Dans mon exposé à la plénière « Gouvernance mondiale au milieu du siècle qui définit la transformation », à Guangzhou, parrainé par le prestigieux China Institute for Innovation & Development Strategy, j’aborderai la phase chaotique actuelle, avec ses « fractales de la paix », qui met en avant une gouvernance globale la rédemptrice. C’est une initiative de la Chine, qui promeut un système mondial juste et équitable pour préserver la vie de tous les êtres de la biosphère [1].
Déjà le 13 septembre 2023, celui qui était alors le secrétaire d’État Antony Blinken, à la Johns Hopkins University, située à Washington, avait accepté le « virage décisif » de la fin du vieil ordre mondial dominé par les États-Unis [2], ce qui sonnait comme une platitude.
Maintenant c’est le chancelier Merz d’Allemagne, partenaire de BlackRock, qui a annoncé à Berlin le 17 novembre dernier la fin de l’ordre mondial en décadence ; il accepte le retrait des États-Unis ainsi que l’ascension de la Chine et de la Russie [3].
La dynamique des tendances vers un nouvel ordre mondial tripolaire de Chine/Russie/États-Unis est comme écrite sur le mur lorsque l’on perçoit les « fractales de la paix », qui tendent au retour des civilisations, couplé aux nouvelles technologies, où la Chine possède un avantage millénaire qu’elle a récupéré et forgé comme un nouvel outil.
Au-delà des merveilleuses routes de la soie — dans leurs trois variantes : terrestre, maritime et arctique — selon le véritable classement de l’intelligence artificielle, dans le domaine militaire — et non pas selon l’angle commercial seul tel qu’envisagé par l’Université de Stanford — le Pentagone lui-même reconnaît l’avance choquante de la Chine pour au minimum deux générations, comme l’a avoué Nicolas Chaillan, ancien directeur de la cybersécurité du Pentagone [4], en plus du leadership chinois impressionnant dans 57 des 64 segments de technologie critique et d’impact, selon le groupe de réflexion australien ASPI [5].
On en déduit que la route de l’harmonie céleste de la cosmogonie chinoise suggère un parcours éminemment civilisé/technologique/pacifique et non pas celui, militariste à souhait, de ses concurrents. Cela met fin à 500 ans de colonialisme au service de l’anglosphère.
Au-delà de la guerre des puces/tarifs/terres rares, le patron de Nvidia, Jensen Huang, reconnaît le leadership imminent de la Chine dans le domaine des puces [6] ; les États-Unis maintiennent leur leadership dans le domaine satellitaire que Pékin tente d’émuler à court terme, domaine où Il existe pratiquement une égalité technique avec les États-Unis, tandis que dans le domaine de l’informatique quantique, la Chine est en tête avec l’étonnant superconducteur de l’ordinateur quantique Zuchongzhi-3 et le commercial Tianyan-287 [7].
Lors de la récente quatrième session plénière du Parti communiste chinois, l’autarcie technologique et le rapprochement nucléaire avec États-Unis et Russie ont été évoqués dans le nouveau plan quinquennal.
Lors du sommet de Tianjin de l’OCS plus (Shanghai Cooperation Organization), le président Xi Jinping a proposé la réforme et l’amélioration du système international à caractère multilatéral, ce qui, à l’unisson des BRICS, le rend très attrayant pour la majorité planétaire du Sud Global [8] – par le biais de l’initiative novatrice et créative Global Governance (avec la centralité d’une ONU réformée [9], à laquelle s’ajoutent les trois autres initiatives globales chinoises : développement (réduction de la pauvreté), sécurité (pour résoudre les conflits) et civilisation (pluralité, respect et biodiversité).
À moins d’une guerre nucléaire qui détruirait la vie dans la biosphère, l’Initiative pour une Gouvernance Globale sur la coopération et le développement pluraliste propulse le déliquescent Sud Global et fait face aux défis pressants à l’échelle biosphérique – changement climatique/bioéthique de l’intelligence artificielle/régulation cybernétique -, qui exigent des politiques intégrales non balkanisantes, un ordre mondial qui, à mon avis, sera aujourd’hui tripolaire ou ne sera pas -avec l’éminent co-leadership civilisationnel/technologique/pacifiste de la Chine.
