À partir du 1er janvier 2026, tout don d’argent ou d’objets de valeur devra être déclaré exclusivement en ligne sur le site des impôts. Une bascule numérique qui concerne tous les Français, partout dans le pays. Les formulaires papier disparaissent, sauf exception pour les contribuables dépourvus d’accès Internet.
« Il faut les déclarer ? Je ne savais pas », confie une passante interrogée dans un reportage de TF1, média à l’origine de l’information. À l’inverse, certains sont déjà rôdés : « J’ai déjà reçu des dons de la part de mes parents pour une question d’héritage… donc je l’ai fait », explique un Parisien. Derrière ces réactions s’esquisse un nouveau niveau de surveillance, puisqu’il s’agit de rendre visible ce qui, longtemps, s’est transmis à la discrétion des familles. Désormais, tout don d’argent — même modeste — doit être déclaré, tout comme les bijoux, véhicules ou œuvres d’art. Font seule exception les cadeaux offerts lors d’occasions spéciales, à condition qu’ils restent « proportionnés ».
Le point sensible, justement, c’est cette proportion. Théoriquement, l’administration tiendra compte du patrimoine du donateur pour apprécier si un don relève de la générosité ou d’une dissimulation fiscale. « Si vous avez beaucoup de revenus et de patrimoine, vous pouvez donner un montant assez important… », explique Maître Sophie Alexander. À l’inverse, un don jugé disproportionné pourra attirer l’attention du fisc. Ce cadre s’ajoute aux abattements déjà existants, tels que les 100 000 euros qu’un parent peut transmettre tous les quinze ans.
L’affaire qui a récemment éclaboussé Ousmane Dembélé illustre le risque : le tribunal administratif de Rennes a estimé qu’un « cadeau d’anniversaire » de 200 000 euros, versé six mois après la date et sur un compte non déclaré, devait être taxé. L’État policier impose la transparence jusque dans les enveloppes familiales.