Durée de lecture : 2 minutes
La population de loups en France a été estimée à 1 013 individus, a indiqué la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes jeudi 12 décembre. Ce nombre est quasiment stable par rapport à celui publié en mai 2023 (1 003 loups) mais en baisse par rapport au correctif publié en septembre 2023 (1 104 loups).
À noter qu’à partir du 1ᵉʳ janvier 2025, la méthode CMR (capture-marquage-recapture) sera la seule utilisée pour estimer la population de loups. Elle est réputée plus fiable car elle repose sur l’identification individuelle des loups par leur profil génétique. Jusqu’à présent, cette méthode était croisée avec une première estimation produite en fin d’hiver par le Réseau loup-lynx.
En conséquence, 192 loups pourront être abattus en 2025, conformément au plan loup qui fixe le plafond d’abattage à 19 % de la population lupine. En 2023, l’État avait autorisé l’abattage de 204 loups.
19 %, c’est trop, selon les protecteurs de l’environnement
Pour les associations de protection de l’environnement, cette stagnation voire baisse du nombre de loups démontre que l’état de conservation de l’espèce reste fragile. « Il semble que la preuve est faite que 19 % c’est trop, et que ça aboutit à une stagnation de la population (a minima). Un État qui voudrait garantir un bon état de conservation baisserait le taux de prélèvement », a ainsi commenté la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).
Les éleveurs, en revanche, se sont plaints d’être « abandonnés ». « Cette année, on n’arrive pas à défendre nos troupeaux jusqu’à la fin décembre, l’année prochaine avec la baisse des prélèvements, on va encore avoir moins de moyens pour défendre nos troupeaux », a déploré Claude Font, éleveur en Haute-Loire et secrétaire général de la Fédération nationale ovine (FNO).
D’après la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre d’attaques de loups a augmenté de 4,6 % et le nombre d’animaux prédatés de 10,6 %, principalement dans les territoires où le loup vient d’arriver.
Début décembre, sous la pression des organisations agricoles et malgré les alertes des associations de protection de l’environnement, la Convention de Berne — à laquelle appartient l’Union européenne — a baissé le niveau de protection du loup, le passant de « strictement protégé » à « protégé ».
legende