Skincare Mania : Les adolescentes dépendantes des produits cosmétiques


Sous l’œil malicieux d’Instagram et de TikTok, de nombreuses adolescentes se tartinent chaque matin de sérums et de crèmes en quête de la perfection cutanée. Depuis 2023, le phénomène des Sephora Kids a transformé la “skincare routine” en rituel générationnel, et les multinationales en profiteuses d’innocence.

Dès leur arrivée au collège, elles alignent leurs flacons comme des trophées. Nettoyant, toner, acide hyaluronique, crème hydratante, on en passe et des meilleurs : des protocoles de dermatos en herbe pour une peau sans défauts imaginaires. 

« J’utilise une eau micellaire, un baume Clinique, un toner Glow Recipe et un sérum Byoma », récite Violette, 14 ans, comme le rapporte l’ADN. Le tout pour la modique somme de 120 euros. Ces gamines n’ont pas encore le bac, mais maîtrisent déjà la langue du marketing dermatologique. Et les marques l’ont parfaitement compris. Byoma, Drunk Elephant, Glow Recipe, sont autant de noms colorés, souvent mystérieux pour les non initiés, qui promettent la pureté en pot. 

Et cette communication se fait bien sûr à grands renforts d’influenceurs “skincare”, qui pullulent sur les réseaux, armés de pipettes et de mots pseudo-scientifiques. Sous couvert de “bien-être”, ils inondent les fils d’actualité de routines millimétrées. Les parents, souvent dépassés mais parfois complices, regardent leurs filles s’enduire le visage de produits qu’ils n’imaginaient même pas à leur âge. Certains finissent par imiter leur enfant, ce qui est malheureusement encourageant.

@jonathanjoly My daughter Edie loves skincare and we made a video recently where she went on a skincare shopping spree. So today we decided to share her collection with you. ##jonathanjoly##skincare##daughter ♬ Happy , Sunshine & Ukulele – Balang_3go

Derrière les pastèques parfumées et les packagings pop, c’est une industrie qui capitalise sur l’anxiété adolescente. Vendre la peur du bouton ou la quête de perfection, c’est surtout vendre la promesse d’exister un peu plus à travers l’écran, c’est créer des addictions dangereuses psychologiquement et physiquement. Comme le rapporte le média espagnol La Sexta, les dermatologues et pédiatres s’inquiètent de cet essor phénoménal des produits de beauté chez les jeunes : « Des pères et des mères arrivent qui nous amènent des enfants à la peau affectée : avec dermatite ou avec aggravation des précédentes comme dermatite atopique, avec eczéma, avec allergies de contact, avec irritations et acné », déplore l’un d’eux.

La stratégie est vieille comme le monde : créer un mal inexistant pour vendre le remède, quoi qu’il en coûté. Résultat, des milliers de jeunes peaux fragiles s’habituent à dépendre d’un produit pour se sentir belles, quitte à s’abimer sur le chemin.





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