Les frappes israéliennes se poursuivent à Gaza et au Liban, l’Assemblée générale de l’ONU adopte une résolution exigeant un “cessez-le-feu”, nouvel espoir d’un accord de trêve


Aussi bien à Gaza qu’au Liban où un cessez-le-feu est toujours en vigueur depuis une dizaine de jours, les bombardements israéliens se sont poursuivis cette semaine, marquée essentiellement par le renversement du président syrien Bachar al-Assad par des rebelles. Des frappes meurtrières ont fait des dizaines de morts mercredi dans plusieurs zones de l’enclave palestinienne, quelques heures avant le vote, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, d’une résolution non contraignante exigeant « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ». Aux États-Unis, les deux administrations sortante et entrante s’activent pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza avant l’investiture de Donald Trump tandis que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, affirme entrevoir “une chance” d’accord pour la libération des otages. 

Des dizaines de morts à travers l’enclave 

Selon des responsables palestiniens de la santé, plusieurs frappes israéliennes ont ciblé dans la nuit et dans la journée de mercredi une maison au nord de Gaza, où des personnes déplacées s’étaient réfugiées. Les tirs ont provoqué la mort d’au moins 33 personnes, dont des personnes. Un premier bombardement a ciblé une maison mercredi à Beit Lahia, tuant 22 personnes, selon l’hôpital Kamal-Adwan, qui a aussi été touché par les coups. Une famille de huit personnes figurait parmi les victimes : quatre enfants, leurs parents et deux grands-parents. 

Tsahal maintient la même version, à savoir sa certitude d’avoir ciblé un militant du Hamas à proximité de l’hôpital, qualifiant d’“inexactes” les informations sur le nombre de victimes de la frappe. 

L’hôpital a aussi fait savoir qu’une autre frappe près de son entrée mercredi avait tué une femme et ses deux enfants. Son directeur, le Dr Hussam Abu Safiya, a expliqué que des drones israéliens ont aussi frappé des immeubles résidentiels voisins pendant la nuit, provoquant des explosions qui ont semé la panique parmi les plus de 120 patients malades et blessés de l’établissement. 

Au centre de Gaza, dans le camp de réfugiés de Nuseirat, vieux de plusieurs décennies, une frappe a tué au moins sept personnes, selon l’hôpital Al-Awda. Parmi les morts figuraient deux enfants, leurs parents et trois autres proches. Le même jour, l’établissement a ajouté qu’une autre attaque avait touché le même camp de Nuseirat, tuant quatre personnes et en blessant 16 autres. 

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a ainsi publié mercredi un nouveau bilan de 44 805 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d’un an, soit au moins 220 morts en une semaine. 106 257 personnes avaient été blessées au total. 

Hier, la Défense civile de Gaza a annoncé que 12 agents chargés de sécuriser des camions d’aide dans le territoire palestinien ont été tués après avoir été ciblés par des frappes. Sept de ces victimes sont mortes à Rafah et cinq autres à Khan Younes, les deux villes du sud de la bande de Gaza. « Les camions transportant de la farine étaient en route pour des entrepôts de l’Unrwa », explique le porte-parole de la Défense civile. « L’occupation vise à détruire tous les services destinés aux citoyens de la bande de Gaza », a-t-il affirmé. 

Une résolution exigeant un cessez-le-feu adopté à l’ONU 

L’ONU a d’ailleurs alerté mercredi sur la situation humanitaire qui “reste catastrophique”, particulièrement “dans certaines parties du nord de l’enclave palestinienne, où les habitants n’ont reçu pratiquement aucune aide depuis plus de 66 jours”. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’aide aux zones assiégées du gouvernorat de Gaza Nord a été largement bloquée au cours des deux derniers mois. 

“Les forces israéliennes ont continué à imposer un siège renforcé sur Beit Lahiya, Beit Hanoun et certaines parties de Jabalya, laissant entre 65.000 et 75.000 personnes sans accès à la nourriture, à l’eau, à l’électricité ou à des soins de santé fiables, alors que des incidents faisant de nombreuses victimes continuent d’être signalés”, a détaillé l’OCHA dans son dernier rapport. 

Mercredi soir, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution non contraignante par 158 voix pour, neuf contre et treize abstentions exigeant « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent ». Un appel rejeté par Israël et les États-Unis. « Nous sommes reconnaissants de ce soutien écrasant », a réagi l’ambassadeur palestinien, Riyad Mansour. « Nous continuerons à frapper à la porte du Conseil de sécurité et de l’Assemblée jusqu’à ce qu’un cessez-le-feu soit mis en place », a-t-il ajouté.  

Les États-Unis justifient leur “non”, comme son véto contre un texte semblable au Conseil de sécurité de l’ONU, par la nécessité de conditionner la trêve à la libération des otages. La résolution, qu’il serait « honteux » d’adopter, « risque d’envoyer au Hamas le message dangereux qu’il n’y a pas besoin de négocier ou de libérer les otages », a déclaré avant le vote l’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood. Pourtant, la résolution exige clairement « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ». 

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a tout de même affirmé entrevoir “une chance” d’accord pour la libération des otages. Une source proche du Hamas a déclaré à l’AFP que le mouvement avait “informé le ministre égyptien du Renseignement de ses efforts pour collecter des informations” sur les otages israéliens vivants. Le Hamas avait préparé une liste des noms des otages vivants. “Si Israël accepte la proposition égyptienne, je pense que l’accord d’échange sera prêt à être mis en œuvre”, a -t-on ajouté.  

Le Hamas a aussi signé avec le Farah un accord qui prévoit la mise en place d’un comité d’experts indépendants pour gérer l’enclave après la guerre. Une première étape de la réconciliation nationale entre les Palestiniens, estime-t-on. 

Au Liban, où les attaques israéliennes quasi quotidiennes se poursuivent malgré le cessez-le-feu, au moins cinq personnes sont mortes mercredi dans des frappes israéliennes dans le sud, selon le ministère de la Santé et l’agence de presse d’État libanaise. 

Ailleurs dans le sud du Liban, les forces israéliennes se sont retirées d’une ville stratégique et l’ont rendue à l’armée libanaise en coordination avec les forces de maintien de la paix de l’ONU, ont déclaré les deux armées. Il semble qu’il s’agisse du premier retrait israélien d’une ville frontalière libanaise capturée lors de l’invasion terrestre.





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