De retour à Paris, Paul Watson déjà prêt à repartir au combat


23 décembre 2024 à 10h09

Mis à jour le 23 décembre 2024 à 12h16

Durée de lecture : 3 minutes

Paris, reportage

Quelques baleines pendent à un parapluie déployé au milieu de la foule dense réunie place de la République, samedi 21 décembre 2024. D’autres décorent la pancarte de Valentine, venue de Meaux spécialement pour assister au rassemblement organisé pour célébrer le retour en France de Paul Watson, l’emblématique fondateur de Sea Shepherd. Ce capitaine américano-canadien était détenu au Groenland depuis cinq mois et a été libéré par la justice danoise le 17 décembre. Il était menacé d’extradition au Japon pour ses actions contre des navires baleiniers.

Laurence et Nathalie, elles, ont des gros sacs de randonnée : elles s’apprêtent à prendre un avion et ont fait un détour pour manifester leur soutien. « L’annonce de la libération de Paul Watson m’a fait un bien fou, dit l’une d’elles. Parfois, je me sens découragée par l’état du monde. Voir que des gens se battent me donne de l’espoir. Et ces petites victoires me donnent envie de m’accrocher. »


Point presse en marge de l’événement célébrant la libération du capitaine, place de la République à Paris.
© Mathieu Génon / Reporterre

Une mère et sa fille, qui ont retardé le train qui devait les emmener pour les fêtes de fin d’année, expliquent : « Il a consacré sa vie à défendre les océans, aux dépens de sa vie privée, et pour ça, il risquait de finir sa vie en prison. » Et, comme la plupart des personnes que nous avons croisées, elles complètent : « J’espère qu’il va continuer à se battre. »

« Nous continuerons à défendre les baleines »

Paul Watson a peu parlé, mais a voulu porter un message simple : « Nous continuerons à défendre les baleines, par quelque moyen que ce soit. » Devant les quelque 500 personnes attroupées malgré le crachin, il a annoncé les prochaines étapes : continuer à défendre les baleines, et « mettre Interpol face à ses responsabilités. Il ne s’agit pas seulement de moi, mais de tous les autres activistes victimes du détournement de la notice d’Interpol », a souligné Watson. Cette alerte, qui enjoint les polices du monde entier de le localiser et de l’arrêter, a été émise à son encontre en 2012.


Des soutiens de tous les bords politiques

Le capitaine a d’ailleurs signalé son intention de se rendre à Lyon, au siège, pour se « confronter directement à l’organisation policière mondiale et à cette situation ubuesque » et faire annuler cette notice.

Répétant à l’envi que « l’arme la plus puissante du monde est une caméra », Watson entend donc capitaliser sur la vague de soutien populaire qui s’est manifestée depuis son arrestation pour continuer sa lutte contre les navires baleiniers japonais, islandais et norvégiens, sans renoncer à sa stratégie de « non-violence agressive ». « Parmi les 4 000 cartes et lettres qu’il a reçues en prison, plus de 3 000 ont été écrites par des Français », s’enthousiasme Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France et fidèle soutien de Paul Watson.


Hugo Clément, le fondateur du média écologiste Vakita.
© Mathieu Génon / Reporterre

L’événement était organisé par Sea Shepherd France et Vakita, le média du journaliste écologiste « star » Hugo Clément. Ce dernier prône une écologie qu’il dit apolitique et qui « appartient à tout le monde » et a été vivement critiqué pour avoir participé à un débat du média d’extrême droite Valeurs actuelles. Avant que le capitaine ne prenne la parole, une drôle de troupe avait été réunie pour le soutenir. Se sont succédé, en vidéo, des prises de parole du youtubeur sportif aux positions conservatrices Tibo InShape, le présentateur télé monarchiste Stéphane Bern, et le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons).



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *