Vladimir Poutine ne laisse aucun doute quant aux exigences de la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine… Donald Trump et Steve Witkoff l’ont-ils compris ?


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par Larry Johnson

Le président russe Vladimir Poutine a tenu sa conférence de presse annuelle «Ligne directe» et sa conférence de presse de fin d’année le 19 décembre 2025 à Moscou, qui a duré plus de 4 heures. L’Ukraine et les négociations de paix ont dominé les premières questions, Poutine affichant sa confiance dans la position militaire de la Russie tout en exprimant une ouverture conditionnelle à la diplomatie, mais il a insisté sur le fait que la Russie n’assouplirait pas ses conditions fondamentales et que la guerre se poursuivrait jusqu’à ce que ces conditions soient remplies. J’ai résumé les points essentiels abordés par Poutine :

En ce qui concerne la situation militaire en Ukraine, Poutine a déclaré que les forces russes «avancent sur tous les fronts» et ont pris l’initiative stratégique, prédisant de nouveaux succès avant la fin de l’année. Il a souligné des gains spécifiques (par exemple, près de Koupiansk et Pokrovsk) et a déclaré que les objectifs de la Russie seront atteints «d’une manière ou d’une autre», de préférence pacifiquement, mais par la force si nécessaire.

Plusieurs questions ont été posées concernant les négociations avec les États-Unis. Poutine a réitéré que la Russie était «prête et disposée à mettre fin au conflit de manière pacifique» et à résoudre les «causes profondes» (terme utilisé par le Kremlin pour désigner des exigences telles que la neutralité de l’Ukraine, la démilitarisation, la «dénazification» et la reconnaissance des territoires annexés : Crimée, Donbass et certaines parties du sud de l’Ukraine). Il a de nouveau fait référence à ses propositions de juin 2024 comme base, excluant toute nouvelle concession. Rappelons que le 14 juin 2024, le président russe Vladimir Poutine a prononcé un discours au ministère russe des Affaires étrangères dans lequel il a présenté ce qu’il a qualifié de propositions «réalistes» et «concrètes» pour mettre fin à la guerre en Ukraine et parvenir à une «résolution définitive» (et non à un gel). Ce discours a été prononcé juste avant un sommet de paix organisé par la Suisse, dont la Russie était exclue. Les conditions de Poutine ont été présentées comme des préalables non négociables à un cessez-le-feu immédiat et à des négociations :

•  Retrait complet des forces ukrainiennes : l’Ukraine doit retirer complètement ses troupes de l’ensemble des territoires administratifs des oblasts de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijia (les quatre régions partiellement occupées et annexées par la Russie en 2022) – notamment les zones qui ne sont pas sous contrôle russe à l’heure actuelle.

•  Neutralité de l’Ukraine : Kiev doit officiellement renoncer à ses aspirations à rejoindre l’OTAN et s’engager à adopter un statut de neutralité permanente, sans bases militaires étrangères ni alliances.

•  Démilitarisation et «dénazification» : limitations importantes de la taille et de l’armement des forces armées ukrainiennes ; élimination des influences «néonazies».

•  Reconnaissance du contrôle russe : reconnaissance internationale de la Crimée comme russe (annexée en 2014) et des quatre régions comme faisant partie de la Russie.

•  Levée des sanctions : l’Occident doit lever toutes les sanctions contre la Russie.

•  Autres questions : protection des droits des populations russophones ; l’Ukraine doit rester non nucléaire.

Poutine a présenté la Russie comme négociant «en position de force» et a déclaré qu’il n’était «pas nécessaire» que Moscou fasse de nouveaux compromis au-delà de ceux qu’il prétend avoir déjà envisagés lors de précédentes discussions autour d’idées de paix soutenues par les États-Unis.

Poutine a déclaré que «la balle est entièrement dans le camp de l’Ukraine, de ses dirigeants et de ses sponsors occidentaux (en particulier européens)». Il a noté «certains signaux» de Kiev indiquant une volonté de dialogue, mais n’a vu aucune réelle disposition au compromis, reprochant à Zelensky de refuser les discussions territoriales.

Poutine est resté inflexible sur la question de l’abandon des territoires que la Russie a incorporés (décrits comme «partie intégrante de la Russie»). Sa réponse à une question sur les territoires ukrainiens incorporés par la Russie en septembre 2022 était identique à celle qu’il avait donnée mercredi lors de la réunion élargie du Conseil du ministère russe de la Défense (souvent décrite en anglais comme la réunion annuelle du ministère russe de la Défense ou du Conseil du ministère de la Défense)… Il a fermement rejeté toute présence de troupes de l’OTAN ou européennes en Ukraine. Il a suggéré que la Russie pourrait suspendre ses frappes profondes si l’Ukraine organisait des élections (la loi martiale les interdit actuellement), mais a présenté cela comme une hypothèse. Dans le même temps, Poutine a salué les initiatives de paix du président Trump en général et a déclaré qu’un projet d’accord-cadre entre les États-Unis et l’Ukraine «pourrait servir de base» à un accord, mais seulement s’il était ajusté pour refléter les exigences de la Russie et supprimer ce qu’il a appelé les «causes profondes» du conflit.

Poutine s’est montré intransigeant à l’égard de l’Europe, accusant les dirigeants européens d’«hystérie guerrière» et de «voler» la Russie via le gel des avoirs (qualifiant les plans de l’UE de «vol à main armée»). Il a rejeté les discours européens comme étant des mensonges, tout en saluant les efforts des États-Unis sous Trump.

Dans l’ensemble, le ton de Poutine était provocateur et optimiste quant à la position de la Russie, équilibrant l’ouverture diplomatique (selon les conditions de Moscou) avec des menaces de pression militaire continue. Il a évité de critiquer directement Trump, laissant entendre que l’approche américaine était plus pragmatique que celle de l’Europe. Le discours a signalé qu’il n’y aurait pas de percée immédiate dans les négociations en cours (par exemple, les propositions post-Berlin) à moins que l’Ukraine et l’Occident ne s’alignent sur les exigences russes.

J’espère que Steve Witkoff et les analystes des services de renseignement américains prendront le temps de lire ce que Poutine a dit vendredi lors de la marathonienne séance annuelle de questions-réponses avec le peuple russe. Comme le fait souvent remarquer Ray McGovern, «si vous voulez savoir ce que les Russes vont faire, écoutez ce qu’ils disent». Vladimir Poutine a été sans ambiguïté quant à la position russe pour mettre fin à la guerre en Ukraine… Donald Trump est-il à l’écoute ?

source : A Son of the New American Revolution



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