Le 18 décembre dernier, la cour administrative d’appel de Bordeaux a annulé les autorisations de quatre mégabassines dans le Marais poitevin, dont celle de Sainte-Soline, en raison de leur impact sur l’outarde canepetière. Un coup de semonce pour l’agriculture industrielle, qui n’est cependant pas justifié par la gestion de l’eau.
Le modèle des mégabassines, censé garantir une gestion durable des ressources en eau, se retrouve sous les feux des projecteurs depuis quelques années, notamment après les manifestations qui ont eu lieu à Sainte-Soline en mars 2023. La décision de la cour administrative d’appel de Bordeaux met un coup d’arrêt à la construction de quatre réservoirs, dont celui de Sainte-Soline, jugés illégaux en raison de leur menace sur l’outarde canepetière, une espèce en voie de disparition. Comme le rapporte Reporterre La cour a souligné que ces infrastructures risquent de détruire l’habitat de cet oiseau fragile, particulièrement vulnérable depuis les années 1970.
L’ironie, si l’on peut dire, c’est que cette décision n’est pas vraiment justifiée par les arguments des militants écologistes. L’institution judiciaire pointe du doigt l’incohérence entre la politique d’aménagement du territoire et la préservation de la biodiversité, notamment pour l’outarde canepetière. Bien que cette décision sonne comme une victoire pour la société civile, les annulations ne sont que partielles. Les projets de 16 autres réserves sont maintenus. Et les quatre interdites pourront theoriquement se réadapter pour être finalement autorisées. Donc rien n’est fait, même si ce jugement pourrait bien devenir un précédent pour d’autres infrastructures similaires.