À partir du 20 novembre 2026, les découverts bancaires et facilités de caisse seront soumis aux mêmes règles que les crédits à la consommation. Décision de la Banque de France, confirmée à MoneyVox, qui bouleverse un mécanisme jusqu’ici automatique et généralisé.
Dès 2026, les découverts deviendront des crédits à part entière, avec toute la paperasse et la rigueur que cela implique. Une évolution que la Banque de France justifie par la nécessité d’« assurer une meilleure transparence sur les coûts et de protéger les consommateurs ». Désormais, chaque client recevra une offre détaillée, chiffrée et commentée, avec un TAEG explicite. Le conseiller devra jouer les pédagogues avant toute autorisation de découvert.
Selon MoneyVox, cette réforme vise à freiner les dérives d’un système où le « petit trou de trésorerie » se transformait parfois en gouffre. Les banques devront désormais évaluer la solvabilité de chaque demandeur avant d’accorder le moindre euro de découvert. En dessous de 200 euros, les contraintes seront limitées. Au-delà, un dossier complet sera exigé, avec vérification des antécédents de crédit. Une révolution administrative, mais surtout une barrière supplémentaire pour les foyers fragiles, souvent dépendants de cette soupape financière.
En appliquant la règle des 30 % d’endettement, un salarié gagnant 1 750 euros nets — soit un quart des Français selon l’Observatoire des inégalités — aurait bien du mal à obtenir un découvert de 400 euros. Autrement dit, la réforme risque de transformer un outil de survie pour les modestes en privilège pour les aisés. C’est un outil de plus dans l’ère du contrôle, où il faut pouvoir montrer patte blanche à tout instant.