En France, des radars dopés à l’intelligence artificielle s’apprêtent à traquer bien plus que la vitesse. Téléphone, ceinture, distances de sécurité : un seul flash pourra cumuler amendes et retraits de points, jusqu’à huit d’un coup. Déguisé en sécurité, c’est encore un pas vers le contrôle généralisé et la punition à tout-va.
Les nouveaux radars, installés sur des tourelles et certains chantiers, scrutent désormais l’habitacle. Entre ceinture oubliée, téléphone en main et distances négligées, l’IA tranche et la machine sanctionne. Pour certains conducteurs, c’est une bénédiction. « Là, sur cette route, il y a beaucoup de gens qui conduisent très mal. Donc, ce sera l’occasion de les persuader », confie un automobiliste interrogé par TF1. Pour d’autres, l’objectif est plutôt de « mettre de l’IA partout pour contrôler les gens et contrôler ce qu’ils font, d’être tracés sans arrêt… ».
L’addition, elle, ne fait rire personne. Trois infractions simultanées, 405 euros d’amende, auxquels peut s’ajouter l’excès de vitesse, et jusqu’à huit points retirés, plafond légal atteint. « Moi, ça me fait peur parce que dans mon métier, si je perds huit points, j’ai perdu mon permis et je ne peux plus travailler », alerte un chauffeur-livreur face aux caméras de TF1, quand un autre considère que « c’est du racket ».
Reste la question de l’efficacité, si tant est que ce soit un sujet. Pierre Chasseray, de l’association 40 millions d’automobilistes, rappelle sur TF1 une statistique têtue. « Alcool + stupéfiants égalent un accident sur deux sur les routes. Il fait quoi le radar face à cela ? Il ne fait absolument rien, il reste impuissant ». À cela s’ajoutent les doutes juridiques. L’avocate Anissa Doumi s’interroge sur la fiabilité des algorithmes, capables, ou non, de distinguer un téléphone d’un objet banal ou une ceinture dissimulée sous un manteau.