Source Insolentiae
Comme vous le savez, je pense que Macron ne démissionnera pas et que la démission n’est ni dans son logiciel politique ni dans son tempérament “psychologique”.
Pour la démission, il ne cèdera pas à la pression ni politique, ni de la rue. Au moment des Gilets jaunes, même poursuivi dans la rue il s’est accroché à son palais comme une moule à son rocher.
Non, la seule hypothèse crédible d’une démission de Macron serait celle de l’attaque des marchés et il serait contraint, dans ce cas, de partir nous faisant une “Lizz Truss”, mais nous n’y sommes pas encore.
Nous pouvons y arriver assez vite, mais nous n’y sommes pas tout à fait.
Pourquoi vous évoquer la démission éventuelle du grand timonier du Palais Mozart de la finance devant l’éternel ?
Parce que Moody’s vient de dégrader la note souveraine de notre pays.
Moody’s dégrade la note souveraine de la France quelques heures après la nomination de François Bayrou à Matignon
L’agence qui note désormais la Franc AA3 redoute la « fragmentation politique » du pays. Le ministre des Finances Antoine Armand a « pris acte » de cette annonce.
L’agence Moody’s n’a guère laissé à François Bayrou le temps de s’installer à Matignon ce vendredi 13 décembre, dégradant dans les heures suivantes la note souveraine de la France, au vu de la « fragmentation politique » du pays, peu propice selon elle au rétablissement rapide des finances publiques. Moody’s a abaissé sa note Aa2, qui était assortie d’une « perspective négative » signalant une dégradation probable à plus ou moins brève échéance, à Aa3, avec perspective stable.
Pas de panique à ce stade car c’est un ajustement assez prévisible de la note de notre pays puisque cette agence “classait la France jusque-là légèrement au-dessus de ses concurrentes, les rejoint : S&P classe la France AA- avec perspective stable, et Fitch AA- avec perspective négative”.
“Pour Moody’s, les finances publiques de la France seront « considérablement plus faibles » dans les trois prochaines années que ce qu’elle prévoyait auparavant, en raison d’une « fragmentation politique plus susceptible d’empêcher une consolidation budgétaire significative ». Elle juge la probabilité « faible » de voir le prochain gouvernement « réduire durablement l’étendue du déficit budgétaire au-delà de l’année prochaine ».
Bon dans tout cela il n’y a rien de vraiment nouveau.
L’instabilité politique est là, le budget lui, n’est toujours pas là. Lundi les députés voteront une loi spéciale de 3 articles seulement qui sera le plus petit dénominateur commun pour assurer la continuité de l’Etat mais rien de plus. Tout le monde sait bien que Bayrou ne réduira pas la dette et qu’il en sera bien incapable sans majorité qu’il est.
Non, l’important c’est la suite…
Attention à notre capacité de lever des fonds sur les marchés !
« Si la capacité d’endettement est depuis longtemps un atout relatif de la France en matière de crédit, cet atout s’érode par rapport à ses pairs bénéficiant d’une note similaire », observe Moody’s.
Et là ce n’est pas bon.
En gros l’agence de notation vient juste de dire publiquement, que la France pourrait, et le conditionnel est important, ne plus pouvoir lever de fonds sur les marchés financiers.
Ce serait la crise de solvabilité à la grecque.
Soit les marchés ne veulent plus vous financer, soit ils vous demandent des taux plus élevés.
Bref, c’est l’attaque des marchés.
Il faudra alors que le pays retrouve une stabilité politique pour pouvoir retrouver une stabilité économique.
Dans un tel contexte qui peut arriver plus vite que prévu, le timonier du palais aura deux possibilités.
La fuite en avant avec l’utilisation de l’article 16 et tous les dangers démocratiques qui iront avec et les risques d’embrasement sociaux.
La fuite tout court avec la démission.
Si nous pouvons tous souhaiter bonne chance à Bayrou et souhaiter qu’il réussisse pour le bien de tous dans notre pays, ses chances sont bien minces.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
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