Une étude récente dresse un état des lieux alarmant de la rupture entre les Français et leurs institutions et présente « un cercle de la défiance: complotisme, médias et confiance : le nouveau paysage français ». Les données sont issues d’un sondage réalisé par l’Institut MIS Group pour France-Soir et BonSens.org. L’enquête, effectuée en ligne le 30 novembre 2025, repose sur un échantillon de 1200 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité a été assurée par la méthode des quotas, prenant en compte le sexe, l’âge, la catégorie socioprofessionnelle et la région.

Une crise de confiance profonde et partagée
Les résultats montrent une crise de confiance institutionnelle profonde. Près de trois quarts des Français n’ont plus confiance dans le gouvernement. Sur l’affirmation « J’ai confiance dans le gouvernement français« , le désaccord total atteint 74% (avec 45% « Pas du tout d’accord » et 29% « Pas d’accord »). Seuls 17% des répondants expriment leur accord avec cette affirmation.

Cette défiance s’étend de manière significative à l’institution judiciaire. Une large majorité de Français perçoit la justice comme étant au service du pouvoir politique plutôt que de la loi. En effet, 59% pensent que la justice n’est pas indépendante et est au service du pouvoir, le total d’accord étant réparti entre 28,5% « D’accord » et 30,5% « Tout à fait d’accord ».

Les médias, épicentre de la méfiance
La perte de confiance dans les institutions s’accompagne d’une critique acerbe du système médiatique, perçu comme partial et déconnecté des préoccupations citoyennes. Les médias sont décrits comme l’épicentre de cette méfiance.
Près d’un Français sur deux n’a pas confiance dans les médias traditionnels. Plus précisément, 48% des Français déclarent « ne pas être d’accord » avec l’idée d’avoir confiance dans les médias traditionnels. De plus, une large majorité est convaincue du manque d’impartialité : 64% des Français estiment que « le contenu des médias télévisés mainstream comme TF1, France TV, BFM manque totalement d’objectivité ».

Cette méfiance a eu un impact direct sur les habitudes d’information. Le rejet des médias traditionnels s’accompagne d’une migration vers des sources alternatives. Plus de la moitié des répondants (53%) déclarent ne plus lire ou écouter la presse mainstream. Simultanément, près de la moitié des répondants, soit 45%, s’informent principalement par les médias alternatifs.

Le financement public des médias est également remis en question. 47% des Français (24% « D’accord », 23% « Tout à fait d’accord ») pensent que « Les aides et subventions aux médias devraient être totalement suspendues ». Cette perception d’une dépendance financière à l’État est considérée comme un facteur clé de suspicion envers l’impartialité des médias pour près d’un Français sur deux.

L’adhésion aux récits complotistes(Slides 9 à 12)
Dans ce paysage où les sources d’autorité traditionnelles sont discréditées, un nombre significatif de citoyens se montre réceptif à des explications alternatives du monde, souvent qualifiées de « théories du complot ». C’est l’écho du doute.Un Français sur deux se déclare perméable aux théories du complot. Au total, 51% des Français déclarent croire « un peu » (41%) ou « tout à fait » (10%) aux théories du complot. Ce total « Oui » est légèrement supérieur au « Non », marquant une bascule dans l’opinion publique.

Le domaine de la santé est un terreau fertile pour le doute. La gestion de la crise sanitaire a laissé des traces profondes. 49% des Français sont d’accord avec l’affirmation selon laquelle « Le ministère de la Santé et l’industrie pharmaceutique ont caché au grand public la réalité sur la nocivité des vaccins ». De même, 30% des répondants croient que « Les traitements précoces comme l’hydroxychloroquine ont été délibérément discrédités par les autorités sanitaires pour favoriser les vaccins ».

Enfin, l’étude met en évidence la conviction d’une collusion entre médias et politiques. 41% des Français sont d’accord pour dire que « Les grands médias et les responsables politiques mentent systématiquement au public pour protéger les intérêts des élites, et il faut se fier aux sources alternatives sur internet ». Cette croyance agit comme une justification fondamentale du rejet des sources d’information traditionnelles et alimente directement le cycle de la défiance.

Le cercle vicieux de la défiance
Le sondage modélise ce phénomène comme un cercle vicieux de la défiance. La crise de confiance institutionnelle (marquée par 74% de défiance envers le gouvernement) mène au rejet des médias traditionnels (perçus comme partiaux, avec 64% jugeant leur contenu non-objectif). Cela pousse à l’adhésion aux récits alternatifs (51% se disent perméables au complotisme), ce qui, à son tour, renforce la méfiance initiale envers les élites.

Les chiffres clés à retenir sont donc les suivants : 74% des Français n’ont pas confiance dans le gouvernement, 64% estiment que les médias mainstream manquent d’objectivité, 53% déclarent ne plus consommer la presse mainstream, et 51% se disent perméables aux théories du complot.

En conclusion, la perte de confiance envers l’exécutif et la justice n’est pas un phénomène marginal, mais une réalité partagée par une large majorité de Français. Les médias traditionnels ont perdu leur rôle de confiance. Ce vide créé par le manque de confiance et d’information est un terreau fertile où les récits alternatifs prospèrent, avec plus d’un Français sur deux s’y déclarant perméable.

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