la rue se soulève contre une commission d’enquête taillée par Netanyahou — RT en français



Des milliers d’Israéliens protestent contre une commission d’enquête sur le 7-Octobre jugée politisée. Le gouvernement Netanyahou est accusé de vouloir contrôler le récit et diluer les responsabilités. À l’approche des élections de 2026, la crise ravive les inquiétudes sur la démocratie israélienne.

La colère monte en Israël. Le 20 décembre au soir, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour dénoncer les manœuvres du gouvernement de Benjamin Netanyahou, accusé de vouloir reprendre la main sur l’enquête concernant les massacres du 7 octobre 2023. Le lendemain, des familles de victimes ont appelé à une mobilisation élargie pour exiger la création d’une commission d’enquête véritablement indépendante, dénonçant ce qu’elles qualifient de « fraude politique honteuse ».

Depuis des décennies, les grandes crises israéliennes ont donné lieu à des commissions d’enquête d’État indépendantes, souvent confiées à d’anciens juges de la Cour suprême, chargées d’établir les responsabilités au-delà des clivages partisans.

Guerre du Kippour, Sabra et Chatila, assassinat d’Itzhak Rabin : chaque traumatisme a été suivi de ce mécanisme de reddition des comptes. Le 7-Octobre rompt brutalement avec cette tradition. Après avoir longtemps refusé toute enquête tant que la guerre se poursuivait, Netanyahou a fini par céder, mais à ses conditions.

Une enquête sous calcul électoral

Le 22 décembre, un comité ministériel présidé par le Premier ministre lui-même a approuvé un projet de loi définissant la composition et les pouvoirs de la future commission. Autour de la table figuraient des ministres de la droite dure, dont Yariv Levin, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir. Le texte prévoit une désignation des membres largement politisée, nécessitant une majorité qualifiée à la Knesset, jugée irréaliste par l’opposition, qui annonce déjà son boycott. En cas d’échec, le président du Parlement, proche de Netanyahou, pourrait nommer directement les membres de la commission.

Pour de nombreux observateurs, l’objectif est clair : donner l’illusion de la transparence tout en conservant le contrôle du processus. Cette commission semble moins destinée à établir les responsabilités politiques qu’à les diluer, en pointant l’armée, les services de renseignement ou la justice. L’enquête interne de l’armée, reconnaissant un « échec complet », et la démission du chef d’état-major n’ont fait que renforcer le sentiment d’une tentative de défaussement au sommet de l’État.

À l’approche des élections de 2026, Netanyahou joue aussi la montre. Englué dans des affaires judiciaires, il espère repousser toute conclusion embarrassante après le scrutin. En parallèle, le gouvernement avance sur une réforme visant à affaiblir les mécanismes d’enquête anticorruption, suscitant de vives inquiétudes sur l’état de la démocratie israélienne. Pour les manifestants, le combat dépasse désormais le 7-Octobre : il s’agit de défendre l’indépendance des institutions elles-mêmes.



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *