Evidemment, un monde ouvert, accueillant et tolérant, nous en rêvons tous. Malheureusement le mur de la réalité oblige parfois à ouvrir les yeux. Alain Forêt, retraité de son état, a fait une intervention sur BFM TV, poussant un coup de gueule, un « plaidoyer pour la tolérance et l’ouverture d’esprit », selon un article rédigé par deux « journalistes décorateurs » (?!) de « Vie pratique féminin (?) », fustigeant ceux qui critiquent l’immigration aujourd’hui. Pour cela il a rappelé la main d’œuvre polonaise, italienne, espagnole ou algérienne du XXème siècle. « On a eu des vagues de migration tout le temps, tout le temps » a-t-il insisté. Les deux journalistes reprenant ses propos en rajoutent à foison, disant qu’il « a su capter l’audience avec des arguments percutants » ou que « son discours a résonné comme un rappel salutaire face aux discours alarmistes qui dominent souvent les débats sur l’immigration » ou encore évoquant « une intervention qui a marqué les esprits par sa profondeur historique et son franc-parler ».
Merveilleux de tolérance mais pour la profondeur historique, il y a comme un problème. Le contexte et les proportions de ces vagues migratoires restent sans rapport avec la situation actuelle. Si ces flux migratoires ont tout à fait contribué à faire de la France ce qu’elle est, ce qui est difficilement contestable, rappelons par exemple que les migrants polonais cités par Monsieur Forêt, soit environ 91 000 personnes sur un quart de siècle, venaient pour travailler, principalement dans les mines du Nord de la France. Ils sont aujourd’hui environ 65 000 et près de 500 000 si l’on prend en compte les français d’origine polonaise, tout ceci avec une excellente intégration.
Les italiens sont aussi venus pour travailler en France, ils sont d’ailleurs passés de 63 000 en 1851 à 240 000 en 1881, soit une augmentation de 177 000 personnes en trente ans, c’est à dire un peu moins de 6000 personnes par an !
En ce qui concerne l’Algérie, le cas est un peu différent même si, là encore, beaucoup sont venus travailler, en particulier dans l’industrie automobile alors en plein essor. La population algérienne en France est passée d’environ 400 000 personnes en 1962 à 800 000 en 1982, soit 200 000 en vingt ans, autrement dit 20 000 par an. Tout ceci dans un contexte économique porteur.
Aujourd’hui, dans un contexte économique très défavorable, ce sont environ 350 000 personnes étrangères qui arrivent … chaque année ! C’est-à-dire un rapport à minima de 1 à 10. Et dans cette population, qui représente celle de la ville de Nice ou de Nantes, la moitié environ est issue d’une immigration clandestine. Les clandestins sont d’ailleurs estimés entre 700 et 900 000 individus sur le territoire.
Cette population clandestine ne vient pas nécessairement pour travailler, la situation économique ne le permet pas toujours, mais pour trouver une sorte « d’eldorado » qui n’existe que dans la bouche des passeurs. Il ne s’agit pas forcément d’un discours systématiquement alarmiste mais l’angélisme n’est plus à l’ordre du jour au regard de la simple « capacité d’absorption » de notre pays dans le contexte actuel. J’aimerais que l’on puisse accueillir et proposer une meilleure vie à ceux qui sont en détresse, mais la France n’en est plus capable aujourd’hui. Quand la générosité se heurte à la réalité…
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