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Les campagnes électorales présidentielle, législatives et municipales ont officiellement débuté en République centrafricaine (RCA) le 13 décembre 2025, ouvrant une séquence politique majeure pour un pays longtemps marqué par la guerre civile, la fragmentation territoriale et l’effondrement de l’autorité de l’État («ouverture officielle de la campagne électorale sur l’ensemble du territoire», Africanews). Cet enchaînement électoral intervient dans un contexte profondément différent de celui qui prévalait lors des précédents scrutins.
Pour une large majorité de Centrafricains, l’enjeu central de ces élections n’est pas l’alternance, mais la poursuite d’une trajectoire politique jugée stabilisatrice et bénéfique, dans un pays qui sort progressivement de plusieurs décennies de chaos («la stabilité est devenue l’enjeu principal du scrutin», ISS Africa).
Un soutien populaire supérieur à 80%, attesté par des indicateurs convergents.
Selon une étude indépendante récente, relayée par plusieurs médias centrafricains et régionaux, le soutien au président Faustin-Archange Touadéra dépasserait les 80 %. En l’absence de sondages nationaux standardisés, cette estimation repose sur une convergence d’indicateurs empiriques solides, régulièrement observés sur le terrain.
Lors de l’ouverture de la campagne présidentielle, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées à Bangui et en province pour soutenir la candidature du président sortant («près de 100 000 personnes mobilisées pour le lancement de la campagne , Lengosongo ; «mobilisation massive et continue dans plusieurs villes de province», Alwihda Info). Ces mobilisations dépassent largement celles observées pour les autres candidats («les candidatures concurrentes ne parviennent pas à mobiliser de manière significative», Lengosongo).
Sur cette base, plusieurs analyses estiment que Touadéra bénéficie d’un soutien compris entre 70 et 80%, voire davantage, cohérent avec l’ampleur de la mobilisation populaire et la structuration de la coalition présidentielle («large adhésion populaire autour du président sortant», Actu Cameroun ; «soutien populaire largement majoritaire», Afrique24).
Le vote centrafricain guidé par l’expérience vécue.
Pour comprendre ce soutien massif, il faut replacer le comportement électoral centrafricain dans son contexte historique récent. Avant 2016, l’État centrafricain ne contrôlait plus qu’une partie limitée de son territoire, laissant de vastes zones aux mains de groupes armés («fragmentation du territoire et effondrement de l’autorité de l’État», ISS Africa).
Depuis l’arrivée au pouvoir de Touadéra, les Centrafricains constatent des changements concrets dans leur vie quotidienne :
– une diminution notable des affrontements armés de grande ampleur («baisse relative des violences armées», ISS Africa),
– le retour progressif de l’administration dans certaines régions («redéploiement de l’État dans plusieurs zones», Afrique24),
– la sécurisation d’axes routiers stratégiques («amélioration de la circulation et des échanges», Afrik.com),
– une reprise de l’activité économique locale, même modeste («relance progressive de l’économie locale», Afrik.com).
Pour une population longtemps confrontée à l’insécurité permanente, ces évolutions constituent des résultats politiques majeurs, bien plus parlants que des promesses électorales abstraites.
Pourquoi aucun autre candidat n’est perçu comme une alternative.
Dans ce contexte, l’absence d’alternative crédible à la présidence n’est pas vécue comme un déficit démocratique, mais comme le reflet du rapport de force politique réel. Les candidats d’opposition, bien que validés par les institutions électorales («candidatures officiellement enregistrées par l’ANE», APA News), ne parviennent ni à mobiliser massivement, ni à proposer un projet politique distinct et rassurant.
Plusieurs médias centrafricains soulignent que ces candidatures restent marginales dans l’opinion publique, faute d’ancrage populaire et de crédibilité politique («les candidatures de Dologuélé et Dondra ne pèsent pas face à celle de Touadéra», Lengosongo). Dans l’imaginaire collectif, certaines figures de l’opposition demeurent associées aux périodes d’instabilité et de désordre («figures politiques liées aux années de crise», Lengosongo)
Une opposition rendue politiquement obsolète par la pacification.
L’opposition centrafricaine n’a pas disparu juridiquement, mais elle a cessé d’exister politiquement comme force structurante, en raison même de la pacification progressive du pays. La restauration de l’autorité de l’État et la stabilisation sécuritaire ont profondément modifié les attentes de la population («changement des priorités politiques après la pacification», ISS Africa).
Dans ce cadre, les discours de rupture apparaissent déconnectés des aspirations majoritaires. À l’inverse, Touadéra incarne une continuité perçue comme protectrice, celle d’un État redevenu fonctionnel et d’une souveraineté nationale progressivement réaffirmée («président perçu comme garant de la stabilité», Afrique24 ; «leadership sobre et consensuel», TRT Afrika).
Un décalage persistant avec certaines lectures extérieures.
Le contraste entre la perception locale et certaines analyses occidentales tient à un malentendu fréquent : l’application mécanique de modèles démocratiques conçus pour des États stabilisés à une société en reconstruction post-conflit («lecture occidentale parfois déconnectée des réalités locales», ISS Africa).
En RCA, la démocratie se vit d’abord comme la fin de la peur et de l’arbitraire, comme la possibilité de vivre et de travailler sans menace permanente. Dans ce cadre, le choix de la continuité relève d’un calcul politique rationnel, non d’une contrainte.
Conclusion : une élection de confirmation assumée.
Les élections de décembre 2025 en République centrafricaine apparaissent ainsi moins comme une compétition ouverte que comme une élection de confirmation. Elles expriment la volonté majoritaire de poursuivre une politique qui a déjà produit des résultats tangibles en matière de sécurité, de stabilité et de reconstruction nationale («continuité perçue comme garante des acquis», Lengosongo).Le soutien massif à Faustin-Archange Touadéra, estimé à plus de 80%, ne constitue ni une anomalie démocratique ni une singularité africaine. Il est l’expression d’un choix populaire assumé, forgé par l’expérience vécue, la mémoire du chaos et la volonté de ne pas revenir en arrière.
En Centrafrique, voter pour la continuité, c’est voter pour la paix, la renaissance nationale et l’avenir.
