À l’approche de la nouvelle année, la France traverse une crise de confiance sans précédent envers ses institutions et son président. Plusieurs sondages publiés en cette fin décembre 2025 dressent un tableau alarmant : l’approbation d’Emmanuel Macron oscille entre 18 % et 28 %, tandis que la défiance envers le gouvernement, la justice et les médias atteint des sommets historiques. Sur fond d’instabilité politique persistante depuis la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, ces chiffres illustrent une fracture profonde entre les Français et leurs dirigeants.
Un effondrement record selon Gallup
Dans son enquête mondiale publiée le 22 décembre, l’institut Gallup révèle que la confiance dans le gouvernement national n’est plus que de 29 % en 2025, en baisse de 13 points par rapport à 2024. La confiance dans l’honnêteté des élections chute également de 13 points à 51 %, et celle dans le système judiciaire recule à 50 % (-9 points). La perception de corruption au sein du gouvernement atteint 68 %, un niveau équivalent à 2015.L’approbation d’Emmanuel Macron tombe à 28 %, un record bas depuis son élection en 2017. Gallup note que la France affiche la plus forte baisse moyenne de confiance institutionnelle parmi les pays de l’UE cette année. Ce déclin s’accompagne d’un pessimisme économique (67 % estiment que l’économie locale se dégrade) et d’une envie d’émigrer qui explose à 27 % (+16 points), un record mondial depuis 2007.
Ces résultats interviennent dans un contexte de chaos politique : multiples changements de Premier ministre sans majorité parlementaire, motions de censure, échecs budgétaires et scandales impliquant des figures politiques de tous bords.

Des chiffres encore plus sévères dans les sondages français
Des enquêtes commanditées par France-Soir et l’association BonSens.org (réalisées par MIS Group en novembre sur 1 200 personnes) vont plus loin : 71 % des Français jugent Emmanuel Macron « mauvais président » (contre seulement 10 % bon), 64 % ont « honte » de lui, et 62 % souhaitent sa démission. La confiance dans le gouvernement n’est que de 26 %, avec 74 % de défiance. La corruption est jugée trop importante par 74 % des sondés en France.

Sur les médias, 64 % remettent en cause leur objectivité, et 59 % estiment que la justice n’est pas indépendante. Héritage de la crise Covid, 81 % rejettent la nouvelle campagne de vaccination, et la confiance vaccinale globale s’érode.
Ces tendances sont confirmées par des instituts mainstream. Selon Elabe (décembre 2025), la cote de confiance de Macron est à 18 %. Ipsos (Fractures françaises, octobre) place la confiance dans la Présidence à 22 %, un plus bas historique. Toluna-Harris Interactive (décembre) rapporte un retour à des niveaux bas, avec une défiance généralisée envers l’exécutif.
Une crise persistante et multifactorielle
L’année 2025 a été marquée par une instabilité inédite : plusieurs gouvernements renversés, budgets adoptés dans la douleur et manifestations syndicales massives. Les Français attribuent ces difficultés à une classe politique déconnectée, amplifiée par des frustrations économiques (pouvoir d’achat, dette publique) et des controverses héritées de la gestion sanitaire.
Si Gallup met l’accent sur les comparaisons internationales et l’impact économique, les sondages France-Soir/BonSens soulignent une défiance idéologique plus marquée, avec un appel croissant à la démocratie directe (74 % favorables au référendum). Les instituts traditionnels comme Elabe ou Ipsos confirment toutefois l’ampleur de la crise, avec une impopularité de Macron rivalisant avec les pires scores de François Hollande.
À moins de dix-huit mois de la fin du mandat présidentiel, ces sondages interrogent la capacité des institutions à restaurer un lien brisé avec les citoyens. Sans inflexion majeure, la France risque une instabilité accrue en 2026 et au-delà.