Sur 84 dossiers au hasard, étudiés par l’Agence française anticorruption, 11 étaient liés à des responsables ou salariés de la Métropole (lien familial proche, on ne parle pas des cousins éloignés, ce qui devrait multiplier les anomalies) ! Des recrutements illégaux sans offre mais toujours avec un lien familial avec un salarié ! Selon Mediapart « L’équipe de contrôle a aussi constaté qu’une cheffe de service avait été recrutée en mai 2021 alors que, non-titulaire, elle avait une expérience et un niveau de diplôme inférieurs à ceux du candidat écarté. Mais elle était « liée familialement avec le président du conseil de territoire » » ! Ils ont également constaté des décisions de hausse de salaire appliquées par… un membre de la famille ! Ils n’ont honte de rien.
Le clientélisme marseillais est une réalité ancienne
L’Agence française anticorruption ajoute qu’il y a « une certaine opacité des conditions de recrutement » ! C’est le cas à Marseille aussi bien à la Métropole dirigée par Martine Vassal qu’à la Mairie. Si tu veux un emploi ou une HLM, il faut appartenir à la majorité politique en place. Il faudra au moins faire partie des équipes d’affichages lors des campagnes électorales… Tout Marseillais qui se respecte le sait et connaît un ami ou un proche qui l’a fait.
C’est aussi pour cela que la qualité des services publics s’est effondrée. Plus personne n’est compétent à son poste d’autant qu’ils ne craignent pas les sanctions car ils sont protégés. Vous savez maintenant pourquoi Marseille est une des villes les plus sales de France.
Avec 92 communes, plus de 2 milliards d’euros de budget et 8 500 agent·es, la métropole d’Aix-Marseille est un mastodonte.
Depuis 2018, l’élue marseillaise Martine Vassal (divers droite) cumule sa présidence avec celle du département des Bouches-du-Rhône. Deux institutions dans lesquelles elle est en conflit régulier avec le maire de Marseille Benoît Payan (divers gauche).
En juillet 2022, l’Agence française anticorruption (AFA) s’est penchée sur la deuxième métropole de France. Dans le passé, l’AFA a déjà scruté le conseil départemental, puis la ville de Marseille, conduisant à la condamnation du sénateur Rassemblement national (RN) Stéphane Ravier (il a fait appel). Le rapport de contrôle a été remis à la métropole en avril 2024. Mais Martine Vassal l’a gardé secret. Une délibération a bien été votée en décembre dernier pour mettre en place un plan d’action dans la foulée du rapport, mais celui-ci restait introuvable. Mediapart a réussi à se le procurer dans son intégralité.