Guidés par les «liens séculaires entre les peuples d’Afrique» et par l’«esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié», Bamako, Ouagadougou et Niamey, désormais confédérés au sein de l’AES, décident d’abolir les visas pour les ressortissants de la Cédéao, une organisation que les trois pays sahéliens ont pourtant quittée.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont formé la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont décidé d’abolir le régime de visa pour les ressortissants des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), selon une déclaration du Collège des chefs d’État de l’AES paraphée le 14 décembre.
La veille de cette annonce, Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient affirmé l’aspect «irréversible» de leur décision de quitter la Cédéao, dans une déclaration commune publiée à l’issue d’une réunion ministérielle, tenue deux jours avant un sommet de l’organisation intergouvernementale ouest-africaine sur le sujet.
Bamako, Ouagadougou et Niamey avaient décidé de se retirer de la Cédéao le 28 janvier dernier, actant six mois plus tard la création de l’AES. Les trois pays sahéliens avaient alors justifié leur retrait de la Cédéao par l’ingérence de puissances étrangères, la non-assistance dans la lutte contre le terrorisme ainsi que les sanctions de cette organisation dont ils étaient membres.
«Esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié»
Dans le détail, la déclaration sur les visas stipule que les ressortissants de la Cédéao ont désormais «le droit d’entrer, de circuler, de résider, de s’établir et de sortir sur le territoire des États membres de la Confédération des États du Sahel dans le respect des textes nationaux en vigueur».
Le texte, signé par le général Assimi Goïta, chef d’État du Mali et président de l’AES, précise cependant que les pays de l’AES se réservent le droit de refuser l’entrée à «tout ressortissant de la Cédéao entrant dans la catégorie des immigrants inadmissibles».
La déclaration souligne par ailleurs que les véhicules particuliers et à usage commercial, immatriculés dans un État membre de la Cédéao, sont également autorisés à entrer sur les territoires des pays l’AES.
La décision d’annuler les visas pour les ressortissants de la Cédéao que les trois pays sahéliens ont pourtant quittée, est guidée par «l’esprit de fraternité, de solidarité et d’amitié», selon les dirigeants du Mali, du Niger et du Burkina. Elle répond de plus à leur engagement de «renforcer les liens séculaires entre les peuples d’Afrique».