Résumé pour les pressés
Ce résumé est établi sur le Baromètre France-Soir/BonSens.org du 30 novembre 2025, réalisé par MIS Group sur un échantillon représentatif de 1 200 Français.
- La France traverse une crise de confiance généralisée envers ses institutions et dirigeants .
- 71% des Français jugent Emmanuel Macron comme un « mauvais président ».
- Une majorité nette, 62%, souhaite la démission du chef de l’État.
- Seulement 3% des sondés estiment que le pays est dirigé dans la bonne direction.
- Le gouvernement est jugé déconnecté et inefficace, 83% le considérant incapable d’appliquer les réformes nécessaires.
- 77% estiment que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt de la population.
- Sur le plan économique, 42% des répondants déclarent que leur situation personnelle a empiré. 71% attribuent la responsabilité des difficultés économiques aux dirigeants nationaux. Les hausses de prix les plus sensibles concernent les produits alimentaires (52%) et l’énergie électrique (37%).
- Concernant l’Europe, 58% des Français plébiscitent un modèle d’« Europe des Nations » avec des États souverains .
- Sur la guerre en Ukraine, un appel massif est lancé : 87% souhaitent que l’Ukraine négocie « un règlement de paix au plus vite » et 59% jugent que les dirigeants européens ne font pas tout ce qu’il faut pour que la paix en Ukraine voit le jour.
- De plus, 41% des Français souhaiteraient que l’aide militaire soit réduite ou arrêtée complètement.
- La défiance systémique est marquée par 74% qui jugent la corruption trop importante en France.
- Les médias traditionnels subissent également cette défiance, 64% leur reprochant un manque d’objectivité.
- Sur la santé, avec une baisse marquée de la confiance vaccinale qui reste cependant élevée à 70% (mais en baisse constante depuis 2022 (84,6%), 81% des Français déclarent ne pas vouloir se faire vacciner contre la covid. Pour 47% la raison est liée aux mensonges du gouvernement et aux médias
- Dans ce contexte, le Rassemblement National creuse l’écart et arrive en tête des intentions de vote présidentielles avec 34%. L’item « aucune de ces candidats, aucun de ces partis » arrive en seconde position avec 30% loin devant d’autres personnalités ou formations politiques.

La radiographie d’un pays sous tension
Le Baromètre France-Soir / BonSens.org, réalisé par MIS Group auprès d’un échantillon représentatif de 1200 personnes le 30 novembre 2025, dresse le portrait d’une France traversée par une profonde tension et un désaveu massif des élites en place. La synthèse des résultats révèle quatre tendances clés qui dessinent le paysage français actuel : une crise de confiance généralisée envers l’exécutif, la justice et les médias ; un pessimisme économique et social persistant où l’inflation est la préoccupation numéro un ; un durcissement sur les questions régaliennes et internationales, marqué par une quête de souveraineté et le scepticisme sur l’aide à l’Ukraine ; et enfin, la montée en puissance du Rassemblement national en position de force.
La crise économique et la responsabilité des dirigeants
L’anxiété économique personnelle est un moteur majeur de l’insatisfaction. Plus de 4 Français sur 10 (42%) estiment que leur situation économique a empiré au cours des six derniers mois. Seulement 9% jugent qu’elle s’est améliorée, tandis que 45% estiment qu’elle n’a pas changé.

La hausse des prix est principalement ressentie dans deux domaines : les produits alimentaires (52%) et l’énergie électrique (37%).
L’attribution de la responsabilité de ces difficultés est unanime : pour 71% des Français, les dirigeants nationaux sont les premiers responsables des difficultés économiques françaises. Ce sentiment est couplé à une perception négative de l’Union Européenne, puisque 46% des sondés pensent que l’UE existe aux dépens de la France. De plus, 36% lient les difficultés économiques aux sanctions contre la Russie.

Le rejet du pouvoir en place et la demande de cessez-le-feu sur l’Immigration
Le pays est majoritairement perçu comme mal dirigé. Seuls 3% des sondés estiment que la politique du Président va dans la bonne direction, contre 67% qui pensent qu’elle va dans la mauvaise direction.

Sur la question régalienne de l’immigration, 63% des Français sont d’accord pour qu’il faille cesser d’accepter de nouveaux migrants.
Déclin international et quête de souveraineté
La perception de l’influence française à l’étranger est sombre : 62% des répondants estiment que l’influence de la France sur la scène internationale diminue.

Concernant la vision européenne, la France s’inscrit dans une quête de souveraineté : 58% plébiscitent une « Europe des Nations » avec des États souverains, contre seulement 15% pour une Europe fédérale.
En matière de géopolitique, la Russie est vue comme la plus grande menace pour la France par 62% des sondés, devant le Proche-Orient (41%), la Chine (21%) et les États-Unis (19%).

Le conflit en Ukraine révèle un appel massif à la désescalade :
- 87% des Français souhaitent que l’Ukraine « négocie un règlement de paix au plus vite » plutôt que de continuer la guerre.
- Une inquiétude palpable demeure, puisque 69% des Français ont peur de « l’escalade guerrière« .

- 41% souhaitent que l’aide militaire à l’Ukraine soit soit réduite (20%), soit complètement arrêtée (21%).
- Concernant l’OTAN, l’opinion est divisée, mais 36% estiment que l’appartenance est trop chère et n’est pas rentable.
- De plus, 59% pensent que les dirigeants européens ne font pas tout ce qu’il faut pour que la paix voie le jour.

Une défiance écrasante envers l’exécutif
L’exécutif fait face à une crise de légitimité sans précédent.
Le jugement sur Emmanuel Macron :71% des Français jugent Emmanuel Macron un « mauvais président », contre 10% qui le jugent bon. Pire, 64% répondent « Oui » lorsqu’on leur demande s’ils ont honte du président. Cette image est celle d’un homme politique clivant, puisque 80% pensent que ses actions vont diviser le pays.

L’incapacité du gouvernement : la défiance est globale : 62% des sondés souhaitent la démission d’Emmanuel Macron. Seulement 26% des Français ont confiance dans le gouvernement (soit 74% PAS d’accord avec l’affirmation « j’ai confiance »). Les reproches sont cinglants :
- 86% estiment que le gouvernement ne prend pas la mesure de l’urgence de diminuer le train de vie de l’État.
- 83% jugent le gouvernement incapable de mettre en place les réformes nécessaires pour la France.
- 77% pensent que le gouvernement n’agit pas dans l’intérêt de la population.

Le désir de renouveau :66% des Français estiment qu’aucune personnalité politique actuelle n’incarne un futur positif pour la France. Conséquence directe, 57% pensent que seuls des nouveaux visages pourraient inspirer confiance.

Corruption endémique en France et en Europe
La perception de la corruption est très élevée. 74% des Français s’accordent à dire que la corruption est trop importante en France. Ce jugement s’étend à l’Europe, puisque 68% pensent que la corruption est trop importante dans le fonctionnement de l’UE. De plus, 51% s’accordent à dire qu’il existe des doutes raisonnables sur des faits d’abus de pouvoir ou de corruption concernant Ursula Von Der Leyen.

Crise de l’information et montée du scepticisme
La crise de confiance touche de plein fouet l’information.
Défiance médiatique : 64% des Français jugent que les médias mainstream manquent d’objectivité. Par ailleurs, 48% n’ont pas confiance dans les médias traditionnels (contre 41% d’accord pour faire confiance). Seuls 13% font confiance aux réseaux sociaux. Cette défiance se traduit par une migration de l’information, puisque 45% des Français déclarent s’informer principalement par les médias alternatifs.

Théories du complot : ce contexte nourrit le scepticisme : 51% des Français déclarent croire, un peu ou tout à fait, aux théories du complot. Les théories les plus partagées incluent la nocivité des vaccins cachée par les autorités (49% d’accord) et le fait que les médias mentent pour protéger les élites (41% d’accord).

Santé publique et vaccination
Malgré une opinion majoritairement favorable à la vaccination en général (70% d’accord), la méfiance face aux produits spécifiques et aux autorités est profonde.

- Rejet du nouveau vaccin anticovid :81% des Français refusent le nouveau vaccin Covid.
- Perte de confiance :47% des sondés s’accordent à dire que le gouvernement et ses mensonges leur ont fait perdre confiance dan s la vaccination.
- Crise sanitaire : 49% ne sont pas d’accord pour dire que le gouvernement a bien géré la crise sanitaire Covid. De même, 56% ne sont pas d’accord pour dire que les médias ont bien informé sur les risques de la vaccination.

- Cancers et enquête : la majorité exprime une inquiétude face à la santé publique : 60% sont d’accord pour dire qu’il y a une augmentation explosive des cas de cancers. Conséquence directe, une écrasante majorité de 86% souhaite que les autorités comprennent les causes de cette augmentation. Enfin, 46% trouvent qu’il est anormal de ne pas évoquer le vaccin comme cause possible.

Démocratie directe et paysage électoral
Face au rejet des élites, l’appel à la démocratie directe est un plébiscite : 74% des Français sont favorables à l’utilisation du référendum. Sur des thèmes clés, 45% voteraient pour la primauté de la loi française sur les traités non ratifiés par le peuple. Un référendum sur la sortie de l’UE diviserait (36% pour, 39% contre), tandis que la sortie de l’Euro est rejetée par 51%.

Dans ce climat d’insatisfaction, le Rassemblement National conforte sa position de premier parti de France en termes d’intentions de vote présidentielles avec 34%, creusant l’écart avec la Gauche (19%) et la Majorité (11%). Notons que 30% des sondés déclarent ne voter pour aucun de ces candidats/partis.

L’évolution électorale depuis 2022 montre une recomposition claire du paysage politique au profit du RN, qui menait déjà les Européennes 2024 (28%) et les Législatives 2024 (30%).

Les quatre fractures de la société française
Ce baromètre confirme l’ancrage de la crise de confiance à tous les niveaux de la société. Les résultats peuvent être synthétisés autour de quatre grandes fractures :
- Le rejet du pouvoir : 71% jugent le Président « mauvais », alimentant un désaveu massif de l’exécutif.
- Le déclassement ressenti : 87% des Français ne voient aucune amélioration de leur situation économique, ce qui nourrit un sentiment de précarité.
- La défiance systémique : La crise de confiance s’étend aux piliers de la République, 59% pensant que la justice n’est pas indépendante.
- Le repli souverainiste : L’opinion privilégie la souveraineté nationale (58% pour l’Europe des Nations) et une résolution pacifique des conflits (87% pour la négociation en Ukraine).

Le sondage révèle une société française qui exprime non seulement son mécontentement face à l’inflation et à l’influence internationale perçue en déclin, mais aussi son désir de solutions démocratiques directes et souverainistes pour sortir de cette tension durable.

L’enquête a été réalisée par MIS Group pour l’association Bonsens.org et la société Shopper Union France SAS qui publie et édite le site www.francesoir.fr. Étude sur la situation en France, à l’international mené le 30 novembre 2025 sur un échantillon représentatif de la population française de 1200 personnes. Méthode des quotas sur les critères de sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et répartition géographique.

Tout sondage comporte statistiquement des marges d’erreurs, réduites en l’espèce de par la taille de l’échantillon de 1200 personnes. Toute personne a le droit à consulter la notice prévue par l’article 3 de la loi.
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