le Wall Street Journal dévoile les coulisses de la Maison Blanche durant le mandat de Joe Biden — RT en français



Une enquête du Wall Street Journal met en évidence l’état de santé déclinant de Joe Biden, âgé de 82 ans, et la manière dont la Maison Blanche a dû organiser sa présidence autour de ces limites. Un encadrement qui soulève des doutes quant à la capacité de gouvernance de l’actuel président américain.

Le Wall Street Journal (WSJ), dans une enquête publiée le 19 décembre, révèle les efforts déployés par la Maison Blanche pendant plusieurs années pour adapter la présidence de Joe Biden à ses capacités physiques et cognitives diminuées. Selon le rapport, l’entourage du président sortant a pris des mesures pour limiter ses apparitions publiques et ses interactions, même avec des membres influents de son cabinet et des alliés démocrates au Congrès.

L’article souligne que la Maison Blanche a dû restreindre l’accès direct au président. Les réunions étaient soigneusement planifiées pour être courtes et souvent repoussées à l’après-midi en raison des faiblesses matinales de Biden. Les événements publics étaient encadrés de près : «Ils l’entourent à un tel degré», a confié un témoin au WSJ, évoquant un niveau de «prise en main» inégalé pour un président des États-Unis.

De nombreux membres du cabinet, comme Janet Yellen (Trésor) et Lloyd Austin (Défense), ont vu leurs échanges avec Biden devenir «rares ou de plus en plus rares». Certains responsables ont cessé de demander des rendez-vous avec le président, considérant que cela n’aboutirait à rien.

Une présidence fragilisée

Selon le rapport, cette stratégie a permis de masquer les signes de déclin de Joe Biden, mais au prix de son isolement. Le contrôle de son emploi du temps visait également à éviter toute erreur ou confusion, Biden étant connu «pour ses maladresses lors de ses apparitions publiques».

Lors d’événements, des membres du personnel répétaient des instructions simples telles que l’endroit par lequel il fallait entrer ou sortir de la scène. Pour compenser la faiblesse de sa voix, un «coach vocal» avait même été engagé par le vice-président de sa campagne électorale, Jeffrey Katzenberg, alors sollicité par l’équipe Biden.

Le Wall Street Journal révèle également que cette gestion n’était pas exempte de problèmes. Lors de sa préparation pour un entretien avec le procureur spécial Robert Hur concernant des documents classifiés, Joe Biden «ne se souvenait pas des lignes que son équipe avait discutées avec lui». Pourtant, le président aurait été préparé à hauteur de «trois heures par jour pendant environ une semaine» à cet entretien, rapport le WSJ citant une personne familière de la préparation. Durant ces séances, confie cette même source, le niveau d’énergie de Biden «était en dents de scie».

Des faiblesses connues dès la présidentielle de 2020

Le Wall Street Journal souligne que ces méthodes remontent à la campagne présidentielle de 2020. Dès cette époque, l’entourage de Biden avait entrepris d’éviter que toute attention soit portée sur l’état de santé du candidat à la Maison Blanche.

Pour autant, des collaborateurs de la nouvelle administration ont remarqué dès les premiers mois de son mandat que Joe Biden se fatiguait rapidement lors de longues réunions, «et faisait des erreurs». Un responsable de la sécurité nationale avait confié à un assistant, au printemps 2021, après l’annulation d’une réunion  : «il a des bons et des mauvais jours, et aujourd’hui était visiblement un mauvais jour».

Le rôle accru des conseillers de Biden dans la gestion quotidienne de l’administration a également soulevé des critiques. Le sénateur Joe Manchin, ancien démocrate de Virginie-Occidentale, a également constaté que le personnel présidentiel assumait souvent les tâches que Biden aurait dû gérer lui-même. « Je me suis dit que le président avait peut-être perdu ce combat, la capacité de continuer de se battre, de se battre, de se battre au quotidien» a-t-il ajouté.

Finalement, le 27 juin 2024, lors d’un débat télévisé face à Donald Trump, Biden a affiché des signes d’incapacité à répondre clairement. Ce moment, largement diffusé dans les médias, a précipité son retrait de la campagne présidentielle en juillet, laissant la vice-présidente Kamala Harris affronter Donald Trump lors de l’élection, qu’elle a finalement perdue.



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