Macron rejoint Hollande au palmarès de l’impopularité record


Une impopularité record qui le renvoie à François Hollande : Emmanuel Macron voit sa cote de confiance dégringoler à 11 % selon un sondage Verian pour le Figaro Magazine publié jeudi, miroir (au mon miroir) d’une crise politique qui ne cesse de s’alourdir et d’un divorce « profond » et « structurel » avec les Français. Et tout comme François Hollande, il feint de l’ignorer, rendant responsables les Français de tous ses mots, particulièrement à travers le peu de liberté qui leur reste.

En baisse de cinq points par rapport au précédent baromètre, en septembre, le chef de l’État subit notamment une forte chute (-11 points) chez les plus de 65 ans et chez les retraités (-9 points).

Il rejoint ainsi le plus bas record atteint par son prédécesseur socialiste François Hollande en novembre 2016. À l’époque, il était pourtant déjà là, à ses côtés, tentant de s’affranchir justement de ce mentor trop collant et en décrépitude.

À l’inverse, son Premier ministre, Sébastien Lecornu, voit sa cote augmenter de cinq points, à 26 %, depuis sa nomination le 9 septembre. Contrairement au locataire de l’Élysée, il bénéficie de la bienveillance des 65 ans et plus (+7 points) et des retraités (+9 points).

« Bien sûr il y a un effet de contexte avec un sentiment d’extrême lassitude dans le pays par rapport à cette espèce de chronique politique sans fin, où plus personne ne comprend rien », relève auprès de l’AFP le politologue Bruno Cautrès.

« Et le sentiment aussi qu’Emmanuel Macron est responsable puisqu’il a pris la responsabilité de la dissolution de l’Assemblée nationale » en juin 2024 qui a plongé le pays dans la crise, faute d’avoir dégagé la moindre majorité, ajoute-t-il.

Depuis les législatives qui ont suivi, trois Premiers ministres, Barnier, Bayrou et Lecornu se sont succédés, avec pour tous le même défi : faire passer un budget sans se faire censurer, alors l’Assemblée ferraille, au gré d’alliances parfois improbables, pour tricoter et détricoter taxes et impôts, afin de tenter de trouver des compromis sur le budget 2026.

Dans cette tourmente politique et législative, « l’hyper-président » d’hier assure avoir donné « carte blanche » à son nouveau Premier ministre et rester en retrait des enjeux intérieurs pour se concentrer sur l’international.

Mais chassez le naturel, il revient au galop. Ainsi devait-il clamer le 21 octobre, depuis la Slovénie, que la réforme des retraites n’était pas « suspendue » , au risque d’affaiblir son premier ministre, ou lancer de nouveaux « combats », comme la lutte contre les pervers réseaux sociaux, antidémocratiques… En réelle cohérence toutefois, selon son entourage (mais quel entourage), avec son rôle de garant des institutions et de l’indépendance nationale. Encore un coup du « en même temps »

« Il faudrait qu’il finisse par intégrer l’idée que moins il s’occupe de politique intérieure, mieux il se porte », estime pourtant un de ses soutiens centristes, toujours prêt à aider.

À l’international, « quand on arrive précédé d’un sondage à 11 %, vos interlocuteurs comme Trump sourient », ajoute-t-il, pointant en outre « l’image dégradée du pays » avec ses déficits publics structurels.

De l’Ukraine à la reconnaissance de la Palestine, pour laquelle il est monté en première ligne à la tribune de l’ONU en septembre, Emmanuel Macron se veut omniprésent, demeurant malgré tout totalement transparent sur une scène internationale qui ne l’attend pas, qui ne l’entend plus.

Quant à l’opinion publique française, elle est surtout obsédée par des enjeux intérieurs, la situation budgétaire, l’instabilité politique, mais aussi d’une manière plus pragmatique très inquiète quant à l’explosion des taxes et des impôts, ainsi que des restrictions sans cesse plus importantes de nos droits et libertés, consciente qu’on lui fait porter le chapeau des échecs du pouvoir. Un pouvoir jamais responsable, et encore moins redevable.

Emmanuel Macron n’incarne plus grand-chose, ni ce leadership international qu’il s’était imaginé, ni même ce Mozart d’une finance qui l’a porté jusqu’ici, et dont la décadence est désormais plus que jamais pointée du doigt.

Malgré les investissements en cabinets de conseils à coup de millions d’euros, la pente pousse désormais sa popularité vers une cote à « un chiffre ». Passer sous la barre des 10 % serait alors sans précédent.

Le divorce « profond et structurel » avec l’opinion, devenu flagrant, deviendrait « total » !





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