JO 2030 : démocratie sous dérogation


Ce lundi 15 décembre, l’Assemblée nationale doit voter une loi taillée sur mesure pour les JO d’hiver 2030 dans les Alpes. Urbanisme accéléré, entorses au droit de l’environnement, surveillance algorithmique et cadeaux fiscaux dessinent un texte d’exception aux lourds enjeux démocratiques, financiers et écologiques.

Peut-être qu’après l’état d’urgence sanitaire, nous allons avoir l’état olympique. Le 10 décembre, devant le Palais Bourbon, des militants du Collectif citoyen JOP 2030 brandissaient un chèque géant pour dénoncer ce qu’ils voient comme un blanc-seing donné aux organisateurs. Leur cible est une loi qui, sous couvert d’efficacité, raccourcit les enquêtes publiques, allège les contraintes environnementales et verrouille la contestation. « Tout concourt pour que ces projets ne puissent pas être contestés », alerte Delphine Larat, juriste du collectif. Comme le rapporte Reporterre, qui a dédié un reportage à ce sujet, en supprimant le double degré de juridiction, le texte empêche tout appel devant la justice administrative.

Autre pilier : la sécurité. La loi autorise le déploiement de la vidéosurveillance algorithmique pendant les Jeux. « Tous ceux qui participeront aux JO seront soumis à cette vidéosurveillance intrusive qui remet en cause la liberté d’aller et venir, voire l’expression d’avis ou d’opinion », prévient Élisa Martin, députée LFI de l’Isère. Des interdictions individuelles de paraître pourront aussi être décidées par simple voie administrative, un dispositif déjà expérimenté lors de Paris 2024 et documenté par Mediapart.

Cerise sur le gâteau, le montage financier. Le Comité international olympique et le Cojop bénéficieraient d’exemptions fiscales automatiques, parce que c’est bien pratique.





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