Liberté d’expression : Macron veut labelliser les médias en s’appuyant sur un outil de RSF


Emmanuel Macron a déclaré à Arras vouloir labelliser les médias pour distinguer ceux qui sont dignes de confiance et ceux qui ne le sont pas. Pour cela, il s’appuierait volontiers sur une initiative de Reporters sans frontières (RSF) : la Journalism Trust Initiative (JTI). Un projet dangereux qui pourrait vite devenir le Ministère de l’Information 2.0.

En 1938, sous Léon Blum, naît le Ministère de la Propagande. Deux ans plus tard, il devient Ministère de l’Information, sous Vichy. Pour des raisons évidentes, il est rapidement appelé « Ministère de la Censure » par le grand public. Trente ans plus tard, il est supprimé par Valéry Giscard d’Estaing, définitivement… ou presque.

Depuis qu’il est en poste, Emmanuel Macron veut lui aussi encadrer l’information. La période Covid, évidemment, fut propice pour des tentatives. Comme le rappelle The Epoch Times, une plateforme « Désinfox Coronavirus » avait été créée sur le site du gouvernement pour recenser les articles de journaux jugés « sûrs et vérifiés ». En plus de celle-ci, la plateforme américaine NewsGuard sévissait sur internet, sabrant à tours de bras ce qui n’était pas jugé digne de publication, à commencer par tout ce qui allait contre les politiques sanitaires d’alors.

Contrôler et étiqueter au nom de la liberté, voilà qui commence à devenir une mauvaise habitude. La semaine dernière, c’est en s’appuyant sur les résultats des États généraux de l’information (EGI), lancés en octobre 2023, que le président français a souhaité voir naître une labellisation des médias. C’est là qu’intervient la Journalism Trust Initiative de RSF, un outil de certification jugeant les publications selon « 130 indicateurs de fiabilité et récompensant le respect des normes professionnelles et de l’éthique journalistique. » Les bons élèves ressortiraient mieux sur les navigateurs ou les réseaux sociaux, tandis que les mauvais seraient invisibilisés, pour ne pas dire censurés.

Mais que fait la police… qui existe déjà ? En fait, l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) est déjà là pour garantir la pluralité d’expression et le bon respect de l’éthique sur les chaînes d’informations. Alors, pourquoi se tourner vers RSF ?

Eux aussi, théoriquement, sont censés porter haut l’étendard de la liberté d’expression. Mais eux, peut-être, sont capables d’un peu plus de zèle pour mener ce difficile combat. Comme le rapporte Europe1, RSF s’est vivement attaqué à CNEWS cette semaine, à travers une émission de France 2. Selon eux, la neutralité n’est pas respectée sur la chaîne la plus écoutée par les Français. Le hic, c’est que l’Arcom, justement, a fermement contredit ces allégations, remettant cette fois en cause la neutralité de l’ONG.

Va-t-on donc assister à un combat de labellisation des médias, à la naissance d’un nouveau ministère de l’Information appelé JTI, à une censure déguisée en protection ? L’Enfer est pavé de bonnes intentions…





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