice de graisse permettant aux ours d’ignorer le froid, ou du moins s’en moquer.

L’aigle fit quelques pas chaloupés dans sa direction. Une pluie brutale s’était mise à tomber. Le martellement des gouttes drues couvrait les petits gémissements involontaires que l’oursonne ne pouvait s’empêcher d’émettre. Tamara attendit que le gros rapace plonge son bec dans l’eau. C’est ce moment qu’elle choisit pour bondir sur lui dans un grognement terrible qui le surprit, mais trop tard, il ne put réagir et s’envoler. Il est plus facile pour ces oiseaux immenses de partir d’un pic montagneux que de décoller du sol. Il sentit la mâchoire de l’oursonne se fermer sur une de ses pattes, la brisant presque instantanément. Ses griffes non rétractiles, aussi pointues que des lames de couteau, labourèrent son dos… Le rapace glatit de douleur ! Il se débattit et bientôt un ballet funeste, tantôt dans l’eau, tantôt sur la glace, fut observé par de nombreux petits spectateurs sortant de leurs cachettes pour contempler ce duel impossible. Quelques faucons, éperviers, buses, aux cris entendus au sol, osèrent redescendre, mais n’intervinrent pas, ne stoppèrent pas la joute terrible que se livraient les deux animaux : l’un immense et maître du ciel, d’une force colossale, l’autre à peine sortie de l’enfance, dotée d’une rage, d’une colère immense la rendant inconsciente, audacieuse jusqu’à la folie. L’un piquait, déchirait, pendant que l’autre griffait et mordait.

Étrangement, le combat ne dura pas longtemps.

Tamara réussit à mettre la tête de l’aigle sous l’eau le paniquant. Ses gestes désordonnés indiquaient une apnéique inconnue jusqu’à lors. Un aigle ne se noie pas. Il tombe, se fracasse, meurt de vieillesse, mais il ne peut se noyer, il ne doit pas !

Pourtant, c’est bien ce qui arriva quand la gueule de Tamara déchira la gorge du prédateur ailé qui, d’un seul coup, ne se débattit plus. Du sang couvrit la surface de l’eau, puis il y eut un immense silence. Ce fut tout.

L’oursonne épuisée, endolorie, tuméfiée, poussa un long grognement de victoire qui fit frémir toute la forêt.

Sa victoire sur l’aigle ! Elle vengeait l’humiliation, la peur, son frère, toutes les rancœurs que sa courte vie lui avait déjà données en héritage. Mille petits oiseaux allaient retrouver la paix, revenir à leur rythme, car les faucons, les couards de son éminence l’Aigle partiraient au loin. Des mammifères allaient aussi faire leur retour, peut-être aussi les loups, c’était prévisible, mais plus aucun bébé ne serait happé par les serres terribles du rapace tant redouté.

Ils disparurent effectivement et on ne les revit que très rarement, volant en solitaires.

Tamara était une petite femelle ourse née dans l’ombre immense de sa mère qui n’existait plus que dans sa mémoire et son cœur. Mais la faune apprenait que celle qu’on nommerait bientôt la grande Tamara, avait fait fuir l’ennemi le plus cruel qui soit, venait de rendre vie à sa mère et ré étendrait son territoire d’avant.

Alors, elle dévora son grand ennemi, ne laissant que son bec et ses serres, puis comme l’hiver se faisait rigoureux et ne faisait pourtant que commencer, elle regagna sa caverne pour hiberner quelques mois. Elle l’avait bien mérité !



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