
Le très populaire centre aquatique Laguna Vere, achevé en 1978, oeuvre de Chota Kavlachvili, Ramaz Kiknadze et Gouram Abouladze
© Simona Rota
En Géorgie, la plupart des bâtiments emblématiques de la fin de la période dite « moderniste » en architecture, tous construits entre 1960 et 1990, ont été démolis. L’effondrement du bloc soviétique s’est accompagné d’un essor de la corruption et d’une frénésie de privatisations. Dans ces conditions, la préservation du patrimoine culturel national s’est vue reléguée au dernier rang des préoccupations des autorités. Une grande partie des archives relatives aux projets de construction de l’ère soviétique ont alors disparu.
Trois architectes locales tentent aujourd’hui de remédier à cette situation. En 2020, elles fondent les Archives architecturales de Tbilissi (TAA), une structure qui s’appuie sur la Biennale d’architecture de la capitale, créée trois ans plus tôt. Sur leur plate-forme en ligne, Mmes Natia Abasachvili, Mariam Gegidze et Nino Tchatchkhiani collectent toutes sortes de documents liés au modernisme tardif soviétique (lire « Le modernisme tardif »), qui a connu des formes d’expression particulièrement riches en Géorgie au cours des trois dernières décennies d’existence de l’URSS. « Il s’agit notamment de photographies, de croquis, de dessins originaux, de notes manuscrites et de plans de construction, explique Mme Gegidze, doctorante à l’Université technique de Berlin. Les Archives architecturales de Tbilissi sont à la fois une collection en ligne et une plate-forme d’information, en géorgien et en anglais. Nous présentons des projets, des biographies ainsi que des œuvres d’architectes qui ont principalement travaillé dans la capitale. Nous voulons accroître la visibilité et améliorer la compréhension du patrimoine architectural local, en particulier celui de la fin de l’ère soviétique, qui est extrêmement menacé. »

Le bâtiment du ministère de la construction routière, conçu par le duo d’architectes Giorgi Chakhava – Zourab Jalaghania, achevé en 1975
© Archives personnelles de Giorgi Chakhava
« La génération d’architectes qui a façonné cette période disparaît progressivement, poursuit Mme Gegidze. Tout comme l’héritage qu’ils ont laissé derrière eux. Malheureusement, il n’existe aucune institution (…)
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