DNC : Un chef étoilé soutient la mobilisation agricole


Le 17 décembre, Jacques Marcon, chef triplement étoilé installé à Saint-Bonnet-le-Froid, a manifesté pour la première fois de sa vie aux côtés des agriculteurs de Haute-Loire. En cause, la crise sanitaire bovine liée à la DNC, mais surtout un modèle agricole et commercial qu’il juge destructeur pour la gastronomie française.

Mardi, au pied de la préfecture du Puy-en-Velay, Jacques Marcon a pris la parole devant les agriculteurs, brisant l’image policée de la haute gastronomie. « Sans eux, on ferme nos restaurants », a-t-il lancé, rappelant une évidence souvent oubliée. La mobilisation, déclenchée par la dermatose nodulaire contagieuse qui frappe les élevages bovins depuis l’été, a trouvé en lui un porte-voix inattendu mais redoutablement audible.

Derrière l’urgence sanitaire, le chef voit une faillite structurelle. La réponse des pouvoirs publics, fondée sur l’abattage massif des troupeaux et une vaccination limitée, lui paraît incohérente et contre-productive. Jacques Marcon dénonce une stratégie dictée par la protection des flux commerciaux plutôt que par la survie des exploitations locales. Une analyse relayée dans un entretien accordé à l’AFP, où il élargit le débat à l’avenir même de l’agriculture française.

Le constat devient politique lorsqu’il évoque le libre-échange et les accords internationaux en discussion, notamment avec le Mercosur. Selon lui, la standardisation des productions étrangle la qualité et rend les produits d’exception inaccessibles. « On est en train de casser la gastronomie française », alerte-t-il, rappelant qu’il y a dix ans encore, des bistrots modestes pouvaient servir un poulet de Bresse sans se ruiner. Aujourd’hui, même une table à 40 euros y renonce.

En filigrane, c’est un patrimoine culturel qui est sacrifié sur l’autel de la rentabilité et des volumes. Son entrée en résistance marque peut-être le début d’un réveil plus large…





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