« Je n’abuse jamais des moyens de l’Etat » – François Bayrou


Vous le savez, je n’ai pas pour habitude de tirer sur l’ambulance. A fortiori lorsque celle-ci transporte une personne gravement blessée ou malade. Ou les deux. Mais là, franchement, il abuse. Là, on est très au-delà du simple « Quelque part, il l’a cherché. » Là, carrément, on est dans le foutage de gueule revendiqué. Dans la provocation. Interpellé à Paris par un journaliste à son retour de Pau, sur les 12 000 euros que nous a coûtés le déplacement en Falcon présidentiel que François Bayrou s’est offert pour aller, en tant que maire de Pau, présider le conseil municipal ; un coût déjà outrancier à l’endroit des gens qui travaillent dur pour gagner très peu, et qui pourtant participent grandement à payer les largesses que les politiciens s’autorisent avec l’argent du contribuable (notamment les membres de l’exécutif, président de la République et Premier Ministre en tête) ; François Bayrou a osé sortir, comme réponse, l’affirmation déconcertante au possible que j’ai mise en titre de cet édito : « Je n’abuse jamais des moyens de l’État. »

 

 

Tout cela pour aller pérorer, (1) essoufflé (c’est sa marque de fabrique) pendant les deux heures qu’a duré la réunion. Ces deux heures qui, quand même, nous ont offert la satisfaction de l’avoir vu, François Bayrou, se faire copieusement et dûment remettre en place par des conseillers municipaux. Invoquant à juste titre l’incongruité pour lui, comme Premier Ministre fraîchement nommé,  d’avoir préféré se rendre à Pau, comme maire de la ville, qui plus est avec un avion présidentiel, assister au conseil municipal d’une localité aucunement en proie à des difficultés insurmontables, plutôt que se rendre à Mayotte, en tant que Premier Ministre, département le plus pauvre de France qui vient d’être totalement ravagé par un terrible cyclone, ces messieurs et dames lui ont fait savoir qu’ils n’étaient pas contents. Mais, alors pas contents du tout.

« La première question qui me vient, c’est qu’est-ce que vous faites-là ? C’est une faute politique ! Votre première mission, monsieur Bayrou, et monsieur le Premier Ministre, c’est de prendre l’avion, d’aller à Mayotte, ne serait-ce que de façon symbolique. »

« Il me paraîtrait inconcevable que vous restiez maire de Pau et Président de la communauté d’agglomération, tout en exerçant la tâche lourde qui vous est désormais assignée. Cela est d’autant plus vrai dans la période que nous connaissons aujourd’hui, qui nécessitera, je le pense, la présence d’un Premier Ministre investi à 150% dans l’intérêt du pays. »

« Je ne suis pas sûre que les Paloises et les Palois apprécient le cumul des mandats. »

Rassurez-vous, je ne vais pas vous imposer le « gloubi-boulga » (2) que ce dinosaure de la politique a servi en guise de réponse à ces invectives justifiées. Lymphatique, pathétique et amphigourique, bref, fidèle à lui-même. Une bouillie intellectuelle à ce point indécente dans la forme, et au contenu tellement indigeste, qu’elle apparaît impropre à la consommation. En l’occurrence expulsée à la peine par un individu dont le nombre de sa pression artérielle, le « deux de tension » qu’il semble avoir est donc lamentablement inférieur au nombre de mandats qu’il exerce. Quatre mandats dont il ne peut nullement assumer pleinement les tâches, mais qu’il exerce cumulativement toutefois, en totales conscience et volonté de violer l’engagement attaché à chacun d’eux, de les assumer pleinement. Pourquoi ? Pour profiter pareillement de manière cumulée des quatre rémunérations bien épaisses de chacun de ses mandats, ainsi que des avantages substantiels qui vont avec.

Et, vous allez voir qu’à l’instar de son prédécesseur à Matignon (3) la politique que François Bayrou va mener comme chef du Gouvernement, à l’occasion des débats sur la loi de finances 2025, cette politique va consister à demander aux Français de faire des efforts supplémentaires. De payer encore et toujours davantage d’impôts et taxes de toutes sortes, cela au prétexte fallacieux de payer les intérêts de la dette publique de la France. Cette dette colossale de 3 200 milliards d’euros (auxquels va s’ajouter le montant du déficit 2025 à venir) à laquelle François Bayrou, personnellement, a grandement concouru, à la fois en tant que haut-commissaire au plan et ministre qu’il a été trois fois, et comme rentier du système (haut pique-assiette des deniers de l’État) qu’il est depuis 45 ans.

Goinfré plus qu’à l’excès qu’il est, il a frôlé la syncope avant-hier.

Malaise digestif en pécuniaire et intolérance viscérale aux responsabilités à devoir assumer faisant, ce faisan qui déjà n’était pas très vivace à la base, et que donc 45 années de festins gargantuesques en tous genres usés tant physiquement qu’intellectuellement, a dû quitter le navire. Abandonner lâchement la barre au plus fort de la conférence de presse qu’il a organisée dimanche, consécutivement à la cellule de crise qui s’est tenue sous sa direction, sur la situation à Mayotte, et à laquelle ont participé les ministres démissionnaires concernés.

Oui. Il aura fallu à peine trois jours à cette « Bayrou » de secours pour se dégonfler. Quelle honte !

François Bayrou a-t-il inventé un nouveau mode de fonctionnement : Premier Ministre démissionnaire dans l’exercice de ses fonctions ?

Quelque part, c’est logique. Ah si ! Il avait annoncé la couleur. Rappelez-vous.

« Je ne serai pas Premier Ministre », avait-il affirmé, après les résultats des législatives anticipées, durant la période où Emmanuel Macron a tardé pour nommer finalement Michel Barnier à ce poste.

 

Et, il avait alors justifié cette affirmation en ces mots :

« Parce que le président de la République a dit qu’il voulait un opposant… Car il voulait montrer qu’il entendait ce message-là » ; à savoir le message adressé à Emmanuel Macron par les Français via le résultat des urnes.

Malheureusement pour la France et les Français, François Bayrou, gestionnaire des fonds publics semble au moins aussi mauvais que François Bayrou orateur.

Diable ! Sous sa direction, le déficit de la ville de Pau a quasiment doublé en dix ans : il est passé de 60 millions d’euros à 110 millions d’euros. Quant à celui de la communauté de communes dont François Bayrou est responsable, sa dette perpétuellement en hausse est aujourd’hui de 187 millions d’euros.

Et, il y a pire !

Si-si. Les similitudes entre Bruno Le Maire, alias monsieur dette publique « dilatée comme jamais » et François Bayrou ne s’arrêtent pas là.

En effet, François Bayrou lui aussi est un écrivain extrêmement prolixe. Sur le peu de temps libre, l’absence, même, de temps libre, que lui laisseraient les six fonctions publiques qu’il cumule, s’il les exerçait véritablement, qui plus est additionnées qu’elles sont à son activité d’éleveur de chevaux, et à ses fonctions privées d’administrateur de France Galop et du principal syndicat des entraîneurs de chevaux de course, François Bayrou a écrit pas moins de quatorze livres en douze ans.

Quatorze pavés, chacun aussi inintéressant qu’un dictionnaire sans définition, et aussi passionnant qu’une analyse juridique d’un encéphalogramme plat écrite en verlan. Des pavés qui, en outre, publiés qu’ils sont par l’Institut national du service public, le sont à nos frais.

Remarquez, François Bayrou prend pour une réalité criante de vérité, parce que cela le flatte, le fait « qu’on lui a dit qu’il ressemble à Richard Gere » ; dans le film « Pretty Woman », précise-t-il.

C’est donc hélas « normal » (entre guillemets) qu’il prenne la France pour sa « pretty woman » sa fille facile.

Alors combien de temps durera son mandant ? Une question sur toutes les lèvres depuis sa nomination ce vendredi 13, accompagnée de critiques allant du « vivement qu’il s’en aille » au « qu’il soit censuré au plus vite ». Les paris sont ouverts.

C’est le message en ce sens que « Les chanteurs anonymes » lui adressent dans cette vidéo publiée sur YouTube il y a trois jours : « Bayrou : Bye-Bye. »

 

Décidément, le seul non-macroniste qui accorde un tant soit peu des mérites à François Bayrou, c’est Dominique de Villepin. Tenez-vous bien, il va jusqu’à l’appeler « L’héritier d’Henri IV », référence faite là au titre d’un des livres du Béarnais. Et il avance que le poste de Premier Ministre est enclin à pouvoir servir de tremplin à François Bayrou, pour une candidature légitime à briguer l’Élysée en 2027.

Remarquez, je le comprends. Stratégiquement, c’est bien réfléchi.

En effet, Dominique de Villepin ne cache pas qu’il nourrit la même ambition.

Or, s’il se trouve qu’en 2027, François Bayrou est un des adversaires que Dominique Villepin affronte, par comparaison, il paraitra génial. Au moins autant « grandiose » qu’Emmanuel Macron a pu le paraître, lui 100 % artificiellement, en 2017, placé qu’il fut à cet effet trompeur lors du débat du premier tour de l’élection présidentielle, entre Jacques Cheminade (autre fossile de la politique française, qui lui pour résoudre les problèmes de la France proposerait de coloniser Mars) et Jean Lassalle, l’équivalent, question diction, d’un Quasimodo ayant fait honneur, et dans la même journée, à tous les stands d’une foire aux vins et aux produits spiritueux d’envergure nationale. Raison pour laquelle, d’après certains, il a mis presque deux ans pour se souvenir qu’il devait nous dire qu’Emmanuel Macron n’était pas vacciné contre la covid. Et, que l’on attend toujours la preuve qu’il aurait !

Mais, bon, comme on dit dans la police (corps de métier dont, d’après un Coluche qui s’y connaissait question biberonner des boissons alcoolisées, beaucoup de membres sont souvent bien « imbibés » eux aussi) : « Vieux motard que jamais. »

Voilà.

Alors, étant attaché au respect du contradictoire, qui s’impose au journaliste aux termes de la Charte de Munich et François Bayrou ne pouvant ouvrir la bouche s’en corroborer de fait le dénigrement dont il est la cible, je fais maintenant ceci, après avoir dressé ici la critique complètement à charge qui s’impose à l’endroit de François Bayrou : je passe la parole à celui qui est donc l’unique soutien politique non-macroniste crédible de François Bayrou, Dominique de Villepin.

L’intervention qui en procède est une vidéo de trente-deux minutes. Aussi j’y ajoute celle que « Le Zapping Politique » a publié sur le sujet, qui en livre un résumé.

 

Et, ça tombe bien : dans mon édito de demain, justement, je vous parlerai d’opposition contrôlée.

 

 

1) « Pérorer : parler longuement, d’une manière ennuyeuse et emphatique. »

 

2) Le « gloubi-boulga » est un plat imaginaire et la nourriture préférée du dinosaure Casimir, personnage principal de L’Île aux enfants, une émission de télévision destinée aux enfants diffusée en France du milieu des années 1970 au début des années 1980. Plus précisément, le gloubi-boulga est un gâteau réputé immangeable, et dont seule l’espèce des « Casimirus » est friande.

 

3) un Michel Barnier qui lui aussi est un « dinosaure » de la politique. Un haut parasite qui déjà, avant d’être Premier Ministre, s’est goinfré sur nos impôts toute sa vie politique durant, et qui va continuer à le faire jusqu’à sa mort, avec les plus de 50.000 euros par mois de retraites cumulées qu’il nous coûte, plus les 150.000 euros par an de frais en tant qu’ancien Premier Ministre.





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