Le Congrès des États-Unis a chargé les principales agences de renseignement d’évaluer les conséquences d’une suspension de l’aide militaire à l’Ukraine. L’impact, pour Kiev, du retrait de l’autorisation de tirer des missiles longue portée américains en Russie serait également au programme.
Alors que l’administration Biden multiplie les annonces d’aides militaires à Kiev, le Congrès a exigé une évaluation de «l’évolution probable de la guerre en Ukraine», notamment de la capacité des forces de Kiev à «se défendre contre l’agression russe» si les États-Unis venaient à suspendre leur soutien, a rapporté le 12 décembre le Washington Post.
Une exigence intégrée à la Loi d’autorisation de la Défense nationale (NDAA), qui définit la politique du Pentagone pour l’année à venir. Dotée d’une enveloppe de 895,2 milliards de dollars, la NDAA a été approuvée le 11 décembre à 281 voix contre 140 grâce au large soutien des Républicains.
Plus tôt le 11 décembre, The Hill avait rapporté que des élus faisaient pression pour inclure au projet de loi cette disposition concernant l’Ukraine. Intitulée «Évaluation du déroulement probable de la guerre en Ukraine», elle charge les «principaux chefs» du renseignement américains d’évaluer les conséquences pour les États-Unis d’un arrêt du soutien militaire à l’Ukraine et d’une éventuelle victoire de la Russie.
Un rapport non classifié remis sous 90 jours
«Les détails du rapport devraient inclure l’impact de la capacité de l’armée ukrainienne à se défendre contre l’agression russe si les États-Unis continuent ou retiennent leur soutien militaire et économique ; et si les États-Unis maintiennent ou retirent l’autorisation d’utiliser des missiles à longue portée pour frapper profondément en Russie», a précisé The Hill.
Toujours selon la même source, les élus appellent à ce que le rapport soit remis dans un délai de 90 jours après la signature de la NDAA. Bien qu’il puisse inclure une annexe classifiée destinée aux commissions du renseignement et des affaires étrangères du Congrès, a précisé The Hill, le document devra être soumis sous une forme «non classifiée».
Cette démarche intervient alors que le président élu, Donald Trump, qui s’est montré critique durant sa campagne à l’égard de l’aide américaine prodiguée à Kiev, a clairement fait entendre qu’il entendait mettre un terme au conflit. Interrogé le 8 décembre par NBC News quant au fait que l’Ukraine devait s’attendre à moins d’aide des États-Unis après son investiture, le président élu a répondu «probablement».