Dans un contexte de relations tendues entre les États-Unis et le Canada, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes, provoquant une vive réaction du Premier ministre Justin Trudeau qui a rappelé que son pays était prêt à riposter, comme il l’avait fait en 2018.
Donald Trump, récemment élu président des États-Unis, a réaffirmé sa volonté d’imposer des droits de douane généralisés de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines dès son premier jour de présidence. Selon le leader des républicains, ces taxes sont justifiées par l’absence d’efforts suffisants des deux pays pour contrer l’immigration clandestine et le trafic de fentanyl vers les États-Unis.
Cité par un article de NBC News publié ce 10 décembre, Trump a défendu cette position, en déclarant : «Nous subventionnons le Canada à hauteur de 100 milliards de dollars par an. Pourquoi devrions-nous continuer à subventionner ces pays ?» Il a même ironisé, en proposant que le Canada devienne le 51e État des États-Unis pour continuer à bénéficier de ce qu’il qualifie de subventions.
Donald Trump avait déjà suscité des réactions en qualifiant Trudeau de «gouverneur du grand État du Canada» lors d’un dîner à Mar-a-Lago. «J’ai hâte de revoir bientôt le gouverneur pour poursuivre nos discussions sur les tarifs douaniers et le commerce», a-t-il ensuite écrit ce 10 décembre sur son réseau social Truth Social, une déclaration qui a été interprétée comme une provocation par Ottawa.
Selon des médias comme The Hill et NBC News, Trump aurait également suggéré que le Canada pourrait être divisé en deux États, l’un conservateur et l’autre libéral, pour mieux correspondre aux sensibilités politiques locales.
Une réaction ferme de Trudeau
Justin Trudeau a dénoncé ce lundi 9 décembre, lors d’un discours prononcé devant la Chambre de commerce de Halifax, ces menaces qu’il juge injustes et a rappelé que le Canada avait déjà réagi à des droits de douane similaires en 2018. Il a également indiqué que «des droits de douane de 25 % sur tout ce qui est destiné aux États-Unis seraient dévastateurs pour notre économie, mais les Américains en subiraient aussi les conséquences.»
Trudeau a également évoqué les mesures de rétorsion prises en 2018, qui avaient ciblé des produits sensibles comme le bourbon et les motos Harley Davidson. «Ces mesures avaient eu un impact politique sur l’entourage du président Trump, ce qui nous avait permis de lever ces droits de douane», a-t-il ajouté.
Un bras de fer économique
Les menaces tarifaires de Trump soulèvent des inquiétudes non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis, où plusieurs économistes ont mis en garde contre les conséquences négatives de telles mesures. Kirsten Hillman, ambassadeur du Canada aux États-Unis, a rappelé début décembre que son pays restait le principal client des exportateurs américains.
Alors que les deux dirigeants maintiennent un dialogue tendu, Trudeau a assuré que son gouvernement continuerait de défendre les intérêts économiques du Canada et a réaffirmé sa volonté de riposter à toute mesure injuste.