L’Union Européenne isole un peu plus la Russie : le tourisme, nouvelle cible des sanctions


Le 23 octobre 2025, l’Union européenne a adopté un 19ᵉ train de sanctions contre la Russie, encore un… Si l’attention s’est surtout portée sur les nouvelles restrictions visant les secteurs de l’énergie et de la finance, une mesure inaperçue bouleverse déjà un pan du tourisme européen : l’interdiction pour les agences de voyages de l’Union d’organiser ou de promouvoir des séjours en Russie.

Cette disposition, d’application immédiate, a pris de court plusieurs tour-opérateurs, notamment en Bulgarie. À Sofia, la presse locale rapporte que de nombreuses agences ont été contraintes d’annuler leurs circuits et excursions en Russie, sous peine d’encourir des sanctions particulièrement sévères. Les autorités bulgares ont annoncé des contrôles dès le 27 octobre : les entreprises qui continueraient à faire la promotion de voyages vers la Fédération de Russie risquent jusqu’à un million de leva d’amende — soit plus de 510 000 euros — et, dans les cas les plus graves, des peines d’emprisonnement.

La Bulgarie apparaît comme le pays le plus exposé à cette interdiction. Ces dernières années, plusieurs agences locales avaient continué à proposer des séjours à Moscou ou à Saint-Pétersbourg, malgré la guerre déclenchée en Ukraine en février 2022. En Italie, certains voyagistes seraient également concernés, mais dans une moindre mesure.

L’objectif de Bruxelles est clair : réduire au maximum les flux économiques même symboliques avec la Russie. En interdisant toute activité touristique organisée, l’UE cherche à couper un canal de revenus potentiels mais surtout à limiter les échanges non essentiels. une mesure qui s’inscrit dans une stratégie plus large de pression graduelle, qui ne se limite plus aux seuls secteurs industriels ou financiers, mais aussi désormais aux services et à la sphère civile.
 

Dans les faits, l’impact économique de cette interdiction restera très limité : le nombre de touristes européens voyageant en Russie s’étant déjà effondré depuis trois ans. Mais la portée politique, elle, est évidente. En frappant jusqu’au tourisme, domaine longtemps considéré comme apolitique, l’Union européenne entend signifier que le retour à la « normalité » avec Moscou n’est pas pour demain.

Pour les tour-opérateurs bulgares, la conséquence est immédiate : il leur faut se réorganiser, redéfinir leurs offres et absorber les pertes liées aux annulations. Pour Bruxelles, en revanche, cette décision marque une étape supplémentaire dans une politique de sanctions de plus en plus totale — où chaque lien économique, culturel ou symbolique avec la Russie devient un instrument de pression diplomatique, au moment où l’achat de gaz de cette même Europe à Moscou est au plus fort.





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